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STUPÉFACTION, subst. fém.
A. − MÉD., PSYCH. État d'engourdissement plus ou moins proche de la paralysie et de l'insensibilité. Synon. stupeur (v. ce mot A).Stupéfaction léthargique; revenir lentement de sa stupéfaction. La proie, de son côté, est portée par [son instinct] (...) à rester dans un état de stupéfaction devant son ennemi et à épier ses moindres mouvements (Broussais, Phrénol., leçon 17, 1836, p. 622).N'importe quel objet d'irritation satisfait la conscience en détresse par suite de la stupéfaction consécutive à une grande peur, à un grand malheur, ou d'un long et systématique bêtissement de la réflexion (Mounier, Traité caract., 1946, p. 616).
Vieilli. ,,Engourdissement d'une partie du corps`` (Littré). Ce remède cause la stupéfaction (Littré).Vieilli. ,,Narcotisme`` (Littré-Robin 1865).
B. − Grand étonnement; étonnement extrême qui prive de toute réaction. Le premier moment de stupéfaction passé; une stupéfaction indignée; donner des signes de stupéfaction; être cloué par la stupéfaction; être pris de stupéfaction. Qu'on envisage seulement la stupéfaction de notre petite ville, si tranquille jusque-là, et bouleversée en quelques jours, comme un homme bien portant dont le sang épais se mettrait tout à coup en révolution! (Camus, Peste, 1947, p. 1227).L'inauguration, le 27 août 1837, [de la ligne de Paris au Pecq] fut un élégant événement mondain et littéraire, et les personnages distingués qui s'y pressaient éprouvèrent une grande stupéfaction: il ne fallait que 30 minutes pour arriver au Pecq (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p. 265).
Loc. adv.
Avec stupéfaction. En éprouvant la plus grande surprise. L'aîné des Lafrogne, qui de sa vie n'avait voyagé qu'en troisième, regardait avec stupéfaction ces deux belles dames à l'élégante toilette noire (Theuriet, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 22).Les idées de Cantor avaient été accueillies par les mathématiciens avec stupéfaction et parfois avec fureur (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 36).
À la stupéfaction générale, à la stupéfaction de. En provoquant un grand étonnement. Jamais les jurés parisiens n'avaient donné une telle preuve de faiblesse que dans l'affaire où à la stupéfaction générale, ils viennent d'acquitter trois jeunes cambrioleurs convaincus d'avoir tenté de piller un pavillon (Gide, Souv. Cour d'ass., 1913, p. 655).Lénine devait appliquer ses théories au cours de la guerre civile avec un réalisme parfait, à la stupéfaction de nombreux révolutionnaires mystiques ou idéalistes (Billotte, Consid. strat., 1957, p. 40-8).
Loc. verb.
Littér. Être la stupéfaction de. Provoquer la surprise, l'étonnement de. Unissant aux avantages secondaires de lui faire savourer dans un long regret toute sa tendresse pour nous et d'être la stupéfaction du village en conduisant notre deuil (Proust, Swann, 1913, p. 116).L'apologie des instincts de guerre par des moralistes méditerranéens sera une des stupéfactions de l'histoire (Benda, Trahis. clercs, 1927, p. 161).
Être dans la stupéfaction. Être dans un état de profond saisissement, de stupeur. Cyrano, riant: Sœur Marthe est dans la stupéfaction! (Rostand, Cyrano, 1898, V, 5, p. 214).Le peuple de Jahvé l'a échangé lui-même pour une idole, qui n'est rien. Les cieux doivent en être dans la stupéfaction (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 995).
Prononc. et Orth.: [stypefaksjɔ ̃]. Ac. 1694: stupefaction; dep. 1798: -pé-. Étymol. et Hist. 1. 1480 « étonnement profond qui ralentit les réactions » (Mystère du Vieux Testament, éd. J. de Rothschild, I, 355, 8797); 2. 1562 méd. (A. Paré, Premier livre de l'Anat., 30, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 1, p. 159). Empr. au lat. tardifstupefactio, dér. de stupefacere (v. stupéfier). FEW t. 12, p. 314a. Fréq. abs. littér.: 396. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 209, b) 801; xxes.: a) 876, b) 548. Bbg. Darm. 1877, p. 183.