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SIBYLLE, subst. fém.
A. − ANTIQ. Prophétesse, devineresse qui rendait des oracles. Synon. pythie, pythonisse.Sibylle delphique, égyptienne, étrusque, phrygienne, tiburtine; sibylle d'Érythrée; antre, grotte, trépied de la sibylle; la sibylle vaticine. Énée, armé du rameau d'or, et guidé par la Sibylle de Cumes, descend au royaume des morts (P. Leroux,Humanité, 1840, p. 305).Les sibylles ouvrent et ferment le livre du destin (Faure, Hist. art, 1914, p. 416):
Le monde est conduit par les prophètes, par ceux qui savent voir les effets dans les causes. La sibylle n'a jamais menti; elle ne s'est jamais trompée. La sibylle est la voix du Latium, le guide de la race latine, la révélatrice de ses destinées. Renan, Drames philos., Prêtre Némi, 1885, II, 7, p. 562.
BEAUX-ARTS. Les sibylles de Michel-Ange. À la voûte de la Chapelle Sixtine, elles sont au nombre de cinq, à côté de sept prophètes de l'Ancien-Testament (Bible1912).Parmi les personnes que j'aime dans le monde, je vous signalerai la Sibylle d'Auxerre. − À Auxerre, dans la cathédrale, il y a une Sibylle derrière le chœur (Barrès, Cahiers, t. 12, 1919, p. 212).
B. − P. ext. Femme qui fait des prédictions.
1. Synon. de prophétesse.Un délire sublime et ravi s'emparait de ses auditeurs. Le monde moderne n'avait pas vu depuis les sibylles l'incarnation du génie viril sous les traits d'une femme [Mmede Staël]. Elle était la sibylle de deux siècles à la fois, du dix-huitième et du dix-neuvième (Lamart., Nouv. Confid., 1851, p. 307).La Sibylle française, histoire complètement fabuleuse (...). La vertu prophétique de la Pucelle (Barrès, Cahiers, t. 12, 1919, p. 160).
2. Littér. ou p. iron. Synon. de voyante.L'antre de la sibylle [une tireuse de cartes] était beaucoup plus sombre que l'antichambre (Balzac, Comédiens, 1846, p. 347).Elle (...) prenait ma main mourante pour me dire ma bonne aventure, en me demandant un petit sou (...). Il était difficile d'avoir plus de science, de gentillesse et de misère que ma sibylle des Ardennes (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 420).
Sibylle de malheur. L'enfant toussait un peu. Je m'imaginai aussitôt qu'il était malade et je me laissai frapper l'esprit par la prétendue prophétie d'Hélène (...). Elle me faisait l'effet d'une sibylle de malheur (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 452).
3. Par anal., fam., péj., vieilli. Vieille sibylle. ,,Femme âgée et laide, qui a quelque prétention à l'esprit, et connue pour la méchanceté de ses propos`` (Ac.).
REM. 1.
Sibyllique, adj.Relatif aux sibylles, à leurs prédictions, à la faculté de prédire l'avenir. Génie sibyllique. Elle dépasse l'homme par sa faculté sibyllique (Michelet, Journal, 1859, p. 485).
2.
Sibylliser, verbe intrans.,,Rendre des oracles; parler d'un ton inspiré`` (Ac. Compl. 1842) . Une somnambule, les yeux bandés et assistée de son magnétiseur, sibyllisant en plein boulevard (Goncourt, Journal, 1871, p. 772).
3.
Sibyllisme, subst. masc.Foi dans les prédictions des sibylles. Le sibyllisme naquit à Alexandrie vers le temps même où le genre apocalyptique naissait en Palestine (Renan, Évangiles, 1877, p. 159).
4.
Sibylliste, subst. masc.Chrétien des premiers siècles qui voyait dans les livres sibyllins des prédictions relatives au Christ. L'idée dominante des sibyllistes (...) était de prêcher aux païens le monothéisme (...) sous le couvert d'un judaïsme simplifié (Renan, Évangiles, 1877, p. 159).
Prononc. et Orth.: [sibil]. Att. ds Ac. dep. 1694. « Les l ne se mouillent pas » (Ac. 1798 et suiv.). Revient à écarter, ds les conditions actuelles, [sibij]. Étymol. et Hist. 1113-40 sibile « femme à laquelle on attribuait la connaissance de l'avenir et le don de prédire » (Philippe de Thaon, Livre de Sibile, éd. H. Shields, 1). Empr au lat. Sibylla, empr. au gr. Σ ι ́ β υ λ λ α n. d'orig. obsc., d'une prophétesse que l'on a d'abord située en Asie Mineure, notamment à Érythrées, plus tard en Occident à Cumes. Fréq. abs. littér.: 262. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 483, b) 246; xxes.: a) 296, b) 391.