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STYLISATION, subst. fém.
A. − Action de styliser; résultat de cette action. Synon. schématisation, simplification; anton. complication, surcharge.
1.
a) ARTS PLAST. Action, fait de représenter un objet en le réduisant à ses caractères les plus typiques ou en lui donnant une configuration conventionnelle. La stylisation l'adapte [l'objet] à sa fonction décorative en systématisant les caractères à peu près constants que la forme étudiée présente (...). Par sa puissance à styliser le monde, l'art japonais demeure le plus intellectuel (...) de nos langages figurés. La stylisation (...) autorise à enfermer en des formes géométriques toute une nature transposée et recomposée (Faure, Hist. art, 1912, pp. 209-210).Portrait de Dürer par lui-même: que j'aime cette stylisation un peu contournée, (...) il y a dans ce visage, que le trait cerne douloureusement, quelque chose du tranchant d'une lame (Du Bos, Journal, 1924, p. 216).
En partic., domaine de l'expr. gestuelle.La stylisation de la danse apparaît dès l'entrée de Giselle. Cette entrée est toute simple: (...) bien plus sûrement que ne l'eussent fait une variation compliquée et des prouesses techniques (...), elle évoque l'image de la jeune fille (Lifar, Traité chorégr., 1952, p. 113).
b) P. anal. Action, fait de dégager des lignes principales. Il semble [le jardin d'hiver], à cause de la profusion des plantes d'appartement (...) et du manque absolu de stylisation dans leur arrangement, avoir dû (...) répondre plutôt à quelque (...) passion pour la botanique qu'à un froid souci de morte décoration (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 593).
2. Domaine littér.Action, fait de s'exprimer de manière concise, en se limitant aux traits essentiels, en estompant les détails trop particuliers. Rien de plus transparent que ce poème (...) [la Colère de Samson] (...) sur la trahison de Marie Dorval (...). La stylisation et l'habitude du mythe risquent de nous faire imputer à la femme ce qui s'applique ici à une femme (Thibaudet, Hist. litt. fr., 1936, p. 144).
3. Au fig. Action, fait de se limiter aux éléments les plus caractéristiques ou conventionnels. Je m'en souviens aujourd'hui avec une netteté que ma mémoire dépouille encore et accuse avec cette stylisation, cet artifice qui fausse un peu la vérité et la rend trop vraie (Arnoux, Visite Mathus., 1961, p. 45).Les types idéaux construits par les sociologues sont « des images mentales obtenues par des rationalisations utopiques » des conduites sociales, (...) des stylisations (...) où l'on accentue, élimine, exagère, pour arriver à des images cohérentes (Traité sociol., 1967, p. 14).
B. −
1. Domaine artist., littér.Action, fait d'exprimer quelque chose avec son propre style, (en s'efforçant) de lui imprimer sa marque personnelle. Le style l'emporte sur toutes les stylisations, (...) la mode ridicule des choses poétiques n'a rien à voir avec la poésie, (...) même lorsqu'une volonté dirige le poète, la poésie reste involontaire (Cocteau, Foyer artistes, 1947, p. 175).La stylisation (...) suppose (...) le réel et l'esprit qui donne au réel sa forme. Par elle, l'effort créateur refait le monde et toujours avec une légère gauchissure qui est la marque de l'art (...) cette gauchissure (...) figure le style et le ton d'une œuvre (Camus, Homme rév., 1951, p. 334).
2. Domaine moral, rare.Action, fait de se doter d'une manière personnelle de penser, de se comporter. Son frère (...) s'étant donné, par stylisation de vie, la phobie du tabac, M. Élie ne fumait jamais chez lui (Montherl., Célibataires, 1934, p. 860).
Prononc.: [stilizasjɔ ̃]. Étymol. et Hist. 1893 (S. Bing, in Estampes d'Outamaro et de Hiroshigué ds Quem. DDL t. 15). Dér. de styliser*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér.: 29.