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SOLLICITEUR, -EUSE, subst.
A. − Gén. au masc.
1. HIST. DU DR.
a) Personne habilitée à solliciter pour autrui dans un procès ou une affaire.
En compos. Je n'entends pas non plus, comme dans les anciennes cours de justice, par ministère public les fonctions censoriales, exercées près les tribunaux par les procureurs-généraux, solliciteurs-généraux, et encore par les accusateurs publics (Bonald, Essai analyt., 1800, p. 5).
b) Personne qui occasionnellement sollicite pour elle-même ou un ami dans un procès, une affaire. Je me rendrai votre solliciteur (Ac.1798-1878).
Rem. Ac. 1798 et 1835 notent qu'en ce sens le mot peut s'employer au fém.: une solliciteuse pressante.
2. Région. (Canada). ,,Ministre responsable des programmes correctionnels et de la gendarmerie royale`` (Admin. 1972).
B. −
1. Personne qui sollicite quelque chose pour elle-même ou en faveur d'une autre personne, auprès d'une autorité ou d'une personne influente. Solliciteur pressant, importun; flot, foule des solliciteurs; éconduire, recevoir un solliciteur. Voyant sans cesse les avocats du marquis, il étudia sa cause, et la trouvant juste, il devint ouvertement le solliciteur du marquis de La Mole contre le tout-puissant grand vicaire (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 201).Les chefs, toujours bien plus sages qu'on ne croit, demandent quelquefois à un solliciteur plein de zèle: « Mais désirez-vous vraiment cette place? » (Alain, Propos, 1935, p. 1287).V. antichambre ex. 10, demandeur ex. 2, ministériel B 1 ex. de Courteline.
[Avec une connotation péj.] Synon. coureur, pilier d'antichambre*, quémandeur.Lui, pauvre, sans protection, se trouvait réduit à tendre l'éternelle échine du solliciteur, sous la pierre sans cesse retombante de l'avancement (Zola, Bête hum., 1890, p. 79).V. écumeur A fam. ex. de Morand.
En appos. avec valeur d'adj. Le vaudevilliste solliciteur se fit déposer à la porte d'un hôtel de l'aristocratique faubourg. Il venait demander à la voix d'un pair dont les discours se tiraient encore il y a quinze jours à vingt mille exemplaires (Mussetds Le Temps, 1831, p. 98).
2. Personne qui fait une demande instante. Synon. demandeur, quémandeur, quêteur.Le pèlerinage à la Salette, objet de notre désir depuis trois ans, est enfin décidé. J'ai reçu de la main de Termier, solliciteur infatigable pour moi, les billets de chemin de fer et l'argent nécessaire (Bloy, Journal, 1906, p. 305).
P. métaph. Voilà donc la solliciteuse, la quémandeuse [une feuille de platane] (Arnoux, Calendr. Fl., 1946, p. 294).
Solliciteur de + subst. (désignant l'objet de la requête, du désir).Voici, comme un cœur qui cède à un conseil continuel, le consentement; le grain se sépare de l'épi, le fruit quitte l'arbre, la terre fait petit à petit délaissement à l'invincible solliciteur de tout (Claudel, Connaiss. Est, 1907, p. 53).
Empl. adj. Air, geste solliciteur. Bientôt je n'attendis plus sa main toujours irrésistiblement abandonnée au moindre coup d'œil solliciteur (Balzac, Lys, 1836, p. 212).Un tas de petits êtres maladifs, alcooliques, cyniques, pratiques et solliciteurs (Lorrain, Phocas, 1901, p. 28).
Prononc. et Orth.: [sɔlisitœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1347 « celui qui prend soin des affaires d'autrui (dans un procès) » (Arch. JJ 74, f o7 r ods Gdf.); b) 1627 fig. (Balzac, Liv. VI, lett. 6 ds Littré: Si mon livre est bon, il sera mon solliciteur auprès de vous); 2. a) 1572 « celui qui sollicite une faveur » (E. Charrière, Négociations de la France dans le Levant, t. 3, p. 284); b) 1817 en partic. (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, p. 219: solliciteurs demandant de l'argent et des places au gouvernement). Dér. de solliciter*; suff. -eur2*. L'évol. sém. de solliciteur a été parallèle à celle de solliciter*, le mot ayant été bien empl. aux xve-xvies. aux sens de « défenseur, protecteur », « celui qui stimule » et comme adj. « soigneux de, attentif à », v. Gdf. et Hug. Fréq. abs. littér.: 123. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 139.