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SURCHARGER, verbe trans.
A. − Charger au delà de la normale.
1. Qqn surcharge qqc.1de qqc.2
a) Imposer une charge physique, supplémentaire ou excessive, à un porteur, à un véhicule, à un support. Voici un pauvre cheval qui porte plus que son faix (...) On ne doit surcharger nulles créatures, pas même les bêtes de somme (A. France, Barbe-Bleue, Mir. Gd St Nic., 1909, p. 77).L'auto, surchargée en avant, semblait vide en arrière (Malraux, Espoir, 1937, p. 798).
Empl. pronom., littér. [Le Rhône] s'en va courant à Lyon, endossant les alluvions dont le charge la Saône. Plus sombre et plus furieux, il mord, en passant, ses rivages et se surcharge encore plus (Michelet, Journal, 1856, p. 303).
b) Remplir au delà de la capacité normale d'absorption. Les mêmes mots peuvent être pris dans un nombre déterminé d'acceptions bien distinctes, par suite de la pénurie originelle de la langue, ou du besoin qu'on éprouve de ne pas surcharger la mémoire d'un trop grand nombre de formes différentes (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 319).
Empl. pronom. réfl. indir. Se surcharger l'estomac. Manger trop. (Dict. xixeet xxes.).
c) Imposer une contribution, un effort, une tâche supplémentaire ou excessive à quelqu'un. Surcharger d'impôts. Deux servantes! C'est déjà trop d'une. Il faudra congédier celle-ci et surcharger celle-là (Hugo, Travaill. mer., 1866, p. 405).Au passif. Etre surchargé de taxes. Je vous avoue que je n'ai jamais lu une page de Zola. À l'Académie nous sommes plusieurs dans le même cas. Nous sommes surchargés de travail; les commissions, le Dictionnaire (A. France, Vie littér., 1891, p. 330).
d) Vx. Surcharger (un prix, un impôt). Majorer. En faisant sa phrase, il regardait ce jeune homme élégant, pour juger de combien de louis il pourrait surcharger le prix du cheval à vendre (Stendhal, L. Leuwen, t. 1, 1835, p. 62).
2. Qqc.2surcharge qqc.1
a) [Le suj. désigne ce qui constitue un poids excessif] Il était assis de biais (...), la tête inclinée du côté de la mèche indocile, comme si le poids des cheveux l'eût surchargée (Martin du G., Thib., Sorell., 1928, p. 1217).Plusieurs [bateaux] coulèrent à pic sous les grappes humaines qui les surchargeaient (Grousset, Croisades, 1939, p. 382).
b) Surtout au passif. [Le suj. désigne ce qui provoque une sursaturation] L'embarras des idées, l'impuissance et le dégoût de tout mouvement, s'emparent bientôt des personnes qui respirent un air surchargé de ce gaz malfaisant (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 40).New-York est surchargé d'electricité. On se déshabille la nuit au milieu des étincelles, qui vous crépitent sur le corps, comme une vermine mauve (Morand, New-York, 1930, p. 279).
P. anal. [En parlant de la circulation] Nous n'étions décidément rien que des pantins impuissants, dont l'inutile présence encombrait les routes déjà surchargées d'enfants effarés, de mères inquiètes, de vieilles à bonnets blancs qui s'enfuyaient trotte-menu, de religieuses tranquilles quoique exténuées (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 25).
B. − Recouvrir d'un excès d'éléments.
1. Qqn surcharge qqc.1(de qqc.2)
a) Recouvrir abondamment pour décorer. L'on surchargeait de bougies et de fleurs la table du souper, comme c'est l'usage dans tous les pays où l'on comprend un peu ce luxe de la table (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 142):
Tantôt il [le tablier] est simple et fait pour le chez-soi, n'appartenant pas au costume (...). Tantôt, il est resplendissant, fabuleux, superbe: on le surcharge alors de fleurs brodées avec des couleurs éclatantes ou de nœuds et d'applications de velours; on le passemente de perlures. Mallarmé, Dern. mode, 1874, p. 782.
Empl. pronom. réfl. indir. Les inventions grotesques dont les femmes se surchargent la tête et le corps (Mussetds Le Temps, 1831, p. 37).
b) Recouvrir des mots ou des séquences d'un texte par des ratures ou d'autres formulations. Pour écrire une page et demie, je viens d'en surcharger de ratures douze (Flaub., Corresp., 1876, p. 320).Il est avantageux de pouvoir représenter les prévisions du programme à réaliser par des dispositifs mobiles au lieu d'être obligé de surcharger, d'effacer ou de recommencer un graphique fixe (Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 185).
2. Qqc.2surcharge qqc.1
a) Recouvrir entièrement ou abondamment. Deux pieds de neige surchargent le toit (Senancour, Obermann, t. 2, 1840, p. 160).Deux petites filles aux nattes noires (...) dégustaient d'un air réservé un épais chocolat surchargé de crème fouettée (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 86).
En partic. [Dans un but décoratif] L'édifice lui-même est surchargé de figures sculptées et peintes (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 266).
Vx. Synon. de surmonter.Ces piliers chancelans que surchargent encore quelques fragmens cintrés (Crevecœur, Voyage, t. 1, 1801, p. 221).Ce petit visage jaune et luisant, dont le nez pointu, surchargé de lunettes d'or, était tourné vers lui (Stendhal, L. Leuwen, t. 2, 1835, p. 47).
b) [Le suj. désigne des mots ou des signes graph.] Être écrit, tracé, imprimé par-dessus. Ces deux objets portent une inscription gravée « chapelle royale », le mot « royale » surchargeant visiblement le mot « impériale » préalablement gratté (Grandjean, Orfèvr. XIXes., 1962, p. 101).
c) Littér. Apparaître en surimpression sur. Mais c'était notre image surtout qui surchargeait la glace des devantures. Elle y glissait, s'accouplait aux produits de l'intérieur, les absorbait par transparence (Morand, Ouv. la nuit, 1922, p. 233).
REM.
Surchargement, subst. masc.,rare. Fait d'être surchargé. Synon. surcharge.Au seul surchargement de la coiffure royale, on reconnaît sans peine la décadence où l'art était tombé en Égypte sous les Lagides (Du Camp, Nil, 1854, p. 175).
Prononc. et Orth.: [syʀ ʃaʀ ʒe], (il) surcharge [-ʃaʀ ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist A. 1. 2equart xiiies. sorchaciers (inf. subst.) « le fait de charger d'un poids qui excède la charge ordinaire » (Guillaume Le Clerc, Fergus, éd. W. Frescoliu, 1762), attest. isolée; 1588 surcharger son estomac (Montaigne, Essais, III, 13, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1588); 1776 se surcharger l'estomac (P. Holbach, La Morale universelle, t. 1, p. 18); 2. a) 1623 « encombrer de choses inutiles » (J. Chapelain,Lettre sur Poeme Adonis, X, 11: pour ne pas surcharger leurs poèmes par une narration continuee); b) 1625 (J.-P. Camus, Palombe ou la femme honorable, p. 83: [...] d'ornemens, qu'elle en estoit plustost surchargee et accablee, que parée); c) 1746 (Condillac, Ess. sur l'orig. des conn., p. 194: surcharger le stile d'ornemens); 3) a) 1624 « charger (les contribuables) de plus d'impôts » (J. Du Lorrens, Premières satires, p. 174); b) 1627 « subir plus de travail » (N.-Cl. Peiresc, Lettres, 28 avr.: embarrassé et surchargé d'affaires). B. 1. 1814 « ajouter des notes à un texte » (Jouy, Hermite, t. 5, p. 220: mes livres sont, pour la plupart, surchargés de notes); 2. 1832 « écrire des mots sur d'autres mots » (Raymond); 3. 1933 « faire une impression typographique sur un timbre-poste pour en modifier la valeur » (Lar. 20e). Dér. de charger*; préf. sur-*. Fréq. abs. littér.: 115.