Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
TALION, subst. masc.
A. − DR. ANC. Loi du talion, ou absol., talion. Loi illustrée par la formule biblique « œil pour œil, dent pour dent » (Exode XXI, 23-25, Lév. XXIV, 19-20, Deut. XIX, 21) et qui prévoit pour le coupable un châtiment identique à l'offense commise, châtiment qui fut très tôt remplacé par une compensation pécuniaire proportionnelle au dommage infligé. Cromwell, croisant les bras: Ici donc la soif du sang te guide? Lord Ormond: J'y venais par le fer punir le régicide. Cromwell: Punir! quel est ton droit? Lord Ormond: Le droit du talion (Hugo, Cromw., 1827, p. 304).Le talion n'est pas comme la phrase du Lévitique qui prescrit la loi d'amour, une prescription morale, c'est une règle de jurisprudence (...) qui proportionne le châtiment à la gravité de la faute ou du crime commis (R. Aron, Lettre ouverte à l'Église de France, 1975, p. 49).
P. métaph. L'inconscient en est resté à la loi simpliste du talion. Quand le fils désire châtrer le père, il a lui-même peur de la castration (Choisy, Psychanal., 1950, p. 68).
B. − P. ext.
1. Vengeance, représailles. Insensés! À quoi bon cette guerre âpre et rude, Ce duel, ce talion? (Hugo, Contempl., t. 2, 1856, p. 153).On notera le caractère collectif, ou pour mieux dire impersonnel, de tous les processus qui jouent dans la zone instinctive primaire de l'intelligence: identifications, aveuglement à la contradiction, affirmation en « tout ou rien », réaction de talion (Mounier, Traité caract., 1946, p. 613).
2. Punition, châtiment. Napoléon ne s'en allait point; il était chassé: et par qui? Bonaparte n'avait cru qu'à la fortune; il n'accordait au malheur ni le feu ni l'eau; il avait d'avance innocenté les ingrats: un juste talion le faisait comparaître devant son système (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 635).
Prononc. et Orth.: [taljɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1395 [éd. 1486] (Boutillier, Somme rur., I, fo76b ds Gdf. Compl.). Empr. au lat.talio, -onis « id. », dér. de talis « tel ». Fréq. abs. littér.: 38.