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SUSCITER, verbe trans.
A. −
1. [Dans un cont. biblique] Susciter qqn, qqc. (à qqn)
a) Vx, littér. [Le suj. désigne Dieu] Ressusciter. On pensait que Dieu allait susciter de leurs tombeaux quelques-uns des anciens prophètes pour servir de guides à Israël vers sa destinée finale (Renan, Vie Jésus, 1863, p. 106).
b) Faire naître quelqu'un ou quelque chose pour réaliser un dessein, une mission. Dieu a suscité des prophètes. Il suscita les libérateurs de son peuple (Ac.).Le jardin traditionnel de Mataryeh appartient à des Coptes (...); un ruisseau abondant y coule qui est celui que suscita Jésus (Du Camp, Nil, 1854, p. 52).Ce ah! que fit Adam quand, le Père l'ayant suscité de la terre, il se trouva assis au bord de l'univers comme au bord d'un gouffre de clarté (Guéhenno, Journal « Révol. », 1938, p. 111).
Susciter lignée à son frère. Perpétuer le nom d'un frère mort sans postérité, en épousant sa veuve pour en avoir des enfants. (Dict. xixeet xxes.).
2. P. ext. Être à l'origine de l'existence de. Le souffle auguste avait passé que, plusieurs siècles auparavant, avait suscité, soulevé Jeanne d'Arc en ces mêmes parages (L. Daudet, Ciel de feu, 1934, p. 111).
B. − Susciter qqn/qqc. (d'hostile) à/contre.Provoquer l'apparition de quelqu'un, l'intervention de quelque chose d'hostile à, contre quelqu'un ou quelque chose. Susciter un concurrent, une cabale, une querelle à, contre qqn, qqc. Merowig, comme chef futur de la famille, était maintenant le principal objet de son aversion et des persécutions sans nombre qu'elle avait l'art de susciter contre ceux qu'elle haïssait (Thierry, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 66).Louis XI le sentit perdu [le duc de Bourgogne]. Désormais il se garda d'intervenir autrement qu'en lui suscitant des ennemis. Il fit confiance au temps, attendit son heure (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 131).
[P. méton. du compl. prép.] Ces hommes (...) tendaient à la subversion de la République, et n'alarmaient les riches que pour susciter à l'autorité légitime de puissants et implacables ennemis (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 170).
C. − Qqn, qqc. suscite qqc.
1. Être la cause déterminante d'un événement, d'une situation, d'une entreprise; être à l'origine de l'existence de. Synon. provoquer.Susciter un accident, un conflit, une guerre; susciter l'activité, la création, le développement de; susciter une controverse, une critique, l'initiative, l'émulation. Depuis la Renaissance, le développement progressif des sciences, qui caractérise notre civilisation, a suscité de nombreux écrits sur le sujet (Tiers Monde, 1956, p. 95).Fixer l'ordre de grandeur de la distance du soleil à une étoile est un problème dont l'importance philosophique autant que scientifique a suscité d'actives recherches pendant plus d'un siècle (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 137).
2. Faire naître un sentiment. Susciter l'admiration, l'angoisse, la colère, la crainte, la curiosité, l'émotion, l'enthousiasme, l'intérêt, la peur. Il se demanda pourquoi l'aveu de la timidité sexuelle, qui provoque au désir les femmes dissolues, suscite le mépris des honnêtes femmes (Colette, Képi, 1943, p. 181).
REM.
Susciteur, -euse, adj.[Corresp. à supra C] Qui suscite. Synon. suscitateur.Tous ces textes moraux, susciteurs d'émotions (...), obscurs, multiples, contradictoires (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 266).Chez le blanc, dont le milieu géographique est bienveillant, tempéré, salubre, susciteur d'effort et d'espérance, se font jour des tendances continues à l'idéalisation des formes (Arts et litt., 1935, p. 64-18).
Prononc. et Orth.: [sysite], (il) suscite [-sit]. Att. ds Ac. dep. 1694. Etymol. et Hist. 1. Fin xes. « rappeler à la vie, ressusciter » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 30: Jesus lo Lazer suscitat); 2. a) 1269-78 « faire naître, appeler à la vie » (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 17604: noz lignages souciter); b) 1529 « (en parlant de Dieu) faire paraître à une époque précise un personnage inspiré, un prophète » (Bible en françoys [trad. Guiart des Moulins], Paris, Jehan Petit, Zach., XI, t. 2, fol. CXXIII a: je susciteray pasteur en terre); 3. fin xiiies. [ms.] « faire naître (un événement fâcheux, des embarras) » (Laurent, Somme, ms. Chartres 371, fol. 18 vods Gdf. Compl.); 1355 susciter guerre (Bersuire, Tit. Liv. [Bibl. nat. fr. 20312 ter]) fol. 14 ds Littré); 1474, 19 juil. susciter procez et discors (Ordonnances des rois de France 3erace, t. 19, éd. M. Pastoralet, p. 34). Empr. au lat.suscitare « lever, soulever (sens phys.); faire lever, mettre sur pied; éveiller, exciter, allumer [bellum civile] » dans la lang. class.; dans la lang. chrét. « ressusciter (St Ambroise); faire venir, faire paraître [prophetam, Deut. XVIII, 15]; engendrer, produire [ibid. XXV, 5] », Blaise Lat. chrét. Fréq. abs. littér.: 1 427. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 825, b) 800; xxes.: a) 1 893, b) 3 793.