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SENTIMENTAL, -ALE, -AUX, adj.
A. −
1. Qui a trait au sentiment, à la vie affective, et le plus souvent à l'amour. Synon. amoureux, galant.Problème, rendez-vous sentimental; aventure, déception, expérience, intrigue, liaison, raison, relation, rencontre sentimentale. En Mélanésie et en Australie (...). L'ensemble des liens sentimentaux, économiques et légaux entre conjoints, parents et enfants ainsi qu'entre frères et sœurs fait de la famille une unité sociale très forte (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 277).Jacqueline, elle, n'envisageait nullement de se remarier (...). Elle n'accordait aucun intérêt aux hommes (...). Sa vie sentimentale était terminée. Elle était décidée à demeurer veuve indéfiniment (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 216).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ton insensibilité est extraordinaire. Tu es intelligent, mais volontairement fermé à tout le spirituel, l'intellectuel et le sentimental de la vie (Montherl., Olymp., 1924, p. 366).
2. Qui repose sur des motifs d'ordre affectif. Nos compatriotes [les Français de New-York] sont au nombre de 30.000 (...). Un tiers environ est revenu en France à la mobilisation; le reste conserve un lien sentimental avec le pays d'origine, mais qui va s'effaçant à la seconde génération (Morand, New-York, 1930, p. 106).L'attachement sentimental aux choses fabriquées (le sculpteur et sa statue) ou aux objets dans lesquels nous retrouvons nos souvenirs (lettres de famille, portraits, maison paternelle, etc.) (David, Cybern., 1965, p. 147).
3. Péj. ou p. iron. Qui accorde une place exagérée au sentiment ou romanesque. Feuilleton, genre, roman sentimental. Vint ensuite un interminable film sentimental, une histoire niaise à pleurer, avec faux effets de lune, espions dans les bosquets, mouchoirs agités, torsions de bouches et battements de paupières, bref, tout ce que je déteste (Duhamel, Journal Salav., 1927, p. 139).
Empl. subst. Le mauvais goût s'y mêlait: le peuple de Paris en a quand il donne dans le sentimental. On avait de petits jardins grotesques qu'on arrosait soigneusement autour des arbres de la liberté (Sainte-Beuve, Cahiers, 1869, p. 97).
B. − [En parlant d'une pers., de son caractère] Qui attache beaucoup d'importance aux sentiments, à la sensibilité, à la vie intérieure et affective. Adolescent sentimental. Elle était bonne et sentimentale, exaltée dans ses amitiés, implacable dans ses aversions (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 104).Depuis que Sidonie lui avait rappelé les souffrances silencieuses des humbles âmes (...) Lui qui n'était pas sentimental à l'ordinaire, il avait maintenant des accès de cette tendresse mystique, qui est la fleur de la faiblesse (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 817).
P. iron. Elle tenait de la mère lapine primée aux Comices agricoles (...). Mais elle avait un cœur sentimental et était toujours en train de s'inquiéter du tiers et du quarte [sic] (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 84).
P. méton. Et le docteur O'Grady, qui avait la bière sentimentale, chantait, avec des larmes dans la voix, cette chanson de son pays: La mer est large et profonde Entre moi et mon amour (Maurois, Les Discours du docteur O'Grady, Paris, Grasset, 1922, p. 215).
Empl. subst. Je ne suis pas aussi maître de moi qu'elle l'est d'elle: je suis un sentimental, ce qu'elle n'est pas. Et je lui ai déjà donné outre mesure le spectacle d'un homme déchiré (Montherl., Démon bien, 1937, p. 1308).
PSYCHOL. [Dans la caractérol. de Heymans-Wiersma-Le Senne, type de caractère E.NA.S. (émotif, non-actif, secondaire)] Sans qu'ils soient proprement sujets à la grande fatigue, des tempéraments du type « sentimental » (ENAS) ont besoin de chercher dans la solitude l'amortissement périodique d'une sensibilité dont l'onde a trop d'ampleur et de retentissement (Mounier, Traité caract., 1946, p. 477).
REM.
Sentimentalo-, élém. de compos. entrant dans la constr. d'adj. au sens de « qui est à la fois sentimental et ce qu'évoque le 2eélém. ».a)
Sentimentalo-amoureux, -euse. -V. merde ex. 1.
b)
Sentimentalo-platonique. -Loti a été fait académicien par le côté chauffe-la-couche de son talent, par les érections sentimentalo-platoniques de ses livres, par ses adorations romanesquement et religieusement bêtes pour les Sarah Bernhardt, les Juliette Adam, les reines de Roumanie (Goncourt, Journal, 1892, p. 322).
c)
Sentimentalo-sensuel, -elle. -Vous aviez votre domicile, où habitait le petit; je gardais le mien. Nous nous réunissions presque chaque jour; mais ma vie privée restait à moi. La sorte de pacte entre nous, que nos rapports soient décidément nettoyés de toute mélasse sentimentalo-sensuelle (mouvement de Marie), a été beaucoup dans le succès de cette combinaison. Je vous choque? Excusez-moi (Montherl., Fils personne, 1943, I, 4, p. 284).
d)
Sentimentalo-sexuel, -elle. -Le caprice lui venait d'avoir envie d'elle (...). Elle était longue à comprendre ce qu'il voulait. Ce rabâchage de caresses, et qui n'étaient gagées par rien, cette visqueuse marmelade sentimentalo-sexuelle, quel dégoût! (Montherl., Démon bien, 1937, p. 1359).
Prononc. et Orth.: [sɑ ̃timɑ ̃tal], plur. masc. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1769 « qui concerne le sentiment, la vie affective » (J. P. Frenais, Voyage sentimental par la France et l'Italie, trad. de Sterne, The sentimental Journey ds Mack., p. 178); 2. 1781 « qui exprime une affectivité un peu mièvre » (Linguet, Annales polit., X, 387 ds Gohin); 3. 1798 « se dit d'une personne trop sensible, qui se laisse guider par ses sentiments » (Journ. de Paris, 9 ds Fonds Barbier); 4. 1945 subst. « type de caractère » (Le Senne, Traité de caractérol., Paris, P.U.F., 1984, p. 209). Empr. de l'angl.sentimental (1749), dér. de sentiment, de même orig. que le fr. sentiment*. Voir Rey-Gagnon Anglic. 1981. Fréq. abs. littér.: 1 417. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 563, b) 1 111; xxes.: a) 3 223, b) 3 012.
DÉR. 1.
Sentimentalement, adv.Sur le plan sentimental. a) [Corresp. à supra A 1] [Les femmes] sont en leur fond tellement moins variables, fragiles, inconstantes sentimentalement que presque tous les hommes (Du Bos, Journal, 1925, p. 333).b) [Corresp. à supra A 2] Les résistants eux-mêmes, s'ils demeurent sentimentalement fidèles à l'idéal qui les rassemblait, m'ont déjà, pour beaucoup d'entre eux, politiquement délaissé et militent en sens très divers (De Gaulle, Mém. guerre, 1959, p. 238). [sɑ ̃timɑ ̃talmɑ ̃]. Att. ds Ac. 1878. 1reattest. 1827 (Balzac, L'art de mettre sa cravate, p. 86 ds Mack., p. 199); de sentimental, suff. -(e)ment2*. Fréq. abs. littér.: 24.
2.
Sentimentaliser, verbe,littér. a) Empl. trans. Donner un caractère sentimental à. Je sais bien que pourtant leur conseil peut être excellent, mais à condition de le rectifier sans cesse et de l'expurger de cette part de passion et d'émotivité qui, presque toujours, chez la femme, vient sentimentaliser la pensée (Gide, Journal, 1940, p. 61).b) Empl. intrans. S'exprimer de manière (trop) sentimentale. Ce barbare [Gluck] ne sait pas se borner, en dépit de sa mine classique (...). Bref il sentimentalise et ne cesse pas de sentimentaliser (Suarès, Debussy, 1936, p. 35). [sɑ ̃timɑ ̃talize], (il) sentimentalise [-i:z]. 1resattest. a) 1801 verbe intrans. « faire du sentiment » (Mercier Néol., p. 383), b) 1845 verbe trans. « rendre sentimental, donner du sentiment à » (Besch.); de sentimental, suff. -iser*.
BBG.Bonn. 1920, p. 128. − Gohin 1903, p. 275. − Larthomas (P.). Flaubertiana. In: [Mél. Lanly (A.)]. Nancy, 1980, pp. 476-480. − Quem. DDL t. 10, 26 (s.v. sentimentaliser).