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SCORIE, subst. fém.
Souvent au plur.
A. −
1.
a) MÉTALL. Résidu solide des opérations de traitement des minerais métalliques ou de l'affinage de certains métaux, surnageant généralement dans le métal en fusion. Scories de hauts fourneaux, d'usine métallurgique; scories de forge (vieilli); scorie phosphoreuse, siliceuse. [Vers Pont-Saint-Vincent] Des (...) amas de scories formaient des remblais obstruant le fond de la vallée (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 208).La cornue est ensuite progressivement inclinée et le métal doit s'écouler lentement en un jet plat aussi uniforme que possible. À la fin de la vidange, le barrage est enlevé et la scorie restante s'étend sur la surface du bain pour le protéger contre le refroidissement (Barnerias, Aciéries, 1934, p. 197).
b) AGRIC. Scories (phosphatées ou de déphosphoration) ou scories Thomas. Engrais phosphaté obtenu par un broyage très fin des scories du convertisseur Thomas. L'agriculture qui utilise aujourd'hui avec empressement comme engrais, sous le nom de scories de déphosphoration de la fonte, les précieux résidus de la fabrication de l'acier par le procédé Bessemer basique ou procédé Thomas (Ch. Durand, Industr. minérales Lorr., 1893, p. 53).L'emploi des engrais, l'épandage de scories, de purin, donnent une ardeur nouvelle à la pousse de l'herbe et favorisent l'élimination des espèces nuisibles (Wolkowitsch, Élev., 1966, p. 104).
2. P. anal., GÉOL. Matière d'origine volcanique, d'aspect vitreux, bulleux, de couleur variable, semblable à du mâchefer. Pluie de scories. Des amas de scories fragiles, que la vitrification préserve de l'action des éléments, mais qui craquent sous le pied comme des ossements épars (Sand, Lélia, 1839, p. 493).Sur leur noir lit de scories, les mottes de magma en fusion, encore molles, s'éteignent lentement, l'une après l'autre (H. Tazieff, Cratères en feu, Paris, Arthaud, 1951, p. 10).
3. P. ext. Déchet d'exploitation d'une mine. Sans les montagnes de scories noires qui s'élèvent çà et là [dans les plaines de Lens ou dans celles de Jemappes], on ne soupçonnerait pas la vie intense qui s'agite dans les galeries du sous-sol (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 62).
B. − P. métaph. ou au fig. Partie d'une chose ou plus rarement d'un être, concret ou abstrait que l'on considère comme sans valeur, de qualité médiocre ou mauvaise et que l'on élimine. Synon. déchet, résidu.Les scories d'une époque, du progrès; débarrasser, nettoyer, purifier quelque chose de ses scories. Je rêvais des réformes futures, où la philosophie du christianisme, dégagée de toute scorie superstitieuse (...) resterait la grande école de l'humanité (Renan, Souv. enf., 1883, p. 311).Pour ce prince [le futur Régent] (...) M. de Saint-Simon (...) ne veut connaître que l'être généreux et fin, caché sous les scories du roué (La Varende, Saint-Simon, 1955, p. 35).
En partic. Synon. de impureté.Le guichet de cette porte, bouché par des scories semblables à celles que les restaurateurs inventent pour vieillir des bouteilles adultes (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 176).Le silence est le lieu d'élection des évolutions d'âme. Dès que l'entraînement du verbe disparaît, l'immobilité se fait, les scories gagnent le fond, et les clartés se lèvent (Estaunié, MmeClapain, 1932, p. 249).
Prononc. et Orth.: [skɔ ʀi]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1290 « alluvion » (Vente par le Cte de Flandres, Arch. Côte-d'Or B 486 ds Gdf.); 2. 1553 « résidu solide provenant de la fusion des minerais métalliques » (P. Belon, Observ. de diverses singularitez, éd. Bruxelles, 1555, f o60 r ods Fonds Barbier); 1749 « résidu volcanique » (Buffon, Hist. nat., t. 1, p. 231); 3. 1790 p. métaph. « ce que l'on considère comme mauvais dans quelque chose, ce que l'on rejette » (Saint-Martin, Homme désir, p. 120: L'univers est ainsi dans la main de Dieu, qui l'agite et le secoue continuellement pour en faire tomber toutes les scories et toutes les enveloppes grossieres). Empr. au lat.scoria « scorie », lui-même empr. au gr. σ κ ω ρ ι ́ α « id. ». Fréq. abs. littér.: 64.
DÉR.
Scoriacé, -ée, adj.,géol. a) Qui contient des scories ou qui est constitué de scories. La croûte scoriacée d'une coulée de lave lui permet quelquefois de garder sa chaleur pendant des années (Lapparent, Abr. géol., 1886, p. 91).Pas à pas, je m'engage à présent sur la large muraille de débris scoriacés qui borde le précipice (H. Tazieff, Cratères en feu, Paris, Arthaud, 1951, p. 12).b) Qui a un aspect bulleux, rugueux parce que contenant des scories. L'aspect superficiel des champs et des coulées de laves varie suivant leur mode de consolidation. On distingue notamment les laves à surface scoriacée, (...), et, à l'opposé les laves à surface lisse (La Gde encyclop., Paris, Larousse, t. 60, 1976, p. 12703, col. 4, s.v. volcan). [skɔ ʀjase]. 1resattest. 1802 (J. Senebier, Essai sur l'art d'observer et de faire des expériences, t. 1, p. 342: laves scoriacées et poreuses); de scorie, suff. -acé*.
BBG.Långfors (A.). Notes lexicogr. Neuphilol. Mitt. 1940, t. 41, p. 114.