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SOUFFLEUR, -EUSE, subst.
I. − Subst., le plus souvent masc.
A. −
1.
a) Animal, personne qui souffle sur, vers ou dans quelque chose/quelqu'un.
Arg., pop. Souffleur de boudins. ,,Personne à figure bouffie`` (France 1907). Souffleur de poireau. ,,Joueur de flûte`` (France 1907).
MUS. Musicien qui joue des instruments à vent. Souffleur + compl. désignant l'instrument utilisé.Les souffleurs de cor, de clarinette, de hautbois, de basson (Alain,Propos, 1932, p. 1099).Rare. Souffleur + compl. désignant le genre de mus. jouée.Le violon (...) fait très officiel, très noble (trop?) et le « souffleur » de jazz pourra lui reprocher de manquer d'agressivité (Le Nouvel Observateur, 11 sept. 1967, p. 38, col. 3).
VERRERIE. Personne qui façonne le verre en soufflant. Souffleur à la canne, au chalumeau; souffleur de bouteilles, de tubes, de vases, de verres. Zazie se faufile, négligeant les graveurs de plaques de vélo, les souffleurs de verre (Queneau,Zazie, 1959, p. 61).Il courait porter la canne à l'un des souffleurs debout sur une estrade au bord d'une fosse d'environ 4 m de profondeur, le dos au four à réchauffer et devant donner en soufflant, tournant et balançant au cylindre de verre, la forme définitive (Cl. Duval, Verre, 1966, p. 60).
b) TECHNOL. Personne qui dirige un souffle d'air ou de gaz sur quelque chose, en actionnant un soufflet, en manœuvrant une soufflerie; ,,celui qui souffle, qui met en mouvement le soufflet d'une forge pour en activer le feu`` (Jossier 1881).
ALCHIM. Alchimiste qui cherchait à fabriquer de l'or par des moyens artificiels, à l'aide des soufflets et des creusets. Les souffleurs du Grand Œuvre. Quelque vieillard à robe fourrée, magicien autant que philosophe, souffleur hermétique autant que docteur (Gautier,Guide Louvre, 1872, p. 124):
Il est difficile, en examinant les tableaux et gravures, de distinguer le laboratoire d'un vrai alchimiste de celui d'un souffleur, c'est-à-dire d'un « faiseur d'or » n'ayant pas reçu d'un maître le secret du Grand Œuvre et travaillant à l'aventure. Caron, Hutin,Alchimistes, 1959, p. 69.
CHAPELL. ,,Ouvrier travaillant à la machine souffleuse destinée à homogénéiser les mélanges de poils; ouvrier assurant l'alimentation et surveillant la marche d'une machine à souffler le poil`` (Mét. 1955).
MUS. Personne qui actionne les soufflets d'un orgue ou d'un harmonium. Les descriptions fantastiques des orgues de Winchester et de Magdebourg, qui réclamaient l'auxiliaire de soixante-dix souffleurs (F. Clément,Hist. gén. mus. relig., 1860, p. 80).
2.
a) Littér. Vent. Il tressaillait à la chute d'une feuille, et tendait au moindre bruit une oreille exercée à saisir au vol le murmure du souffleur (Gautier,Fracasse, 1863, p. 129).
b) TECHNOL., empl. adj. [Qualifie un appareil, un système qui souffle de l'air] Machine souffleuse. V. soufflerie ex. de Chelet.
c) Arg. Souffleur, trou du souffleur. ,,Anus (...), on dit aussi trou de balle et trou de bise`` (Delvau 1866, p. 387).
B. − En partic.
1. Fam., vieilli. Animal, personne qui n'a pas de souffle, qui respire avec peine, bruyamment. Gros comme un bonhomme de baudruche, soufflé, soufflant (...) il n'avait assurément pour la jeune femme qu'un mérite (...) celui de l'aimer aveuglément (...) Lamarthe et Massival surtout s'indignaient de la sympathie évidente de leur amie pour ce souffleur (Maupass.,Notre cœur, 1890, p. 311).
MAN., empl. adj. Cheval souffleur. ,,Qualifie le cheval court d'haleine, manquant de fond`` (St-Riquier-Delp. 1975).
2. Vieilli
a) Personne qui souffle les mots à quelqu'un qui parle ou récite en public lorsque la mémoire lui fait ou est près de lui faire défaut. (Ne pas) avoir besoin de souffleur. Sans le souffleur, il serait demeuré court en prononçant sa harangue (Ac.1798-1878).Lui [à ce conteur contradictoire] dit: « Monsieur, votre mémoire Vous fait souvent faux bond; écrivez votre histoire (...) Mais soit que vous veniez du Havre ou de Honfleur, Ne hasardez jamais vos récits dans le monde Sans être assisté d'un souffleur (Delille,Convers., 1812, p. 257).
THÉÂTRE. Personne chargée de prévenir les défaillances de mémoire des acteurs en leur soufflant le texte de leur rôle. Les acteurs ne savaient pas un mot de leur rôle, et le souffleur criait leur rôle à tue-tête, de façon à couvrir leur voix (Gautier,Tra los montes, 1843, p. 52).
Trou du souffleur. Ouverture pratiquée sur le plancher de l'avant-scène d'un théâtre, dans laquelle le souffleur est dissimulé du public. Mon enfance s'est passée dans ces spectacles, assis à côté de mon père dans son « trou » de souffleur (Léautaud,Théâtre M. Boissard, 1943, p. 357).
Loc. arg. Prendre au/du souffleur. Celui qui ne sait pas ou auquel la mémoire fait faillite prend du souffleur, auquel il fait souvent appel du pied, ou en jouant près de la rampe quand il devrait être au fond (Bouchard1878).Un acteur « prend au souffleur », lorsque ne sachant pas ou n'étant pas sûr de son rôle, il attend que le souffleur lui « envoie » − mot à mot − tout ce qu'il a à dire (Génin,Lang. planches, 1911, p. 59).
b) P. anal. Personne qui conseille. Sa nature (...) c'était d'être un juge et un conseiller de guerre indépendamment des camps. Il était bon, quand on était joueur, d'avoir un souffleur comme lui (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 13, 1869, p. 92).
CONSTR. ,,Adjoint du chef de chantier, et qui, en particulier, fait avec lui l'implantation des ouvrages, et l'aide dans son travail`` (Noël 1968).
II. − Subst. masc.
A. − ICHTYOL. [N. donné à des poissons du genre marsouin et p. ext. à tous les mammifères cétacés qui font, en soufflant, jaillir de l'eau de leurs évents] Trés loin dans l'ouest, on apercevait plusieurs de ces jets d'eau que lancent les gros souffleurs par leurs évents (Loti,Fleurs ennui, 1882, p. 53).Le Pacifique bleu-sombre où le baleinier épie l'évent d'un souffleur comme un duvet blanc (Claudel,Gdes odes, 1910, p. 240).Empl. adj. On donne souvent aux cétacés carnivores le nom de cétacés souffleurs (Coupin,Animaux de nos pays, 1909, p. 44).
B. − TECHNOLOGIE
1. Dispositif qui souffle de l'air dans certains appareils (aspirateurs, séchoirs à cheveux, etc.). Producteur d'air chaud (séchoir pour chevelure). − Petit appareil pourvu d'un moteur, d'un minuscule souffleur, et d'un dispositif chauffant (Lar. mén.1926, p. 524).
2. CH. DE FER. Dispositif installé dans la boîte à fumée d'une locomotive à vapeur, permettant d'envoyer de la vapeur à l'échappement, pour activer le tirage pendant les périodes où les cylindres ne sont pas alimentés. Quand il est nécessaire d'activer le tirage (...) on se sert du souffleur, qui permet d'envoyer dans l'axe de la cheminée, de bas en haut, un jet de vapeur directement emprunté à la chaudière (Herdner,Constr. et conduite locomot., t. 1, 1887, p. 126).
III. − Subst. fém.
A. − Arg. Souffleuse de poireau. ,,Prostituée qui exerce une certaine spécialité`` (France 1907).
B. − Région. (Canada). Chasse-neige muni d'un dispositif hélicoïdal qui aspire et projette de la neige à distance. (Dict. xxes.).
C. − TECHNOLOGIE
1. AGRIC. Appareil agricole utilisé pour la manutention des grains comportant dans un silo un ventilateur qui envoie, dans une canalisation, de l'air entraînant le grain. (Dict. xxes.).
2. CHAPELL. Machine servant à nettoyer les poils pour la fabrication du feutre. V. soufflage A 1 ex. de J. Coulon.
Prononc. et Orth.: [suflœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. masc. 1. a) α) 1261 « celui qui souffle le feu à la cuisine » (doc. ds Du Cange, s.v. sufflator); β) xives. [ms] soufleur contre le vent « personne qui souffle contre le vent, qui perd son temps à des choses vaines » (Jakemes, Roman du Castelain de Couci, var. du ms. BN fr. 15098, éd. M. Delbouille, note du v. 30, p. 269); b) α) fin du xives. « musicien qui joue des instruments à vent » (E. Deschamps, Œuvres, éd. De Queux de Saint-Hilaire, t. 5, p. 128, 9); β) 1605 [éd.] « personne qui souffle l'orgue » (N. du Fail, Baliverneries, f o49 ds La Curne); 1690 souffleur d'orgue (Fur.); c) 1860 verrerie (Poitevin, Nouv. dict. de la lang. fr., t. 2, p. 779 [avec renvoi à H. Balzac]); 2. 1549 « personne qui est chargée de prévenir les défaillances de mémoire des acteurs en leur soufflant leur rôle » (Est.); 3. 1651 [éd.] soufleur « poisson du genre marsouin » (Fr. Cauche, Relations véritables et curieuses de l'Isle de Madagascar et du Brésil, p. 142; cf. Rondelet, Hist. entière de poissons, Lyon, Mace Bonhome, p. 356: φ υ σ η τ η ́ ρ en Grec, comme si on disoit en François un souffleur, parce qu'en soufflant ou expirant il jette par son conduit une grande abondance d'eau); 4. 1842 constr. « aide appareilleur, chargé de surveiller le transport et la pose des pierres » (Ac. Compl.). B. Subst. fém. 1. 1890 chapell. (R. Ling. rom. t. 20 (t. 6, 3esérie), 1881, p. 33); 2. 1964 agric. (Rob.). Dér. de souffler*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 139. Bbg. Quem. DDL t. 21.