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SOPHISTIQUER, verbe
A. − Empl. trans.
1. Vx. Altérer, falsifier (une substance, un produit). Au lieu de quinquina véritable, on trouve dans le commerce une écorce moins chère, sous le nom de kinanova, qui sert quelquefois à sophistiquer le véritable quinquina gris (Kapeler, Caventou,Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 592).
Au fig. Dénaturer, corrompre. Il faut du temps et du travail pour en venir à sophistiquer et à se dénaturer à soi-même cette première sincérité des impressions involontaires (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 4, 1863, p. 193).Il existe une liturgie bénédictine que je ne souffrirai pas de voir sophistiquer par je ne sais quelles turelures. Nous célébrerons l'office tel qu'il est ou nous ne le célébrerons pas à l'église (Huysmans,Oblat, t. 2, 1903, p. 11).
2.
a) Rendre raffiné, sophistiqué. Si l'homme moderne sophistique sa chevelure, c'est que la mode lui permet maintenant toutes les fantaisies (L'Express, 9 oct. 1970ds Gilb. 1980).
b) Perfectionner techniquement, rendre de plus en plus complexe. La seule issue possible (...) c'est donc de spécialiser et de sophistiquer à l'extrême les systèmes de défense et les armements (Le Nouvel Observateur, 12 janv. 1976, p. 36, col. 2).
Empl. pronom. Devenir de plus en plus perfectionné, de plus en plus complexe. Dans le contexte d'une économie qui tend à se sophistiquer, le flair des Libanais aura toujours sa place (Entreprise,27 juill. 1968ds Gilb. 1980).Les armements se sophistiquent d'année en année (Rob.1985).
B. − Empl. intrans., rare. Utiliser des raisonnements, une argumentation sophistiques; subtiliser à l'excès. La société est aussi ancienne que l'homme; donc le sauvage n'est et ne peut être qu'un homme dégradé et puni. En vérité je ne vois rien d'aussi clair pour le bon sens qui ne veut pas sophistiquer (J. de Maistre,Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 16).Au théâtre, le public m'effraie; il tousse. Il bavarde, il juge, il « sophistique » selon le terme américain à la mode (Cocteau,Foyer artistes, 1947, p. 5).
Prononc. et Orth.: [sɔfistike], (il) sophistique [-tik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1372-74 « égarer, tromper par des sophismes » (Oresme, Politiques, V, 13, éd. A. D. Menut, p. 225); b) 1579 « dénaturer par excès de subtilité » (Larivey, Les Esprits ds Anc. Théâtre fr., t. 5, p. 222); c) 1596 « user de procédés sophistiques » (Hulsius); 2. a) 1484, août « frelater (un produit) en lui faisant subir quelque manipulation » pouldres sophistiquees (Ordonnances des Rois de France), t. 19, p. 417; b) 1588 fig. « déformer, corrompre » (Montaigne, Essais, III, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1049); 3. a) 1968 empl. réfl. « devenir de plus en plus complexe » (Entreprise, loc. cit.); b) 1970 « soigner quelque chose avec recherche » (L'Express, loc. cit.). Empr. au lat. médiév.sophisticare « tromper; falsifier; corrompre » sophisticari « déployer une fausse habileté » (v. Blaise Latin. Med. Aev.; Du Cange; Latham). Les sens notés en 3 sont probablement issus des empl. de sophistiqué* dus à l'anglais.
DÉR.
Sophistiqueur, -euse, subst.a) Vx. Personne qui altère, falsifie (des produits, des substances). (Dict. xixeet xxes.). b) Personne qui abuse de raisonnements, d'argumentations sophistiques. [Le vieux berger:] C'est un regain du mal, tenace, et qui repousse, Que ces revenez-y sur vous-même, en moqueur. Ne serait-ce point ça d'être (...) sophistiqueur? (Richepin,Vers la joie, 1894, p. 99). [sɔfistikœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1798. 1resattest. a) ca 1481 « celui qui raisonne à la manière des sophistes » (Coquillart, Droits nouv., éd. M. J. Freeman, p. 127), b) 1636 « personne qui falsifie les substances » (Monet); de sophistiquer, suff. -eur2*.