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STUPIDITÉ, subst. fém.
A. − Vieilli. État d'une personne stupide, paralysée, rendue muette par un choc profond. Je regardai ses yeux éteints, dans un état de stupidité absolue (Sand, Mauprat, 1837, p. 300).
MÉD., vx. État d'une personne qui manifeste une léthargie morale et intellectuelle, une profonde indifférence. Synon. confusion* mentale.Le début de la stupidité est quelquefois brusque; on l'a vue survenir ainsi à la suite d'affections morales vives et inattendues; d'autres fois, elle succède à des accès de manie et de mélancolie (Encyclop. méthod. Méd.t. 131830).
B. − Class. ou littér. État d'apathie, de torpeur, d'affaiblissement de la sensibilité. J'avais comme gagné, à force de marcher le long de ce mur, la stupidité d'un factionnaire qu'on ne relève pas (Sainte-Beuve, Volupté, t. 2, 1834, p. 87).Les yeux bleus du vieillard peignaient l'étonnement et presque la stupidité. Après cinq ou six minutes, il engagea ces messieurs à s'asseoir. Il ne parut comprendre un peu de quoi il s'agissait qu'après un gros quart d'heure (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 148).
C. −
1. Caractère d'une personne qui manque d'intelligence, d'ouverture, de vivacité d'esprit. Synon. bêtise, sottise.Agir par stupidité; avoir la stupidité de; prétentieuse, prodigieuse stupidité. Sa femme, qu'il avait rendue presque imbécile par ses mauvais traitements, croupissait dans la misère. Cette paresse, cette incurable stupidité, me faisaient tellement souffrir (...) que j'évitais de passer par ici (Balzac, Méd. camp., 1833, p. 107).Le comte supportait la stupidité de madame Maloir, jouant au bésigue avec elle, malgré son odeur de rance (Zola, Nana, 1880, p. 1452).
En partic. [Avec un jugement de valeur] Défaut d'intelligence, lourdeur intellectuelle attribuée à un groupe humain, social. Stupidité de la foule, de la jeunesse, des masses, des paysans. Des moines tantôt inventant d'anciens miracles, tantôt en fabriquant de nouveaux, et nourrissant de fables et de prodiges l'ignorante stupidité du peuple, qu'ils trompaient pour le dépouiller (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p. 98).Je la trouvai stupide, ainsi que je l'avais prévu, mais de cette stupidité sans prétention qui est un charme chez le sexe (Montherl., Pte Inf. Castille, 1929, p. 629).
2. Caractère d'une chose qui est faite, produite sans intelligence, sans discernement. Stupidité de la guerre. Ensuite la foule se retire, un peu consolée, par l'incident, de la stupidité de la pièce (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 86).Il avait eu l'impression de s'abandonner aux circonstances, remuant des regrets, lisant les journaux, écoutant des propos dont la plupart étaient d'une stupidité contagieuse (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 164).
3. Action, parole stupide, qui manque de jugement. Synon. ânerie, idiotie, ineptie, connerie (vulg.).Mais une chose me console de ces stupidités, c'est d'avoir rencontré pour ma personne et pour mon livre tant de sympathies (Flaub.,Corresp.,1857,p. 156).« Mais non, mon vieux... C'est tout simple: nous nous aimons. »« Ah, ne dis pas de stupidités! » fit Antoine brusquement (Martin du G., Thib., Été 1914, 1936, p. 601).
Prononc. et Orth.: [stypidite]. Att. ds Ac. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1541 « insensibilité; apathie » (Calvin, Institution Chrétienne, III, 8, éd. J.-D. Benoit, t. 3, p. 186); 2. 1580 « état d'une personne paralysée par l'émotion » (Montaigne, Essais, I, 2, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 12); 3. id. « caractère d'une personne qui manque d'intelligence » (Id., ibid., II, 10, p. 411); 4. 1599 « stupéfaction » (Marnix, Differens, I, V, 9 ds Hug.); 5. 1825 « propos stupide » (Berryer, Let., in Le Portefeuille de Lamennais, p. 33 ds Quem. DDL t. 21). Empr. au lat.stupiditas, dér. de stupere « être engourdi, demeurer immobile ». Fréq. abs. littér.: 430. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 553, b) 539; xxes.: a) 826, b) 570.