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SEMONCE, subst. fém.
A. − Action de sommer, d'inviter à faire quelque chose.
1. Vx. Convocation, invitation à se rendre à une cérémonie, à une assemblée. Se conformant à la semonce royale, tous deux descendirent à Tripoli, où se rendirent de leur côté Baudouin du Bourg, comte d'Édesse, et son vassal le sire de Turbessel, Jocelin de Courtenay. Les hauts barons de Syrie étaient donc au complet devant Tripoli, lorsque le roi ouvrit, probablement à Mont-Pèlerin, un plaid solennel (Grousset, Croisades, 1939, p. 85).[Le comte de Flandre] refuse, malgré qu'on lui en eût fait semonce, de venir à Paris rendre hommage au nouveau roi (Druon, Poisons couronne, 1956, p. 51).
2. MAR. Ordre donné à un navire par un navire de guerre ou par le Commandement d'un port, de se faire reconnaître en montrant ses couleurs et, éventuellement, de s'arrêter pour être visité. Initialement une semonce est une interpellation au porte-voix (Le Clère1960).
Coup de semonce. Coup de feu, à blanc ou à obus d'exercice volontairement non tiré au but, utilisé pour appuyer cet ordre et également pour rappeler à un bâtiment qu'il entre dans une zone dangereuse ou interdite (d'apr. Merrien 1958). Il y avait eu dans ce coup de semonce trop complaisamment souligné une nuance de dédain et de moquerie, et ce tir accommodant qui avait fini par soulever les rires soulagés de l'équipage ne me rassurait pas (Gracq, Syrtes, 1951, p. 239).
P. anal. (Coup de) semonce. Tir exécuté à titre d'avertissement; action militaire de portée limitée, utilisée comme mesure dissuasive. Si contre toute attente le compromis restait impossible, le plus courageux − c'est-à-dire le moins terrorisé ou le plus inconscient − déclencherait quelques coups de semonce stratégiques, d'abord peut-être dans le vide, puis si nécessaire sur des objectifs militaires ou habités. Au pire, à cette semonce répondrait une autre aussi limitée et, tout de suite, l'étendue des destructions et la frayeur des populations obligeraient à composer (Beaufre, Dissuasion et strat., 1964, p. 78).
Au fig. Avertissement, mise en garde. Depuis longtemps, je souhaitais pour Serge un coup de semonce, un petit « pépin ». Le coup de semonce est donné, mais le pépin est trop gros (H. Bazin, Lève-toi, 1952, p. 213).
B. − Propos adressés en manière d'avertissement, de réprimande, de remontrance. Recevoir une semonce; une bonne, une petite, une longue, une forte, une violente semonce. Quand l'atavisme, les ressemblances familiales seraient seules en cause, il est inévitable que l'oncle qui fait la semonce ait à peu près les mêmes défauts que le neveu qu'on l'a chargé de gronder (Proust, Sodome, 1922, p. 692).Vers neuf heures, les autorités prévenues, le commando rassemblé dans la cour au garde-à-vous le plus respectueux, nous écoutions l'oberleutnant [« lieutenant de l'armée allemande »] blanc de colère nous adresser la semonce habituelle, mêler la menace à la prière, et nous promettre finalement « la bienveillance particulière des officiers » si quelqu'un d'entre nous pouvait dire comment nos camarades s'étaient enfuis (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 234).
Prononc. et Orth.: [səmɔ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 summunse « exhortation » (Alexis, éd. Chr. Storey, 296); b) 1155 sumunse « invitation (à une fête) » (Wace, Brut, 10330 ds T.-L.); c) 1160-74 semonse « appel du roi ou du seigneur à ses vassaux pour l'accomplissement d'un devoir » (Id., Rou, III, 5035, ibid.); d) 1174 somunse « convocation, assignation (surtout pour la comparution en justice) » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, 2469, ibid.); e) 1544 « avertissement » (Amadis, V, 56 ds Hug.); 2. ca 1720 « sommation faite par un navire à un autre de se faire connaître » (De Valincourt ds Lar. 19e); 1803 coup de semonce (Boiste). Fém. subst. de semons, part. passé de semondre (ca 1050, somondre « exhorter, inviter (à faire quelque chose) », Alexis, éd. citée, 509; 1165-70 semondre, Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 4785), encore de qq. usage à l'inf. au xviies., issu du lat. pop. *submonere « avertir secrètement », formé de sub-, préf. indiquant une action faite à la dérobée et de monere « avertir ». Pour le traitement du préf. compar. séjourner*. Fréq. abs. littér.: 60.