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SUJÉTION, subst. fém.
A. − État de celui/ce qui est assujetti à quelqu'un ou à quelque chose.
1. État de dépendance (par rapport à quelqu'un), d'assujettissement (à quelqu'un). La jeune cantatrice maudissait souvent cette sujétion où les artistes de ce temps-là vivaient à l'égard des grands (Sand, Ctessede Rudolstadt, t. 1, 1844, p. 43).D'abord, l'édiction de libertés publiques ou de droits individuels auxquels la majorité ne peut porter atteinte restreint sur l'essentiel cette sujétion de l'individu en face de l'autorité sociale (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 242).
En partic. État de dépendance par rapport à un pouvoir (politique, militaire) exercé de façon absolue. La défaite de 1940 allait transformer cette tutelle en sujétion pure et simple (Agences presse, 1962, p. 8).
2. État de dépendance (par rapport à quelque chose), asservissement conscient ou inconscient à une force, une idée, un sentiment. Synon. soumission.Sujétion aux passions, aux vices. Matisse, se libérant du préjugé de l'anatomie et affranchi enfin de toute sujétion à la réalité (Dorival, Peintres XXes., 1957, p. 60).
3. P. anal. État d'une chose soumise à une autre. Une végétation crispée par une longue sujétion au vent (Giono, Hussard, 1951, p. 365).
Rem. Le compl. déterminatif (v. A 1, 2 et 3) est introd. par de quand il désigne celui ou ce qui est assujetti (la sujétion de qqn); il l'est par à ou bien par de (ou encore par à l'égard de, en face de) quand il marque ce qui assujettit (la sujétion à un être supérieur; dans la sujétion d'un être supérieur; la sujétion à l'égard, en face d'un être supérieur).
B. − Ce qui assujettit.
1. [À propos de pers., de leur autorité] Subir une sujétion; s'affranchir d'une sujétion. On commencera donc par dégager les éducateurs de toute sujétion. L'État n'interviendra pas, l'enseignement deviendra « un genre de commerce », tout homme ayant le droit d'enseigner « même ce qu'il ne sait pas » (Encyclop. éduc., 1960, p. 65).
2. [À propos de choses qui contraignent]
a) Vieilli. [Sans l'idée d'une contrainte pénible] Synon. obligation.Que cette épave a été trouvée au bord de la mer, qu'elle m'a été apportée pour être décachetée par moi, comme c'est la sujétion et la prérogative de ma charge (Hugo, Homme qui rit, Paris, Flammarion, t. 2, 1982 [1869], p. 124).
b) Souvent au plur. Contrainte (imposée ou naturelle) qui pèse sur quelqu'un ou quelque chose.
Contrainte imposée. D'autres artisans (...) échappent à toutes les redevances et sujétions locales ou royales (Naudon, Franc-maçonn., 1963, p. 20).
Contrainte liée aux choses elles-mêmes. Le béton translucide donne les plus larges possibilités d'éclairage horizontal ou vertical sans les sujétions d'étanchéité et d'entretien de la paroi ou du comble en fer et verre (Civilis. écr., 1939, p. 50-11).Les chantiers qui échappent aux sujétions du lancement, sont ceux qui peuvent construire le navire dans des formes à écluses: au lieu de lancer le navire, il suffit quand il est achevé, de laisser pénétrer la mer dans la cale de construction en ouvrant les écluses (Perpillou, Industr. constr. nav., 1967, p. 13).
REM.
Subjection, subst. fém.,vx, var. Je dis donc que Caïn qui tue Abel, son frère, c'est l'établissement de la propriété, ou, en général, la subjection de l'homme du sentiment par l'homme de la sensation (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 564).
Prononc. et Orth.: [syʒesjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1155 « fait pour une personne, une collectivité, un territoire d'être soumis à une autorité; assujettissement » terres ... en subjectïun (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 10798); b) en partic. fin xives. « fait d'être soumis par conquête à une autorité souveraine » en conquerant et mettant en leur subjection (J. Froissart, Chron., éd. S. Luce, t. 8, p. 131, 15-16); 2. 1167 « autorité d'une personne qui contraint, opprime autrui » (Gautier d'Arras, Ille et Galeron, éd. Fr. A. G. Cowper, 748); 3. a) ca 1175 « asservissement à une force, une tendance, un sentiment dont on ne peut ou ne veut se libérer » sujections d'amors (Benoît de Ste-Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 1379); b) 1573 « assujettissement à des contraintes, des obligations qui restreignent la liberté » (Garnier, Hippolyte, acte III, 533 ds Tragédies, éd. W. Foerster, t. 2, p. 24); c) 1580 « ensemble d'actions, d'obligations auxquelles on ne peut se soustraire, et qui créent une contrainte généralement pénible » (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, II, 8, 392); 4. 1654 « assujettissement exigé par une fonction » (Balz., liv. III, lett. 7 ds Littré); 5. a) 1694 « servitudes auxquelles une maison, un appartement sont soumis » (Ac.); b) 1750 la sujettion du mors (La Guérinière, Éc. cavalerie, 71). Empr. au lat. class.subjectio « action de mettre sous », à basse époque « soumission » formé sur le supin subjectum de subjicere, v. sujet1. Fréq. abs. littér.: 76.