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SILLONNER, verbe trans.
A. −
1. [Le suj. désigne une pers.] Vx. Tracer des sillons dans la terre. Synon. labourer.Fatiguez-vous à sillonner le champ? (Volney, Ruines, 1791, p. 96).Ces terribles taureaux, qu'il devait atteler à la charrue, et avec lesquels on le forçait de sillonner le champ consacré à Mars (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 271).
2. [Le suj. désigne une chose] Creuser des entailles en forme de sillons sur une surface. Synon. crevasser, fendre, fissurer, lézarder.La ravine d'une rigole sillonnait la terre d'une longue cicatrice (Gautier, Fracasse, 1863, p. 141).Vous constaterez facilement la lézarde dont je vous parlais; elle sillonne le mur neuf, à gauche du lit, du haut en bas (Colette, Cl. école, 1900, p. 106).
En partic. [Le suj. désigne les plis du visage, les rides] Synon. rider.Visage sillonné de cicatrices. Des plis profonds que les mille cicatrices d'une horrible petite vérole rendaient hideux et semblables à des ornières déchirées, sillonnaient sa figure olivâtre et cuite par le soleil (Balzac, Splend. et mis., 1844, p. 40):
... tout à coup elle s'aperçut que les mille rides qui le sillonnaient, aussi nombreuses que sur la peau craquelée d'un brugnon, étaient agitées d'un frisson presque imperceptible, d'une espèce de trémulation qui lui donnait quelque ressemblance avec la face indéchiffrable de certains insectes hérissés de cils et d'antennes. Bernanos, Mauv. rêve, 1948, p. 1018.
Littér. Poloche s'était relevé, un large rire sillonnant sa face (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 123).
B. − Parcourir, traverser d'un bout à l'autre ou en tous sens.
1. [Le suj. désigne un bateau] Ces flots que le Britannia sillonnait sans doute quelques jours avant son naufrage (Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 34).Les trains partaient en sifflant sur des voies sans fin et les navires sillonnaient des mers lumineuses (Camus, Peste, 1947, p. 1441).
2. [Le suj. désigne une ligne longue et sinueuse (rivière, voie de communication)] Car le siècle où tu es né est un siècle heureux: les chemins de fer sillonnent la campagne (Flaub., Corresp., 1842, p. 99).Dans les plaines que sillonnent nos fleuves, les terrasses qui correspondent à d'anciennes berges se couronnent volontiers de maisons ou de villages (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 179).
P. anal. [Le suj. désigne un liquide (sang, sueur) sécrété par le corps] Fabrice (...) releva la tête, et son fidèle serviteur vit les larmes qui sillonnaient ses joues (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 195).Une froide sueur sillonna son visage (Bouilhet, Melaenis, 1857, p. 170).
3. [Le suj. désigne une chose en mouvement, un projectile] Le tonnerre gronde, de fréquents éclairs sillonnent les nues (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 333).Les gerbes des balles traçantes de la défense aérienne sillonnaient le ciel (Gide, Journal, 1942, p. 154).
4. [Le suj. désigne un véhicule ou une pers. en mouvement] Place sillonnée de véhicules; sillonner une région, un pays en voiture. Les rares passants qui sillonnaient la rue saint-Louis en divers sens (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 233).La place de la gare, que sillonne un va-et-vient de piétons et de véhicules (Martin du G., J. Barois, 1913, p. 552).
REM.
Sillonneur, subst. masc.,agric. ,,Variété de houe, avec un cadre, des mancherons et un train d'attelage pour biner des plantes sarclées, maïs, pommes de terre, etc.`` (Fén. 1970). Le sillonneur, destiné à diriger automatiquement le tracteur, se monte sur une direction réversible (Passelègue, Mach. agric., 1930, p. 367).
Prononc. et Orth.: [sijɔne], (il) sillonne [-ɔn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1538 seilonner « tracer des sillons (sur un champ) » (Est., s.v. imporcare); 2. a) ca 1570 seillonner « traverser en laissant une trace, un sillage » (Carloix, Mémoires sur la vie du maréchal de Vieilleville, V, 18 ds Littré); b) 1575 sillonner « parcourir un espace de mer en tous sens » (Thevet, Cosmographie universelle, I, 10 ds Gdf. Compl.); c) ca 1850 « en parlant des voies de communication, traverser de part en part, s'étendre dans toutes les directions » (Blanqui ds Poitevin, Dict. de la lang. fr., 1851); 3. 1616 (se) seillonner « (se) rider » (Aubigné, Tragiques, VII (IV, 303) et V (IV, 194) ds Hug.). Dér. de sillon*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 504. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 179, b) 728; xxes.: a) 543, b) 416.
DÉR.
Sillonnement, subst. masc.,rare, littér. Action, fait de sillonner, d'être sillonné. La nature fait comme un cultivateur qui laboure sa terre dans des sens opposés: elle met dessus ce qui était dessous, dessous ce qui était dessus, au nord les fossiles du midi, au midi ceux du nord; l'océan est son soc. Le globe se prête à tous ces sillonnements, par sa forme ronde (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 176). [sijɔnmɑ ̃]. 1ereattest. 1814 id.; de sillonner, suff. -(e)ment1*.