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* Dans l'article "SOUBRESAUT,, subst. masc."
SOUBRESAUT, subst. masc.
A. −
1. Saut brusque et imprévu d'un cheval, provoquant une secousse. Si j'avais suivi ces exercices, je serais arrivé sans doute à ce calme du corps, si visible dans l'attitude, mais bien plus sensible encore au cheval, et qui, aux premiers soubresauts, s'abandonne encore plus et se détend, sans effort (Alain,Propos, 1921, p. 206).
P. anal. Secousse imprimée par un véhicule ou un corps en mouvement à quelqu'un ou à quelque chose. Synon. à-coup, saccade, secousse, trépidation.Quelqu'un en haut d'un omnibus malgré les soubresauts des roues lira mon livre (Romains,Vie unan., 1908, p. 27).
2. P. ext. Mouvement brusque, convulsif et involontaire du corps ou d'une partie du corps. Synon. sursaut, tressaillement, tressautement.Soubresaut nerveux; être agité, secoué de soubresauts. Renée eut un sifflement de douleur, un soubresaut fit courir ses os dans son dos (Goncourt,R. Mauperin, 1864, p. 300).L'idée que tout le monde le prenait pour un criminel (...) le secouait à chaque instant de violents soubresauts (A. Daudet,Jack, t. 2, 1876, p. 65).
PATHOL. Mouvement spasmodique qui se manifeste dans diverses affections. Je lui ai demandé s'il y avait quelque nouvel accident. Hélas! m'a-t-il dit, elle a des soubresauts dans les tendons, c'est un symptôme bien fâcheux (Sénac de Meilhan,Émigré, 1797, p. 1909).
PATHOL. ANIM. Irrégularité du mouvement respiratoire du cheval atteint d'une affection pulmonaire ou bronchique, notamment dans la pousse, se manifestant par un entrecoupement de l'expiration avec secousse brusque. Si l'expert se trouve en présence d'un cheval en proie à ce paroxysme qu'on nomme accès de pousse, il trouvera une symptomatologie un peu différente; le soubresaut est remplacé par une respiration dyspnéique (Brion,Jurispr. vétér., 1943, p. 243).V. pousse2ex. de Garcin.
3. P. anal. Mouvement violent, bref, irrégulier d'un élément. L'ombre même était chaude. Les derniers soubresauts de la bise secouaient quelques tringles de grêles (Giono,Chant monde, 1934, p. 295).
B. − Au fig. Mouvement brusque et irrégulier d'une action. Derniers soubresauts d'une bataille. C'est un tour de force d'avoir fait rentrer tant de passion dans un cadre aussi régulier. Mais c'est beau: et certaines phrases ont toutes les contractions et tous les soubresauts de la passion vraie (Rivière,Corresp.[avec Alain-Fournier], 1905, p. 202).
C. − DANSE. Saut vertical qui s'exécute les pieds en cinquième position, le buste droit, les jambes serrées et les pointes des pieds allongées (d'apr. Reyna 1967). Le soubresaut est un saut droit; on fléchit les genoux, on saute en se redressant, les pointes très basses, collées; on retombe en fléchissant les genoux (les jambes formant deux angles opposés) (...) (il se fait aussi sur un pied, avec une jambe en raccourci) (Brillant,Probl. danse, 1953, p. 95).
Prononc. et Orth.: [subʀ əso]. Le s intervocalique est non voisé comme le s init. de saut, v. aussi vraisemblable, monosyllabe, etc. (Mart. Comment prononce 1913, p. 318, Rouss.-Lacl. 1927, Grammont Prononc. 1958, p. 74). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1369 soubresaut « saut périlleux » (Guillaume de Machaut, La Prise d'Alexandrie, éd. Mas-Latrie, p. 198, 6516); 2. 1547 équit. soupplesault « saut imprévu (du cheval ») (G. Haudent, tr. Ésope, I, 144 ds Hug.); 1659 soubresaut (N. Duez, Dict. ital. et fr.); 3. 1621 « secousse involontaire » ici, p. métaph. (E. Pasquier, Les Recherches de la France, p. 585); 4. 1872 art vétér. (Littré); 5. 1906 chorégr. (Écorcheville, Suites orch., p. 52). Plutôt empr. à l'a. prov. sobresaut qu'à l'esp. sobresalto (Bl.-W.1-5, qui hésite entre les deux hyp.) qui n'est pas att. av. 1600; le mot a pu exister en a. prov. sans être att. dans les textes, rares par rapport aux textes esp. de la même époque. Sobresaut est comp. de sobre (sur*) et de saut, du lat. saltus. Voir FEW t. 11, p. 124a et p. 125a, note 8 et Cor.-Pasc. Fréq. abs. littér.: 225. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 174, b) 579; xxes.: a) 339, b) 293.
DÉR.
Soubresauter, verbe intrans.,littér. Faire des soubresauts. Synon. tressaillir, tressauter.Un bruit lointain qui me fit soubresauter fustigea toutes ces rêveries (Borel,Champavert, 1833, p. 123).Il voit des nuques qui remuent, des épaules qui soubresautent; cette foule a des tics (Sartre,Mort ds âme, 1949, p. 208). [subʀ əsote], (il) soubresaute [-so:t]. 1reattest. 1833 (Borel, loc. cit.); de soubresaut, dés. -er.
BBG. Kidman (J.). Les Emprunts lexicol. du fr. à l'espagnol... Paris, 1969, pp. 240-244. − Glanures étymologiques. R. Ling. rom. 1960, t. 24, p. 290.