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SULTANE, subst. fém.
A. − [Désigne une pers.]
1.
a) Femme d'un sultan; chacune des femmes d'un sultan, et p. ext., d'un calife qui a un harem. Quand une des sultanes du Grand Turc lui était infidèle, le Grand Turc la priait de se coudre dans un sac et de se jeter dans le Bosphore (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p. 314).Medina Azzahra, la ville fleurie, la fleur de beauté que le calife Ald-er-Rhaman offrit à sa sultane favorite! (Barrès, Cahiers, t. 4, 1906, p. 254).
En partic., au sing. Celle qui est favorite parmi les femmes du harem. Vous achèterez si vous voulez, la sultane de Soliman, la maîtresse de François Ier, et la femme de Henri VIII (Dumas père, Don Juan, 1836, III, 1, p. 71).
[Dans des loc. faisant allusion à certaines caractéristiques attribuées aux sultanes (langueur, inactivité, etc.)] Comme une sultane. Elle marche en déesse et repose en sultane (Baudel., Fl. du Mal, 1857, p. 204).Zohira s'avançait dans ses voiles de soie, avec une lenteur de sultane (Tharaud, Fête arabe, 1912, p. 233).
b) Sultane validé et, p. ell., validé, subst. fém. Mère du sultan régnant. Elle demeurait ordinairement passive, plongée dans une bergère, comme une sultane Validé (Balzac, Vendetta, 1830, p. 180).J'aimerais mieux aller me promener aux îles d'Hyères en caïque, jusqu'à ce qu'un corsaire algérien m'enlevât et me vendît au grand seigneur; je deviendrais sultane, puis quelque jour validé (Balzac, Mém. jeunes mariées, 1842, p. 188).
2. P. anal. Quand un chef-d'œuvre se trouvait dans les conditions où il le voulait, la vie de cet homme s'animait (...). Il entassait ruse sur ruse pour avoir sa nouvelle sultane à bon marché (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 134).
B. − [En appos. ou en compos., désigne un animal] Poule(-)sultane. V. poule1I B 2.
C. − [Désigne une chose]
1. HIST. DE L'AMEUBL. Siège en vogue au xviiiesiècle, long, à ,,deux dossiers latéraux, formant en général des enroulements en crosses`` (Fonv. 1974).
2. HIST. DE LA MAR. Ancien vaisseau de guerre turc. Gérard, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, tué en 1700 dans un combat de quatre galères de la religion contre une sultane (Goncourt, R. Mauperin, 1864, p. 246).
3. HIST DU COST. Robe longue en belle étoffe, à manches courtes, qui s'ouvre sur le devant et qui fut à la mode à la fin du xviiesiècle. (Ds Nér. Hist. Art 1985).
Prononc. et Orth.: [syltan]. Att. ds Ac. dep. 1694 (1718-1878, 2 vedettes pour 2 accept.: « reine » et « vaisseau de guerre »; 1694 et 1935, uniquement au sens de « reine »). Étymol. et Hist. 1. a) 1541 souldane « femme du sultan » (Pélissier, Lettre, 3 janv. ds E. Charrière, Négociations de la France dans le Levant, t. 1, p. 462 ds Fr. mod. t. 33, p. 231); 1541 soultane (Id., ibid., 14 juin, op. cit., t. 1, p. 497, ibid.); 1542 sultane (A. Geuffroy, Estat de la court du Grant Turc, fod i rods Z. rom. Philol. t. 107, p. 377: les femmes sont appellées Sultanes, c'est adire Roynes); 1690 sultane validé « mère du sultan régnant » (Fur.); 1872 sultane aseki « femme du sultan » (Littré); b) 1740 fig. « maîtresse » (J. de Varennes, Mém. du chev. de Ravanne, éd. 1782, t. 1, p. 179: je veux [...] en faire ma Sultane); 2. a) ca 1628 « ancien bâtiment de guerre turc » (Mém. de Ph. Prévost de Beaulieu-Persac, Paris 1913, p. 96 ds Z. rom. Philol. t. 107, p. 378: galions (...) de la souldane); 1680 sultane (G. Grelot, Rel. nouv. d'un Voyage de Constantinople, p. 17, ibid.); b) [1671 poule sultane (Cl. Perrault ds Rob.)] av. 1688 Poule Sultane (Id., Mém. pour servir à l'hist. nat. des animaux, 3epart. ds Mém. de l'Ac. royale des sc. dep. 1666 jusqu'à 1699 t. 3, 3epart., Paris 1734, p. 51); c) 1701 « robe longue de femme, à la mode à Paris en 1688 » (Fur.); d) 1782 « chaise longue à deux dossiers et matelas mobile » (Journal général de France, 10 déc. ds Havard t. 4: fauteuils, ottomane, deux sultanes); e) 1867-68 « joyau employé pour la coiffure des femmes » (Plaidoierie de Bigot de la Boissière ds F. Cadet, Hist. de l'écon. pol., les Précurseurs ds Littré Suppl. 1877). Fém. de sultan*. Au sens 2 c, cf. l'angl. sultan (1689 ds NED, s.v. sultane) et sultana (1693, ibid., s.v. sultana). Fréq. abs. littér.: 128. Bbg. Quem. DDL t. 4, 10, 12, 20.