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SÉQUESTRATION, subst. fém.
A. − Action de séquestrer; état de ce qui est séquestré.
1. DROIT
a) Mise sous séquestre (v. séquestre1I A 1). Séquestration de biens. (Dict. xixeet xxes.).
P. ext. Saisie, confiscation. Je dus me résigner, deux lustres et demi, à la séquestration arbitraire du plus considérable de mes livres (Bloy,Salut par Juifs, 1892, p. 6).
b) Action de priver une personne de sa liberté en la maintenant enfermée, isolée du monde extérieur. Pour la rendre efficace [la transportation aux Champs], on y joignit des mesures de séquestration absolue et d'isolement. Un exempt des gardes du corps (...) fut expressément chargé de veiller sur les dehors du cloître et d'intercepter toute libre communication (Sainte-Beuve,Port-Royal, t. 4, 1859, p. 177).La séquestration peut être légale, soit par raison pénale (détention, réclusion), soit par raison médico-sociale (internement) (Porot1975).
DR. PÉNAL. Action de priver illégalement et arbitrairement quelqu'un de sa liberté, ce qui constitue un délit ou un crime. Synon. détention* arbitraire, internement arbitraire.Son impatience insolente se livre tout d'abord aux derniers excès et procède par le guet-apens, le rapt et la séquestration (Gautier,Fracasse, 1863, p. 394).Je pourrais ordonner d'office le placement de cette fille dans une maison d'aliénés, comme de toute personne dont l'état d'aliénation compromet l'ordre public et la sûreté des personnes; mais les adversaires du régime crieraient comme des putois, et j'entends déjà l'avocat Lerond m'accuser de séquestration arbitraire (A. France,Orme, 1897, p. 96).
P. anal. ou au fig. Fait d'être isolé ou de s'isoler, de se maintenir à l'écart de quelque chose. Je me plais assez dans cette séquestration presque complète du reste du monde (M. de Guérin,Corresp., 1839, p. 374).J'affligeais ma mère, j'étonnais la société par ma séquestration morale de tout ce qui animait la maison (Lamart.,Nouv. Confid., 1851, p. 121).
2. MÉD. VÉTÉR. Mesure sanitaire par laquelle on enferme des animaux affectés ou suspects de maladie contagieuse pour les isoler des autres animaux. La préservation d'une étable, théoriquement possible, est en fait difficilement obtenue; souvent intervient un mode de contagion indirecte que le propriétaire n'a pas su prévoir. La séquestration stricte des animaux et l'interdiction des étables constituent les principales indications préventives (Nocard, Leclainche,Mal. microb. animaux, 1896, p. 342).
B. − PATHOLOGIE
1. Formation d'un séquestre (v. séquestre1II). Au maxillaire supérieur, l'ostéomyélite se complique d'abcès multiples. La séquestration est moins totale qu'au maxillaire inférieur (P.-L. Rousseau, Les Dents, 1951, p. 50 ds Rob. 1985).
2. Séquestration pulmonaire. Séparation d'une masse de tissu bronchopulmonaire de ses connexions normales, constituant une malformation congénitale (d'apr. Méd. Flamm. 1975). On distingue classiquement: d'une part, les séquestrations complètes, dépourvues à la fois de leurs connexions bronchiques et vasculaires normales (...); d'autre part les séquestrations incomplètes, artérielles pures ou bronchoparenchymateuses pures où l'un des deux termes de la vasculation manque (d'apr. Méd. Flamm.1975).
C. − CHIM. ,,Formation de complexes de coordination de certains phosphates et d'ions métalliques en solution qui interdit toute réaction de précipitation de ces derniers`` (Lar. encyclop. Suppl. 1975).
Prononc. et Orth.: [sekεstʀasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1390 « dépôt chez une tierce personne » (Arch. Nord, B 1575, f o39 r ods IGLF M.-A.); 2. 1810 « action d'arrêter et de détenir illégalement une personne » (Code pénal, art. 341); 3. 1839 « isolement volontaire » (M. de Guérin, loc. cit.); 4. 1855 « mesure sanitaire d'isolement des bêtes en cas d'épizootie » (Littré-Robin); 5. 1951 « nécrose d'un os » (P.-L. Rousseau, loc. cit.). Empr. au lat. jur.sequestratio « dépôt chez une tierce personne, séparation », dér. de sequestratum, supin de sequestrare (séquestrer*). Fréq. abs. littér.: 43.