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SOLENNITÉ, subst. fém.
A. −
1. Fête solennelle; cérémonie de caractère officiel, entourée d'apparat. C'est demain une grande solennité à Andillac, une première communion (E. de Guérin, Journal, 1838, p. 194):
Au cours de ce mois, nous élevons une statue à Paul Déroulède dans Metz. À cette solennité, le gouvernement sera représenté par son ministre de la Guerre, par Louis Barthou. Cela est très bien. Ainsi se formule officiellement la gratitude nationale. Barrès, Cahiers, t. 13, 1921, p. 173.
LITURG. CATH. Fête religieuse du calendrier romain d'un degré supérieur. La solennité de Pâques; jour, veille de solennité. Les cloches annoncèrent la solennité de la Pentecôte; jour mémorable dans ma vie: ce même jour, j'avais été relevé à sept ans des vœux d'une pauvre femme chrétienne (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 241).Mes chers enfants, je vous ai réunis pour vous annoncer que notre prochaine fête aurait lieu le jour de la solennité du Sacré-Cœur (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 85).
2. Caractère solennel d'une circonstance, d'un événement. Synon. apparat, cérémonial, pompe.Célébrer qqc. avec solennité; solennité de l'heure. Ici l'évêque fait une pause pour donner plus de solennité aux paroles consécratoires (Billy, Introïbo, 1939, p. 145).
B. −
1. DR. CIV. Caractère solennel, authentique d'un acte juridique; formalité requise pour la validité d'un tel acte (d'apr. Barr. 1974). De ce serment que je fais entends la solennité! Par la Justice, qui a été faite à mon enfant, Par Até et Erinys à qui j'ai sacrifié cet homme, Mon espérance ne marche point dans la salle de la crainte, Tant que soufflant sur le feu de mon autel, Égisthe me sera, comme il le fut, l'ami (Claudel, Agamemnon, 1896, p. 904).
2. RELIG. CATH. (dr. canon). Caractère solennel de vœux religieux. J'ai voulu avoir autorité parmi ces femmes, afin de leur faire comprendre l'importance et la solennité de leur vœu (Sand, Lélia, 1839, p. 479).
C. − Littéraire
1. [À propos d'une chose concr., d'un élém. de la nature] Caractère solennel, majesté imposante. Silence plein de solennité; solennité des arbres, des ténèbres; solennité de l'heure, du lieu. Vous ne vous sentez vraiment en Suisse, qu'au bord des grands lacs, devant la solennité des Alpes (Michelet, Chemins Europe, 1874, p. 393).Quel paysagiste rendra la terrifiante et grandiose solennité des hauts fourneaux flambant dans la nuit (Huysmans, Art mod., 1883, p. 141).V. auroral ex. 1.
2. [À propos d'une pers., d'un aspect de sa physionomie ou de son comportement] Caractère solennel, grave et majestueux. Synon. gravité, majesté.Solennité du maintien, des manières; solennité comique, lugubre, tragique; en grande solennité. Il y a en lui un singulier mélange de gaminerie et de solennité (Gyp, Souv. pte fille, 1927, p. 45).Ils se regardaient, avec une solennité vaniteuse, un peu ridicule, à la façon de deux augures, de deux initiés (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 656).
[À propos d'un écrit] Je reproche également à Westphal de diminuer la solennité du texte, au profit d'une certaine familiarité (Gide, Journal, 1916, p. 596).
Péj. ou p. iron. Gravité affectée. Synon. emphase, pompe1.Cette cousine, vieille fille, bavarde, ennuyeuse avec solennité, fatigante dans ses empressemens (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1631).La véritable valeur peut être séparée des vanités, des paperasses, des mensonges, de la solennité, de l'automatisme (Valéry, Variété II, 1929, p. 82).
Prononc. et Orth.: [sɔlanite]. Prononc. et Ac., v. solennel. Étymol. et Hist. 1. 1remoit. xiies. « fête, événement public célébré avec pompe » (Psautier Cambridge, 88, 32 ds T.-L.: se nes solennitez [ceremonias meas] escuminïerunt); 2. ca 1260 « caractère de ce qui se déroule avec pompe, apparat » reçue a grant sollempnité (Chr. de Rains, p. 50 ds Littré); 3. xiiies. dr. « formalités qui rendent un acte authentique » le sollempniteit del droit de Kanon (Trad. d'une charte de 1251, Cart. du val S. Lambert, B.N. l. 10176, f o43b ds Gdf. Compl.); 4. a) 1796 « caractère de gravité, de grandeur qui impressionne » (Dusaulx, Voy. Barège, t. 2, p. 35); b) 1797 péj. « gravité plus ou moins étudiée d'une personne » (Sénac de Meilhan, loc. cit.). Empr. au lat. d'époque impérialesollemnitas « fête solennelle, solennité; formalité, usage », à basse époque solemnitas, solempnitas, solennitas, d'où les formes en a. fr. Fréq. abs. littér.: 765. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 260, b) 1 357; xxes.: a) 1 046, b) 821.