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SUBORNEUR, -EUSE, adj. et subst.
Littér., vieilli
I. − Adj. et subst. (Personne) qui suborne quelqu'un, qui détourne quelqu'un de son devoir. Synon. corrupteur.Mais enfin, las de voir des prêtres suborneurs À de vils animaux transporter ses honneurs, Dieu se leva, s'arma de son glaive terrible (Delille, Paradis perdu, t. 1, 1804, p. 195).Qu'est-ce que ce Jésus suborneur des plus vils d'entre les Juifs, et qui n'est connu que depuis trois cents ans? (Chateaubr., Ét. ou Disc. hist., t. 2, 1831, p. 120).
P. métaph. Paris, ce grand et héroïque suborneur de la révolution (Lamart., Confid., 1849, p. 293).
En partic., subst. masc.
Celui qui a suborné, séduit une femme, une jeune fille. Synon. séducteur.L'indigne suborneur de ma fille me doit tout, son éducation, sa fortune, et même la vie (Genlis, Chev. Cygne, t. 1, 1795, p. 305).Lepailleur menait un scandale effroyable de la fuite de Thérèse (...) voulant qu'on ramenât la coupable enchaînée avec son suborneur (Zola, Fécondité, 1899, p. 649).
Le suborneur. Le serpent, le démon, celui qui a causé la chute de nos premiers parents. C'était un monde impie, où, grâce au Suborneur, La femme séduisit les Anges du Seigneur (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 266).Notre intelligence est épaisse et commune, notre crédulité sans fin, et le suborneur subtil, avec sa langue dorée... Sur ses lèvres, les mots familiers prennent le sens qu'il lui plaît, et les plus beaux nous égarent mieux (...) L'incomparable raisonneur, dédaigneux de contredire, s'amuse à tirer de ses victimes leur propre sentence de mort (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 307).
II. − Adj. [En parlant d'une chose] Qui suborne, détourne du droit chemin, du devoir. Synon. trompeur.Discours, conseils suborneurs. Ce n'est qu'un voyageur par un guide égaré, Qui dans le droit chemin sera bientôt rentré. (...) Les sentiers suborneurs bientôt sont délaissés; Les faux guides bientôt punis ou repoussés (Laya, Ami Loix,1793, I, 1, p. 12).De mes brillants honneurs, Plus ferme j'affrontai les charmes suborneurs (Moréas, Iphigénie, 1900, IV, 4, p. 135).
Prononc. et Orth.: [sybɔ ʀnœ:ʀ], fém. [ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694 (1694, 1718 au masc.). Étymol. et Hist. 1. Subst. a) xves.-xvies. « trompeur » (P. Desrey, Mer des Chroniques d'apr. DG); b) 1495 « celui qui pousse quelqu'un à une mauvaise action » (A.N. Y 62, fo65 rods Gdf. Compl.); c) 1538 « celui qui séduit une femme » (Est., s.v. expugnator); 2. adj. 1636 « qui suborne » (Corneille, Cid, I, 6). Dér. de suborner*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 23.