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SUSCEPTIBILITÉ, subst. fém.
A. − Propriété de celui, de ce qui est en état d'éprouver intensément quelque chose, d'être affecté facilement par quelque chose.
Susceptibilité de/à + inf.Synon. capacité de, aptitude à.La sensibilité morale (...) n'est autre chose que l'exquise susceptibilité de s'émouvoir, que possède le sentiment intérieur de certains individus, à la manifestation subite d'idées et de pensées qui y donnent lieu (Lamarck, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 287).Les bovidés, dont on connaît la grande susceptibilité naturelle à contracter la tuberculose (Calmette, Infection bacill. et tubercul., 1920, p. 234).
Susceptibilité à + subst.Synon. sensibilité à.Susceptibilité au froid, à la surprise. J'ai des sens extrêmement variables dans leur activité ou leur susceptibilité aux impressions. Il y a des jours, par exemple, où les moindres odeurs m'affectent (Maine de Biran, Journal, 1815, p. 79).La présence [d'amidon] explique souvent la susceptibilité de certains bois à l'attaque de champignons ou d'insectes (Campredon, Bois, 1948, p. 14).
En partic. [Le compl. prép. désigne une maladie ou son agent] Dans les régions montagneuses, beaucoup plus fraîches, ils [les Noirs] sont exposés à contracter des pneumonies auxquelles ils résistent mal, leur organisme présentant une susceptibilité particulière au pneumocoque (Tiers Monde, 1956, p. 107).En dehors de sa susceptibilité au mildiou, c'est [l'Aramon] un cépage de culture facile (Levadoux, Vigne, 1961, p. 44).
Susceptibilité de/pour + subst. (rare).La susceptibilité générale des nerfs pour les sensations peut varier par des causes extérieures aux nerfs eux-mêmes (Cuvier, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 107).La personne ainsi influencée [magnétiquement] n'emploie aucun effort (...) et (...) finalement sa susceptibilité des impressions magnétiques croît en proportion de leur fréquence (Baudel., Hist. extr., 1856, p. 258).
B. −
1. Sensibilité particulièrement vive.
a) Disposition d'un organe, d'un organisme à être facilement affecté par des maladies. Susceptibilité pathologique, familiale. Les susceptibilités morbides du tissu osseux (rachitisme tardif, ostéomyélite des adolescents) (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 188).La grande variété des susceptibilités individuelles fait que certaines personnes ne pourront manger un œuf sans faire de crise et que d'autres tolèrent parfaitement les œufs (Quillet Méd.1965, p. 148).
b) Exaltation de la sensibilité du système nerveux, des sens. La fonction de percevoir demeurerait également nulle et sans exercice (...) si l'ouïe avait la susceptibilité que l'on observe dans certaines affections nerveuses, et si la peau de la main était aussi sensible que celle qui recouvre le gland ou les lèvres (Maine de Biran, Influence habit., 1803, p. 65).Dès que je mets le pied dehors, je ne trouve que des sujets d'irritation ou d'indignation. (...) Où s'arrêtera ma susceptibilité nerveuse? Le docteur Lambrou, le médecin de céans, l'attribue à l'abus du tabac (Flaub., Corresp., 1872, p. 42).
c) Vive sensibilité morale, intellectuelle; délicatesse. Susceptibilité de conscience. Me réservant naturellement le meilleur rôle parmi les personnages dont je peuplais cette vie idéale que je m'étais faite, j'arrivai vite à prendre en répulsion ce monde banal qui choquait mes instincts ou tout au moins mes susceptibilités (Du Camp, Mém. suic., 1853, p. 42).Mais ces petits romans idéologiques, nés d'une prodigieuse susceptibilité cérébrale, ne valent pas pour le vulgaire (Barrès, Renan, Toute licence sauf contre l'amour, 1892, p. 183).
2. Disposition d'une personne, d'une collectivité à se sentir blessée, irritée par certains actes, propos; caractère d'une personne dont l'amour-propre est trop vif. Susceptibilité chatouilleuse, hargneuse, ombrageuse; susceptibilité(s) nationale(s), locale(s); froisser, ménager la/les susceptibilité(s) de qqn, d'un pays, d'un groupe. Mais cette proposition se heurta à la susceptibilité russe qui la fit échouer (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 176):
Il pensait qu'on le regardait comme un animal curieux (...). Il se croyait avili, et il devenait d'une susceptibilité maladive, dont il souffrait d'autant plus qu'il n'osait la montrer. Il voyait une offense dans les façons d'agir les plus simples: si l'on riait dans un coin du salon, il se disait que c'était de lui... Rolland, J.-Chr., Matin, 1904, p. 115.
[Avec déterm. désignant un type de pers. ayant souvent ce caractère] Il l'accueillit d'un: « C'est donc toi qui viens à genoux pour me ravoir! » qu'elle garda en travers de la gorge. Rentrée, elle en pleura de honte et de rage, elle dont la susceptibilité de paysanne fière se blessait d'un regard (Zola, Terre, 1887, p. 341).J'avais des susceptibilités d'infirme. Si bonne-maman trichait aux cartes pour me faire gagner, si tante Lili me proposait une devinette trop facile, j'entrais en transes (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 17).
[Avec compl. prép. indiquant un point, un domaine à propos duquel cette disposition se manifeste] Une concession aimable et en quelque sorte, patriotique, aux susceptibilités américaines en matière religieuse (Bremond, Poés. pure, 1926, p. 42).Avec la susceptibilité de Gide pour tout ce qui touche à son originalité propre je ne suis même pas sûr que d'être ainsi couplé avec Nietzsche lui soit agréable (Du Bos, Journal, 1928, p. 178).
[Avec compl. introd. par de ou avec adj.] Susceptibilités de l'amour; susceptibilités morales. Sans y mettre la moindre susceptibilité d'amour-propre, elle la laisse se pavaner là, et s'établit un peu plus loin (Michelet, Insecte, 1857, p. 209).Le sport a grand soin d'endormir les susceptibilités séniles du patriotisme (J.-R. Bloch, Destin du S., 1931, p. 129).
P. méton. Manifestation de ce caractère, actes dénotant cette disposition. Elle était venue à Nohant et s'y était livrée à ses involontaires injustices, à ses inexplicables susceptibilités contre les personnes les plus inoffensives (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 408).Depuis qu'il conspire il a appris à ménager les susceptibilités (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 22).
3. PHYS. Grandeur caractéristique d'un milieu diélectrique ou magnétique qui mesure l'état de sa polarisation ou de son aimantation sous l'action d'un champ électrique ou magnétique. Susceptibilité électrique. Rapport entre la polarisation et le produit de l'intensité du champ électrique par la permittivité du vide (symb. Xe). Il existe des diélectriques non linéaires. Leur susceptibilité (...) n'est plus constante (LévyPhys.1988, p. 745).Susceptibilité magnétique. Rapport entre l'intensité d'aimantation et l'intensité du champ magnétique qui a produit cette aimantation. Susceptibilité et perméabilité magnétiques. Le mot susceptibilité s'explique de lui-même, c'est l'aptitude du corps magnétique à prendre l'aimantation; la perméabilité est l'aptitude du corps à livrer passage au flux magnétique (J. Joubert, Traité élém. d'électr., 1901, p. 239).Les inégalités dans la susceptibilité magnétique peuvent avoir pour origine des différences de matière ou de température. Le magnétisme moyen des couches extérieures de la terre est particulièrement affecté par les roches sédimentaires et les éruptives: l'eau de mer, le sel, les couches sédimentaires ont une susceptibilité presque nulle (Rothé, Géophys., 1943, p. 377).
Prononc. et Orth.: [sysεptibilite]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. a) 1752 « capacité de recevoir (des impressions, etc.) » (Trév.); b) 1788 « disposition à s'offenser trop aisément » (Fér. Crit.); c) 1890 susceptibilité magnétique (Lar. 19eSuppl.). Dér. sav. de susceptible*; suff. -ité*. Fréq. abs. littér.: 331. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 498, b) 674; xxes.: a) 332, b) 421. Bbg. Gohin 1903, p. 347.