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* Dans l'article "SUBSTRAT,, subst. masc."
SUBSTRAT, subst. masc.
A. −
1.
a) PHILOS. Substance considérée comme support des accidents, des attributs, des modes, des qualités. La théorie de la liberté fonde l'individualité et remplace la substance. La liberté n'est plus ici l'attribut d'un substrat (Renouvier, Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p. XLVIII).« Être » n'est-il pas le verbe substantiel de tous les verbes et celui que tous présupposent? Respirer, dormir, attendre, même durer ou devenir sont encore des manières d'être complexes auprès de l'être nu, (...) qui est le substrat de toutes ces manières (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 252).
b) P. anal. ou au fig.
Ce qui est à la base d'un phénomène, d'une activité, d'une structure. Le philosophe décrit les sensations et leur substrat (...) sans s'apercevoir qu'il perçoit lui-même (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p. 240).L'astrologie doit chercher ses mesures dans les fonds de l'être humain. C'est là qu'elle doit trouver le substrat des correspondances entre le macrocosme et le microcosme (Barbault, De psychanal. à astrol., 1961, p. 30).
Fond, fondement, réalité profonde d'un être. Il n'est pas mauvais (...) que je vive en contact et en intimité de travail avec des étrangers, car c'est à ces moments-là que je prends conscience de mon substrat français (Du Bos, Journal, 1926, p. 52).Nous sommes nous-mêmes, ce substrat constant de ce que nous éprouvons, par quoi se créent l'unité, l'autonomie et la permanence de notre « moi » (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 402).
2. LING. Parler supplanté par un autre parler dans des conditions telles que son influence peut être invoquée pour expliquer des altérations du parler substitué (d'apr. Mar. Lex. 1951). Substrat celtique du roman des Gaules. La langue disparue subsiste à titre de vestiges dans la langue victorieuse et ce substrat témoigne du bilinguisme antérieur (Traité sociol., 1968, p. 276).
B. −
1. BIOCHIM. Substance soumise à l'action d'un enzyme. Certains enzymes (...) sont constitués par un ensemble de supports protéiques très voisins, mais dont les différences structurales se répercutent dans le choix des substrats faits par les molécules actives à qui elles servent de support (P. Morand, Confins vie, 1955, p. 80).
2.
a) ÉCOL. Support physique (sol, roche, fond marin) d'une population végétale ou animale. Synon. substratum (infra rem.).Il y a (...) des êtres vivants, animaux pour la très grande majorité, qui vivent à l'intérieur du fond qu'ils fouissent (substrats meubles) ou forent (substrats durs) (J.-M. Pérès, Vie océan, 1966, p. 63).
b) GÉOL. Couche sous-jacente à la couche considérée. Synon. socle, substratum (infra rem.). (Dict. xxes.).
3. ÉLECTR., ÉLECTRON. Matériau destiné à recevoir l'impression d'un circuit ou les divers composants de ce circuit (Dict. xxes.).
REM.
Substratum, subst. masc.,synon.a) α) Philos., vieilli. Ce qui est sous tous les phénomènes, (...) ce que les philosophes appellent le substratum, le fond ou le principe des choses (P. Leroux, Humanité, 1840, p. 580).V. eunuque ex. 1. β) P. anal. ou au fig. Base, fondement d'une action, d'un phénomène, d'une réalité. À travers toutes ces merveilles d'intuition, de reproduction et de langage, l'idée principale, le substratum, le but (la révolution qui vient) ne se perd pas de vue une minute (Flaub., Corresp., 1863, p. 109).Rechercher dans l'inconscient le substratum de la pensée humaine (Hist. sc., 1957, p. 1515).b) α) Écol. La pente faible de la Basse Terrasse Vosgienne a favorisé une acidification du substratum par la stagnation des eaux de la Doller et de la Thur (B. de la Sté industr. de Mulhouse, 1976, p. 215). β) Géol. Çà et là dans le lit des vallées [de la plaine poitevine] des pointements de roches trahissent le voisinage du substratum archéen (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 314). γ) P. ext. Tout support. Si l'énergie en se propageant restait toujours attachée à quelque substratum matériel, la matière en mouvement entraînerait la lumière avec elle (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 193). δ) Au fig. Glisser la relativité comme un substratum dans mes phrases pour en faire le ressort même de mon écriture (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 183).
Prononc. et Orth.: [sypstʀa]. Ac. 1935: substratum, terme de philos. Étymol. et Hist. 1. Philos. 1846 (Proudhon, Carnets, juin, vol. 1, pp. 264-265 ds Quem. DDL t. 26); 2. ling. 1933 (Mar. Lex.). Forme francisée de substratum (1745 philos. « ce qui sert de base au fonctionnement des forces d'un être », Charp, Hist. nat. de l'âme, p. 235; le mot apparaît en 1690 chez Locke, v. Coste, tr. Locke, Entendement humain, éd. 1729, p. 52; v. aussi NED qui fournit plusieurs attest. du mot au xviies.; 1882 ling. « langue qui a été parlée dans un certain pays avant l'introduction d'une nouvelle langue », Romania t. 11, p. 130), mot lat., part. passé de substernere « étendre sous ». Fréq. abs. littér.: 94. Bbg. Quem. DDL t. 13 (s.v. substratum). − Wartburg (W. von). Évol. et struct. de la lang. fr. Berne, 1958, 294 p.