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SOCIÉTÉ, subst. fém.
I.
A. − État de vie collective; mode d'existence caractérisé par la vie en groupe; milieu dans lequel se développent la culture et la civilisation. Individu et société; nature et société; l'homme en société; vivre en société; concept, conception de la société.
[P. oppos. à individu] Si chacun de nous vivait d'une vie purement individuelle, s'il n'y avait ni société ni langage, notre conscience saisirait-elle sous cette forme indistincte la série des états internes? (Bergson,Essai donn. imm., 1889, p. 110).C. H. Cooley − le seul sociologue américain qui ait conçu la réalité sociale comme un tout et qui ait insisté sur l'impossibilité d'opposer l'individu et la société comme les termes d'une alternative (Traité sociol., 1967, p. 16).
[P. oppos. à nature] Jamais l'homme n'est en face des conditions de sa propre activité. La société fait écran entre la nature et l'homme. Être en face de la nature et non des hommes, c'est la seule discipline. Dépendre d'une volonté étrangère, c'est être esclave (S. Weil,Pesanteur, 1943, p. 156):
1. .... [Rousseau et Montesquieu] admirent comme base de la science de la société, ou du moins établirent dès l'entrée la bonté native de l'homme, et un prétendu état humain de pure nature antérieur à la société, et meilleur que la société. « L'homme est né bon, dit J.-J. Rousseau, et la société le déprave... Tout ce qui n'est pas dans la nature a des inconvéniens, et la société civile plus que tout le reste ». Bonald,Législ. primit., t. 1, 1802, p. 90.
B. −
1. Vieilli. Ensemble de relations éphémères ou durables, de rapports organisés ou fortuits que les êtres humains entretiennent entre eux. Ils partirent. Cette séparation me brisa le cœur. Ma société intime, presque réduite à ma famille, se trouvoit diminuée de ceux qui en faisoient le charme le plus précieux (Fiévée,Dot Suzette, 1798, p. 33).Ces hommes (...) n'ayant point une soirée à donner à l'amitié et à la société! Ouvriers solitaires et renfoncés, vivant loin de la vie, avec une pensée et une œuvre! (Goncourt,Journal, 1860, p. 711).
2. P. méton.
a) Compagnie, présence habituelle de quelqu'un. Synon. fréquentation.Société agréable, aimable; recherche de la société des femmes. Toute la maison a été dîner hier chez monsieur de Warberg, et comme la société de sa femme m'ennuie, j'ai pris le prétexte de ma santé pour rester chez moi (Sénac de Meilhan,Émigré, 1797, p. 1666).Mon ami Shaw (...) dit que désirer la société permanente d'une jolie femme, jusqu'à la fin de ses jours, c'est comme si, sous prétexte que l'on aime le bon vin, on voulait toujours avoir la bouche pleine (Maurois,Sil. Bramble, 1918, p. 132).
b) En société (avec). En compagnie (de). Je suis toujours languissant et faible, peu expansif, et taciturne en société (Maine de Biran,Journal, 1816, p. 224).L'homme isolé, peut souvent plus qu'en société avec mille autres (Rolland,Beethoven, t. 1, 1937, p. 74).
P. anal. [À propos de plantes] Originaire d'Amérique du Nord (...), le sapin géant y vit en société avec (...) le thuya et diverses autres espèces (Cochet,Bois, 1963, p. 43).
c) Vieilli. Ensemble, réunion de personnes. Oh! la banban [Gervaise qui boite]! Et ce mot: la Banban, courut dans la société (Zola,Assommoir, 1877, p. 442).Après le dîner, il faut que je parte (...). Je quitte la société et je redescends du côté du faubourg Saint-Honoré (Vallès,J. Vingtras, Enf., 1879, p. 321).
Jeu de société. Jeu (p. oppos. aux jeux et sports de plein air) qui réunit plusieurs personnes. Une dévote qui ne pouvait à seize ans souffrir qu'on l'embrassât dans des jeux de société (Senancour,Obermann, t. 2, 1840, p. 28).À la danse je préférais les petits jeux de société et les charades qui étaient en grande faveur chez mon parrain (France,Vie fleur, 1922, p. 505).
d) En partic. Groupe de personnes entretenant des relations mondaines, qui se réunissent pour se distraire, pour le plaisir de la conversation. Société brillante, mondaine, parisienne. On y jouissait d'une société fort agréable en hommes et en belles dames (Vigny,Serv. et grand. milit., 1835, p. 96).La princesse savait le regret qu'avait Mmede Cambremer d'être restée à la porte de la haute société aristocratique, où personne ne la recevait (Proust,Fugit., 1922, p. 665).
Talent de société. Talent propre à distraire dans une réunion de salon. Il m'eût peut-être fait du tort: ses talents de société éclipsaient les miens; il devenait le héros de la fête (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 332).Surtout avec moi, qui n'ai rien que mon génie, et qui suis (...) absolument dépourvu de brillant, et sans conversation, et sans talent de société, et presque sans intelligence après tout! (Larbaud,F. Marquez, 1911, p. 157).
Vers de société. Vers faciles propres à distraire dans une réunion de salon (d'apr. Littré).
La société. L'ensemble des personnes qui ont une vie sociale ou mondaine. On ne peut vivre dans la société après l'âge des passions. Elle n'est tolérable que dans l'époque où l'on se sert, de son estomac pour s'amuser, et de sa personne pour tuer le temps (Chamfort,Max. et pens., 1794, p. 36).La (bonne) société. Synon. le monde, le gratin (fam.), la haute (fam.).Proust prit son essor dans la société lors de l'affaire Dreyfus, chez Geneviève Halévy (Blanche,Modèles, 1928, p. 103).
La haute, la meilleure société. L'ensemble des personnes les plus connues pour leur naissance, leur fortune, leur culture, leur influence, leur pouvoir, etc. Synon. le grand* monde.Les trois quarts de ses personnages [de M. Ohnet] appartiennent à la meilleure société, sont ducs, marquis ou comtes: dans chacun de ses romans vous trouverez la description consciencieuse d'un vieux château de famille (Lemaitre,Contemp., 1885, p. 351).Elle était retournée à Paris et y avait institué un ouvroir, tâche qui l'avait mise en rapport avec la haute société parisienne (Billy,Introïbo, 1939, p. 28).
La bonne société. L'ensemble des personnes importantes, dont les idées, les manières sont conformes aux valeurs en vigueur. Il faut bien que tu lui montres que nous connaissons de la bonne société, quelque chose d'élevé (Janin,Âne mort, 1829, p. 142).Un inspecteur général me protégeait, la bonne société d'Aurillac voulait bien me recevoir, ma jeune femme me portait l'affection la plus tendre (Sartre,Mots, 1964, p. 153).
II.
A. − Communauté organisée d'individus conçue comme une réalité distincte de l'ensemble des individus qui la composent. Société idéale, future. C'est dans la société enfantine que les histoires de fées et de lutins, après avoir émerveillé les grandes personnes, trouvent leur suprême auditoire (Dévigne,Légend. de Fr., 1942, p. 13):
2. Non, dit-on, la société n'existait pas; les hommes étaient agglomérés, mais point associés: la constitution arbitraire de la propriété et de l'état, ainsi que le dogmatisme intolérant de la religion, le prouvent. Rhétorique pure: la société existe du jour où les individus, communiquant par le travail et la parole, ont consenti des obligations réciproques et donné naissance à des lois et à des coutumes. Sans doute la société se perfectionne à mesure des progrès de la science et de l'économie... Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 372.
Société conjugale. Communauté dont l'équilibre repose sur la vie de couple. Faites régresser au delà d'un certain point la division du travail sexuel, et la société conjugale s'évanouit pour ne laisser subsister que des relations sexuelles éminemment éphémères (Durkheim,Divis. trav., 1893, p. 24).Les diverses adaptations sollicitées par la société conjugale et par les nouveaux groupements familiaux achèvent cette mise en place de la personnalité (Mounier,Traité caract., 1946, p. 153).
P. anal. Communauté organisée d'animaux. Deux méthodes mathématique et attrayante qui régissent l'ensemble de l'univers matériel et les sociétés d'animaux industrieux (Fourier,Nouv. monde industr., 1830, p. 73).L'homme d'aujourd'hui, né de l'évolution biologique et prenant sa place, simplement sa place, dans la hiérarchie des sociétés animales après la société simple de certains insectes, de certains oiseaux comme les chauve-souris, les sociétés d'animaux migrateurs comme celle des hirondelles, ou celle des bandes de criquets, enfin les sociétés à travail collectif dont le modèle est fourni par les castors, les termites, les abeilles (Univers écon. et soc., 1960, p. 62-15).
P. métaph. La statue est seule. Même dans une société de statues, chacune est seule; il y a donc du sauvage et du rustique dans la statue (Alain,Beaux-arts, 1920, p. 219).
B. −
1. Communauté d'individus organisée autour d'institutions communes (économiques, politiques, juridiques, etc.) dans le cadre d'un état ou plus généralement dans le cadre d'une civilisation à un moment historique défini. Société actuelle, ancienne, moderne, de classes; crise, problème de société; rôle de la femme dans la société. Les sentiments, la culture, le bonheur; j'ai besoin de penser que dans la société sans classe l'humanité s'accomplira sans rien renier d'elle-même (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 195).
[L'accent est mis sur les instit. pol., jur., etc.] Société démocratique. J'ai vécu (...) [le système politique] qui résultait de la constitution de 1790, le système républicain de 1793, le système de guerre et de conquête sous Buonaparte, et enfin l'établissement d'une nouvelle société basée seulement sur les besoins des hommes (Delécluze,Journal, 1827, p. 413).
[P. oppos. à société politique] Société civile. La société civile n'est évidemment pas née en juin 1988 (...). C'est même une réalité permanente, puisqu'on pourrait la définir comme ce qui, dans la société, n'est pas directement la société politique, c'est-à-dire qu'elle n'exerce pas le pouvoir d'État (La Croix, 19 juill. 1988, p. 9, col. 1).
[L'accent est mis sur l'organ. écon.] Société bourgeoise, capitaliste, industrielle, libérale, paysanne, socialiste. Rome était essentiellement une société agricole et guerrière (Durkheim,Divis. trav., 1902, p. xxii).Keynes est mort et, avec lui, les politiques du « plein emploi ». La question qui se pose maintenant est: la troisième révolution industrielle va-t-elle conduire à la société du chômage ou à la société du temps libre? (Le Nouvel Observateur, 4 déc. 1978, p. 81, col. 2).
Société d'abondance, de consommation*. Société dans laquelle les individus sont incités à satisfaire (au moyen de l'argent) des besoins artificiellement créés, pouvant aller jusqu'au gaspillage. Avec le crépuscule de la société d'abondance c'est la fin de la société permissive qui a fait un si mauvais usage de la liberté (Le Monde, 17 janv. 1974ds Gilb. 1980).V. consommation ex. 7.
Société post-industrielle. V. post- B 1 c.
[L'accent est mis sur un ensemble de valeurs, un mode de vie] Société chrétienne, occidentale, permissive. L'infiltration du christianisme dans les sociétés barbares pose-t-elle un autre problème de contact que l'infiltration de l'Islam dans les sociétés animistes de nos jours? (Philos., Relig., 1957, p. 44-8).Les bandits ordinaires de la « société de violence » dont parle l'avocat général (L'Express, 7 oct. 1978, p. 149, col. 1).
Société de communication. Société dans laquelle les moyens d'information et de communication les plus divers ont une grande importance dans la vie quotidienne. Une expérience en vraie grandeur de ville câblée par fibres optiques permet de préfigurer l'avenir de la société de communication. Grâce à un réseau télévisé bidirectionnel, les habitants ont à leur disposition l'interrogation d'une banque de données, la participation directe aux émissions, les échanges mutuels (L'Express, 28 juill. 1979, p. 56, col. 3).
[L'accent est mis sur une situation historique définie] Société antique, contemporaine, médiévale. Nous avons vu comment le mouvement général de transition, qui s'accomplit au milieu de la société européenne du treizième au quatorzième siècle, devait se faire ressentir dans la marche de l'esprit humain (Ozanam,Philos. Dante, 1838, p. 85).Le système juridique de la société féodale peut d'ailleurs être caractérisé par la prépondérance très accentuée des différents ordres du droit social non étatique sur le droit individuel (Traité sociol., 1968, p. 200).
[L'accent est mis sur le classement ethnol.] Société archaïque, civilisée, matriarcale, patriarcale, primitive. Le problème du primitivisme d'une société est généralement posé par le contraste qu'elle offre avec ses voisins proches ou lointains (Lévi-Strauss,Anthropol. struct., 1958, p. 126):
3. Le monde qui a pratiqué la chasse aux têtes, est aussi celui qui a connu la maison des hommes et qui, d'une façon générale, possède encore cette institution, tant dans les sociétés à descendance utérine que dans les sociétés de type patriarcal. Est-ce à dire que toute société où existe la maison des hommes est ou fut une société de chasseurs de têtes? Cuisinier,Danse sacrée, 1951, p. 75.
2. P. méton. Formes économiques et politiques, conduites sociales, valeurs morales engendrées par une communauté. Ce n'est pas en tant qu'il décrit une société pourrie que Proust fait œuvre révolutionnaire (Mauriac,Journal 2, 1937, p. 153).Dans une société cosmopolite comme fut l'hellénisme et comme l'est notre civilisation, un certain intérêt pour le mythe prend volontiers la forme de la gnose (Philos., Relig., 1957, p. 36-16).
SYNT. Base, classe, constitution, destruction, étude, évolution, fonctionnement, intérêt, liens, lois, maux, progrès, structure, transformation de la société; sciences de l'homme et de la société; histoire, origine, structure des sociétés; en marge de, au nom de la société; utile à la société; réformer la société; être mis au ban de la société.
III.
A. − Association d'individus soumis à un règlement (pouvant être juridique), fondée sur une communauté d'idées, d'intérêt(s) ou de travail. Société d'anthropologie, d'auteurs, de bibliophiles, de bienfaisance, de concerts, d'encouragement à, de gens de lettres, de géographie, de gymnastique, d'histoire, de secours mutuels; société fraternelle, littéraire, philharmonique, populaire; académies et sociétés savantes; faire partie, être membre d'une société. La société encyclopédique: quel était le but de l'institution? De dîner une fois par mois avec des boyards russes et des magnats hongrois (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 272):
4. Telles sont aussi les sociétés zoologiques, créées au cours du siècle en France, Angleterre (1826) et ailleurs et qui demeurent très vivantes, ou d'autres encore, plus spécialisées, comme les sociétés entomologiques. Ces diverses sociétés ont assuré la publication et la diffusion de nombreux travaux d'ordre systématique. Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 403.
Société de courses. Société pour l'amélioration de la race chevaline, qui organise les paris sur les hippodromes. Il a été dit que les sociétés de courses étaient placées sous la tutelle de l'État. Comment cette tutelle s'exerce-t-elle? (P. Arnoult,Les Courses de chevaux, 1967, p. 63).
Société léonine. V. léonin1.Société protectrice* des animaux.
Société secrète. Association clandestine composée d'un nombre limité de personnes qui poursuivent des menées subversives à caractère politique, social ou religieux. J'ai connu jadis un vieux sénateur de la République qui, dans sa jeunesse, avait conspiré avec toutes les sociétés secrètes contre Charles X (France,Jard. Épicure, 1895, p. 73).Ce qu'il est intéressant de noter, ce sont les contacts d'Agrippa (...) avec des sociétés secrètes (Caron, Hutin,Alchimistes, 1959, p. 39).
En partic. Association religieuse, ordre religieux. Il en est de même des églises; le gouvernement respectant tous les cultes, les protège également, et encourage les sociétés religieuses qui en construisent de nouvelles (Crèvecœur,Voyage, t. 2, 1801, p. 36).Société de Jésus (vx). Compagnie des Jésuites. Sûr de son affaire, il s'écrit: La société sera satisfaite! (C'est la société de Jésus) (Courier,Pamphlets pol., Procès, 1821, p. 103).
B. −
1. DR. Contrat entre deux ou plusieurs personnes qui conviennent de mettre quelque chose en commun dans un but lucratif en vue du partage des bénéfices résultants; p. méton., personne morale issue de ce contrat. Grande, grosse, importante société; société coopérative; type de société; siège de la société; constitution, liquidation d'une société. Je vous ai dit sans doute que mon ami Pagnerre était un des actionnaires de la nouvelle société qui possède les théâtres du boulevard (Flaub.,Corresp., 1863, p. 121).Les dix-huit compagnies du Nord et du Pas-de-Calais entrent en liquidation, comme toutes les autres sociétés minières, dont le patrimoine est transmis, dans toute la France, à des établissements publics nationaux (Chenot,Entr. national., 1956, p. 39).
Société d'acquêts. Contrat qui, dans le régime de la séparation de biens, stipule que l'ensemble des économies et des biens acquis par les époux sera divisé entre eux à la dissolution du mariage. En se soumettant au régime dotal, les époux peuvent néanmoins stipuler une société d'acquêts, et les effets de cette société sont réglés comme il est dit aux articles 1498 et 1499 (Code civil, 1804, art. 1580, p. 292).
Société de fait. Association de deux ou plusieurs personnes qui mettent leurs biens en commun avec partage des bénéfices et des pertes, sans contrat écrit ni statut. (Dict. xxes.).
Société civile. ,,Société dont l'objet constitue une activité non commerciale et qui n'a pas adopté la forme anonyme, à responsabilité limitée, en nom collectif ou en commandite`` (Jur. 1985). Nous ne pouvons en ce moment entrer plus à fond dans la critique des sociétés civiles et de commerce (Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 250).À 72 ans, Henri Jannès (...) lance une nouvelle croisade: contre les sociétés civiles immobilières qu'il accuse de pratiquer des frais de gestion exorbitants aux dépens de leurs 100 000 souscripteurs (Le Point, 5 janv. 1976, p. 64, col. 1).
[P. oppos. à société civile]
Société commerciale et, p. ell., société. Société qui a pour objet l'accomplissement d'opérations commerciales, à but essentiellement lucratif, régie par les règles du droit civil et le code du commerce. Les ventes de la société commerciale à l'étranger sont ainsi passées de 397 000 tonnes (...) en 1952 à 550 000 tonnes en 1953 (Industr. fr. engrais chim., 1956, p. 18).Société de capitaux. Société commerciale dans laquelle chaque associé n'est tenu responsable des dettes qu'à la proportion de son apport. La difficulté de l'articulation entre la société papetière et la société forestière, celle-ci société de personnes devant être, en fait sinon en droit, une simple filiale de celle-là, société de capitaux (Industr. fr. bois, 1955, p. 25).Société de personnes, en nom collectif (p. oppos. à société de capitaux). Société commerciale dans laquelle les associés sont responsables sur tous leurs biens de l'ensemble des engagements de la société. La Société constituée sous forme de nom collectif... est transformée, à partir de ce jour, en Société à responsabilité limitée (Contrat de société, 1928ds Doc. hist. contemp., p. 161).Société mère. Importante société de capitaux qui détient plus de la moitié du capital d'une autre appelée filiale. Les participations. Outre celle de Goodrich il faut citer celle de l'US Rubber au capital d'Englebert par l'intermédiaire de la société mère belge (Industr. fr. caoutch., 1965, p. 43).Société par actions. Société de capitaux dans laquelle la participation de chacun des associés est matérialisée par des actions transmissibles. Aujourd'hui, nous avons progressé. On ne vole plus, on fait des coups de bourse et on monte des sociétés par actions (Farrère,Homme qui assass., 1907, p. 42).Société en commandite* et, p. ell., commandite. Société filiale et, p. ell., filiale*.
Société anonyme (S.A.). Société de capitaux d'au moins sept personnes, dont les actions sont transmissibles et où la personnalité de chaque associé disparaît derrière la personnalité morale de la société. Avec les sociétés anonymes par actions tout lien personnel entre le propriétaire et l'objet de sa propriété disparaît (Jaurès,Ét. soc., 1901, p. 257).Société à responsabilité limitée (S.A.R.L.). Société de capitaux dont les parts sociales ne sont transmissibles qu'à un autre associé (pour toute cession à un tiers, l'agrément des autres associés est requis). Il existe une forme de société, intermédiaire entre les sociétés de personnes et celles de capitaux: la loi française de 1925 a précisé le fonctionnement des « sociétés à responsabilité limitée » (SARL) qui groupent plusieurs associés, propriétaires de « parts sociales » du capital (Lesourd, Gérard,Hist. écon., 1968, p. 22).Société (de) portefeuille. Société de capitaux qui possède de nombreuses actions dans des sociétés, les contrôle et les dirige financièrement, sans s'occuper de l'exploitation. Synon. holding.Cette société n'est plus qu'une société de portefeuille depuis qu'elle a constitué en 1951, une filiale (Industr. fr. caoutch., 1965, p. 37).
Société d'économie mixte. Société anonyme dans laquelle l'État ou une collectivité locale sont associés à des capitaux privés. Apporter des garanties d'emprunt, des dons en terrains, des participations financières aux offices d'HLM (...) et parfois à des sociétés d'économie mixte (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 266).Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (S.A.F.E.R.). Société d'économie mixte qui a pour objectif l'amélioration de la structure des exploitations familiales. Éviter à la fois l'éclatement des exploitations et la concentration des propriétés. Ceci s'exprime notamment dans l'action des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER) et dans celle du crédit agricole (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 370).Société d'investissement. Société anonyme qui gère un portefeuille de valeurs mobilières en répartissant les risques. Le principal mérite des sociétés d'investissement et des fonds communs de placement réside dans leurs possibilités d'attirer l'épargne vers des emplois intéressant immédiatement les activités économiques du pays (Univers écon. et soc., 1960, p. 30-16).Société d'investissement à capital variable (S.I.C.A.V.). Société d'investissement qui peut accueillir à tout moment un nouvel actionnaire et laisse libre tout actionnaire de quitter la société; p. méton., action appartenant à cette société. La reprise amorcée au lendemain des élections vire à l'euphorie avec les mesures de René Monory en faveur de l'épargne investie en actions françaises (...). Le Crédit lyonnais a recueilli en deux jours, pour sa « SICAV 5 000 », 50 millions de Francs (L'Express, 7 oct. 1978, p. 117, col. 1).
Société par intérêts. ,,Société à laquelle chaque associé est réputé n'avoir donné son consentement qu'en considération de ses coassociés et qui exige leur collaboration personnelle à la poursuite du but social, d'où il résulte que la part sociale de chacun d'eux, appelée intérêt, n'est transmissible qu'en vertu d'une clause expresse et avec le consentement des coassociés`` (Cap. 1936).
Règle de société. Règle de partage des bénéfices entre chaque associé. (Ds DG, Rob., Lar. Lang. fr.).
P. méton.
Entreprise gérée par une société. Société immobilière, industrielle ; véhicule, voiture de société. La société aura extrait 10 000 tonnes métriques de charbon, dont le quart a été dirigé sur Paris (E. Schneider,Charbon, 1945, p. 145).Vous possédez une première expérience marketing ou commerciale acquise dans une société agro-alimentaire auprès d'une clientèle industrielle (L'Express, 18 avr. 1981, p. 157, col. 1).
Société de service et de conseil en informatique (S.S.C.I.). Société commerciale qui offre l'assistance d'un personnel spécialisé pour la mise au point ou l'exploitation de systèmes informatiques, bureautiques, télématiques (d'apr. Bureautique 1982).
2. DR. INTERNAT. Société des Nations (S.D.N.). Organisation internationale d'états qui visait à maintenir la paix, instituée par le traité de Versailles en 1919 et dissoute en 1947 au profit de l'Organisation des Nations Unies. Cette situation ne pourrait, en effet, être modifiée qu'avec l'assentiment du Conseil de la Société des Nations, avec le consentement du Gouvernement des États-Unis (De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p. 573).
Prononc. et Orth.: [sɔsjete]. Ac. 1694, 1718: societé; dep. 1740: société. Étymol. et Hist. 1. a) 1176-84 « compagnie, relations entre des êtres humains » (Gautier d'Arras, Eracle, éd. G. Raynaud de Lage, 4242); 1355 « union, alliance » (Bersuire, Tite-Live, B.N. 20312ter, f o16 ds Gdf. Compl.); 1580 la société de qqn « sa compagnie » (Montaigne, Essais, I, 28, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 193); 1649 « commerce ordinaire que l'on a avec quelqu'un » (La Rochefoucauld, Apologie de M. Le Prince de Marcillac ds Œuvres, éd. D.-L. Gilbert et J. Gourdault, t. 2, p. 449); b) 1560 « sentiment d'alliance et d'amitié qu'on éprouve pour quelqu'un, et le lien qui en résulte » (La Bible, impr. A. Rebul, Machabees, I, 8, 17); 2. a) 1467 « groupement professionnel » (doc. ds Bartzsch, p. 43); b) 1656 La Société « la congrégation des Jésuites » (Pascal, Onzième lettre ... écrite aux révérends pères jésuites, Les Provinciales, Œuvres compl., éd. L. Lafuma, p. 420); 1690 « compagnie de gens qui s'assemblent pour vivre selon les règles d'un institut religieux » (Fur.); c) 1668 « union de plusieurs personnes qui sont jointes pour quelque affaire, pour quelque intérêt » (La Fontaine, Fables, I, VI, 3); d) 1740 « association de savants » (Ac.); e) ca 1770 Société patriotique (A. Cochin, Les Sociétés de pensée et la révolution en Bretagne, I, 25 ds Quem. DDL t. 11), 1790 Société Fraternelle des Patriotes des deux sexes amis de la constitution (Brunot t. 9, p. 812); 1842 société secrète (Mozin-Biber); 3. a) 1615 compagnie et société « association de personnes finançant ou gérant en commun une entreprise » (Décl. juill. ds Kuhn, p. 162); 1636 société (Monet); b) 1656 acte de société (Lettre patente, mars ds Kuhn, p. 162); 1872 règle de société « règle qui donne les moyens de partager une somme avec plusieurs associés d'après la quotité de leurs mises » (Littré); c) 1673 société anonyme (Savary); 1857 société en nom collectif (J. Vallès, L'Argent, p. 165); 4. a) 1650 « coterie » (Menage, Origines, p. 233: « Coteries est un vieux mot François qui signifie compagnie et societez de villageois, unis pour tenir d'un Seigneur quelque heritage, dont vient le mot de certaines coustumes de tenir en coterie, c'est à dire société »); 1690 « toute compagnie de personnes qui s'assemblent habituellement pour le jeu, la conversation, etc. » (Fur.); b) 1756 la société « les gens qui ont des salons, y reçoivent pour la conversation, pour le jeu, et ceux qui les fréquentent » (Voltaire, Mœurs, 134 ds Littré); 1832 la haute société (Raymond); 5. a) 1670 « communauté des êtres humains, unis par leur nature et par les lois de la vie collective » (Bossuet, Duchesse d'Orléans ds Littré); b) 1753 « groupe social (d'animaux) » (Buffon, Hist. nat., t. 4, p. 95). Empr. au lat.societas « association, réunion, communauté, compagnie, union politique, alliance, association commerciale ou industrielle », dér. de socius « compagnon, associé, allié », d'où aussi en a. fr. la forme pop. soisté « compagnie » (fin xiies. ds T.-L.), usitée surtout au sens de « métayage (terme de coutume) » (xiiies. ds Gdf. et T.-L.) et qui survit dans les parlers de l'Ouest et de l'Yonne dans le dér. souater « se prêter réciproquement ses chevaux pour les travaux agricoles », « travailler en commun », etc. (v. FEW t. 12, p. 19b). Fréq. abs. littér.: 16 161. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 37 235, b) 18 711; xxes.: a) 20 702, b) 14 477. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1981, t. 45, p. 249. − Blochw.-Runk. 1971, p. 316 (s.v. société d'abondance). − Dub. Pol. 1962, pp. 423-424. − Hotier Cirque 1973 [1972], p. 77. − Jouvenel (B. de). « Société »... R. internat. Philos. 1961, t. 55, pp. 42-60. − Provost (G.). Approche du discours politique... Langages. Paris, 1969, n o13, pp. 67-68. − Quem. DDL t. 11 (s.v. société d'agriculture; fraternelle; patriotique), 16, 22, 24 (s.v. société câblée). − Tournier (M.). Un Vocab. ouvrier en 1848... Thèse, St Cloud, 1975, pp. 104-105. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p. 309.