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SUZERAIN, -AINE, subst. et adj.
A. − FÉODALITÉ
1. Subst. masc. A l'origine, seigneur dont le fief relève immédiatement du roi; seigneur qui possède un fief dont relèvent d'autres fiefs détenus par ses vassaux. On a dit que le roi, dans le régime féodal, était le suzerain des suzerains, le seigneur des seigneurs; qu'en appelant autour de lui ses vassaux, puis les vassaux de ses vassaux, et ainsi de suite, il appelait tout le peuple et se montrait vraiment roi (Guizot, Hist. civilis., leçon 9, 1828, p. 28).V. aveu ex. 14.
En appos. Christophe, seigneur suzerain de la Guerrande (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 21).
2. Subst. fém., rare
a) P. compar. Il représenta la dame de son choix comme une suzeraine féodale, dont il prétendait gagner les faveurs par sa soumission, par la fidélité et la ferveur de son service d'homme lige (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 131).
b) P. métaph. Je pénétrerais dans leurs secrets, rien qu'en approchant un instant à Paris Mmede Guermantes, suzeraine du lieu et dame du lac (Proust, Guermantes 1, 1920, p. 14).
3. P. anal. État ayant autorité sur un autre. D'où, entre eux [états de l'Europe centrale et balkanique] et leur suzerain, d'inévitables discordes qui détourneront le Kremlin des entreprises belliqueuses (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 212).
B. − Adjectif
1. Qui appartient, qui est relatif au seigneur suzerain. Tous ces justiciers féodaux ne reconnaissaient que nominalement l'autorité suzeraine du roi (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 467).Sainte Marthe, qui fut servante du seigneur, descendait de race royale et avait, comme sa sœur Marie-Madeleine, des droits suzerains sur Magdalon, Béthanie et Jérusalem (Dévigne, Légend. de Fr., 1942, p. 19).
2. Duquel, desquels d'autres relèvent; qui a autorité (sur); qui détient une part de souveraineté. Le peuple d'Angleterre n'est pas par lui-même un peuple souverain, mais il est pour d'autres nations un peuple suzerain (Hugo, Rhin, 1842, p. 439).Une France suzeraine mais disposée à faire beaucoup pour ceux qui tenaient à elle (De Gaulle, op. cit., 1956, p. 127).
Prononc. et Orth.: [syzʀ ε ̃], fém. [-εn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1312 terme d'hist. médiév., subst. souserain (A.N. JJ 48, fo4 rods Gdf. Compl.); 1476 adj. seigneur suzerain (Ordonnances des Rois de France, XVIII, 210); 2. fig. a) 1832 (Hugo, N.-D. Paris, p. 102: suzerain suprême du royaume de l'argot); b) 1846 (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 2, p. 25: cette marchandise [monétaire] n'en reste pas moins la seule acceptable en tout payement, la suzeraine de toute les autres). Dér. de l'adv. sus*, sur le modèle de souverain*. Fréq. abs. littér.: 100. Bbg. Planche (A.). Moy. Âge et presse quotidienne. Persp. médiév. 1976, no2, p. 81.