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SON3, subst. masc.
A. − MEUN. et dans la lang. usuelle
1.
a) Résidu de la mouture des grains de céréales, principalement du froment, représentant en majeure partie l'enveloppe du grain et séparé de la farine après blutage. Synon. bran (région.), issue (v. ce mot D 2), mouture (v. ce mot A 1).Son de maïs, d'orge; son fin, son gros de blé. Au son de blé cultivé sans engrais ni produits chimiques, les biscottes (...) permettent d'accélérer le transit intestinal. Des travaux scientifiques ont en effet prouvé que le son de blé est un moyen efficace de résoudre le problème de la constipation grâce à l'action des fibres végétales qu'il contient (Elle, 10 déc. 1980, p. 48, col. 1).
En partic. Résidu le plus grossier du blé. C'était un navire symbole, qui flottait toujours, mais vers des rives dénudées, des révoltes sans lendemain, inutiles, avortées (...) transportant sa cargaison qui ne nourrirait jamais personne, non pas le blé d'une moisson, mais seulement un « son », une « balle », sans principes vitaux (Vialar, Risques et périls, 1948, p. 115).V. bran A ex. de J. de Maistre, farine ex. de Wolkowitsch.
Son gras. Son qui contient beaucoup de farine. Les sons gras ont été employés [pour empêcher l'adhérence des dépôts dans les chaudières] (Armengaud, Moteurs à vapeur, t. 1, 1861, p. 302).
Son sec, son maigre. Son qui est séparé de toute la farine (d'apr. Chesn. t. 2 1858).
Son amélioré. Son additionné de moutures de farines nutritives. Pour remédier à ce manque d'éléments nutritifs ordinaire, on produit un son dit « amélioré » avec des « recoupettes » et du « remoulage » (TondraCheval1979).
Loc. fig. et proverbiales, fam.
Loc. adj. proverbiale, vx. Moitié farine et moitié son. Ce sont des choses mêlées, un mélange confus, équivoque. (Ds Hautel 1808). Moitié de gré, moitié de force. (Dict. xixeet xxes.).
Loc. verb. proverbiale, vx. Aimer mieux le son que la farine. Préférer une chose grossière à une chose délicate, le commun au distingué.
Loc. fig., fam. ou péj. Faire l'âne pour avoir du son. V. âne A loc.
Arg. (des bagnes). Éternuer dans le son, dans du son. V. éternuer A 2.
b) [En compl. du n. dans des lexies où il signifie « additionné ou mêlé de son ou, p. méton., de farine de son »]
Farine de son. Farine où l'on a mêlé du son. (Ds Rob.). P. ell. Pain de son, pain au son, biscotte au son. Pain, biscotte à la farine de son. Le pain de son résulte d'un mélange farineux qui, pour 1 000 g, comprendra 200 g de gros son, et 800 g de farine type 55 (R. Calvel, Le Pain et la panification, Paris, P.U.F., 1979, p. 105).La diététique a découvert les propriétés intéressantes du son et recommande le pain au son, plutôt que le pain blanc, souvent trop raffiné (CourtineGastr.1984).
Eau de son. Eau où l'on a fait bouillir ou tremper du son ou de la farine de son, utilisée soit comme boisson pour le bétail et les chevaux, soit en pharmacie pour ses propriétés émollientes. Oh! dans l'eau de son qui mousse Les pourceaux hurluberlus Frais comme l'herbe qui pousse! (Rollinat, Névroses, 1883, p. 224).
P. ell., PHARM., subst. + de son.À base d'eau de son. Lavement de son. Bain de son (Deschamps d'Avallon, Compendium pharm. prat., 1868, p. 551).
Vinaigre de son. Eau où l'on a fait macérer du son devenu acide (d'apr. Littré Suppl. 1877).
2. P. anal., arg. milit. Boule de son. V. boule I C 3.
B. − P. anal., fam., dans la lang. usuelle. Sciure servant à bourrer, à remplir, à garnir. Le poète reparut dans l'amant, il replaçait sur un piédestal de déesse la poupée dont il avait entrevu le son sous la couverte de peau rose (Huysmans, Marthe, 1876, p. 83).
Poupée de son. Elle restait là, assise, les yeux clos, comme une molle poupée de son (Vialar, Carambouille, 1949, p. 67).
P. anal. [Pour exprimer l'idée d'une pers. molle, sans personnalité] Je cherche des hommes et non des mannequins, des hommes de chair et d'os, se confessant à nous, et non des menteurs qui n'ont que du son dans le ventre (Zola, Mes haines, 1866, p. 226).
C. − Fam. Tache(s) de son. Tache(s) de rousseur. Synon. éphélide.Imaginez un grand diable de vingt-cinq ans, d'un blond roux, ardent, avec une peau blafarde sous laquelle couraient des taches de son à peine visibles, avec des pommettes d'un rose un peu trop vif (Arnoux, Juif Errant, 1931, p. 227).Elle était toujours la même, tavelée de taches de son, la voix criarde, sa tignasse rouge ébouriffée (Genevoix, Rroû, 1931, p. 53).
Taché, tavelé de son. Celle-ci, quoique hâlée par le soleil et tachée de son, comme disent les excellentes métaphores populaires, était vraiment une charmante et délicate créature (Hugo, Alpes et Pyr., 1885, p. 39).L'attention, le calcul maigrissaient son visage (...) tavelé de son sur les pommettes (Colette, Seconde, 1929, p. 97).
Prononc. et Orth.: [sɔ ̃]. Homon. et homogr. son1 et 2; homon. formes de être : (ils) sont. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) [1243 lat. médiév. seonno « résidu de la mouture du blé, provenant du péricarpe des grains » (doc. ds Du Cange, s.v. seonnum)] ca 1393 (Ménagier de Paris, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 140, 23); b) 1718 eau de son (Ac.); 2. a) 1805 tache de son « tache de rousseur » (Cuvier, Anat. comp., t. 2, p. 598); 1872 son « id. » (Littré); b) 1835 boule de son « pain de munition » (d'apr. Esn., s.v. boule2); 3. 1872 « sciure servant à remplir des poupées, à garnir des emballages » (Littré). Du lat. secundus « second », le son étant issu d'un deuxième tamisage de la farine. Cf. aussi l'a. cat. segon, sagon « son », cat. segó, segon « id. » (Alc.-Moll), a. prov. segon « seconde farine » (Rayn.). Voir H. Lüdtke, G. Colón, Die Etymologie von fr. son ,,Kleie`` ds Vox rom. t. 23, 1964, pp. 69-84 et FEW t. 17, p. 633a.