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SARDONIQUE, adj.
A. − Rire, sourire sardonique. Rire, sourire se traduisant par une forte contraction des muscles de la face donnant à la bouche une expression acerbe et moqueuse. C'était une espèce de petit sauvage. Ne riant jamais que d'un rire sardonique, voix pleureuse, air maussade (Michelet,Mémor.,1822, p. 203).Un sourire sardonique errait sur les lèvres du (...) docteur Maugredie, esprit distingué, mais pyrrhonien et moqueur (Balzac,Peau chagr.,1831, p. 254).
[P. méton.] Le général Héricourt lui semblait un travestissement de ce beau Lucifer, vainqueur des âmes, qu'à tant de vitrines les gravures montraient assis sur la cime d'une roche abrupte, (...) les doigts contre le rire arqué de sa bouche sardonique (Adam,Enf. Aust.,1902, p. 519).
PATHOL. Rire, rictus sardonique. Rictus convulsif, contraction involontaire des muscles de la face qui s'observe dans certaines affections graves (notamment le tétanos) et qui donne l'impression d'un rire forcé dans un faciès grimaçant. Synon. rire, spasme cynique.Ses narines se dilataient, une faible rougeur lui montait aux joues, un rire sardonique voltigeait sur ses lèvres pâles, interrompu de temps à autre par un claquement de dents fiévreux (Gautier,Fracasse,1863, p. 64).
B. − P. méton., gén. péj. Qui traduit une expression de moquerie, une intention railleuse ou sarcastique, amère ou méchante. Ricanements sardoniques; regards sardoniques. J'examinais mon protecteur. Son œil noir paraissait assez bienveillant, mais il prenait de temps à autre une expression sardonique: ses lèvres pincées indiquaient la finesse, et les airs de bonhomie que lui donnait un embonpoint précoce étaient rachetés par le sentiment général qui dominait dans sa physionomie (Reybaud,J. Paturot,1842, p. 26).Une étrange contradiction subsistait toujours malgré lui entre ses pensées et ses paroles; jamais pensées plus magnifiques et élevées; jamais paroles plus sardoniques et basses (Jouhandeau,M. Godeau,1926, p. 268).
[En parlant d'une pers.] Synon. ironique, moqueur.De tout temps ces marins normands ont été sardoniques, et ont, comme on dit aujourd'hui, fait des mots (Hugo,Travaill. mer,1866, p. 86).Méprisante et sardonique, elle le traitait de « pauvre malheureux! » (Céline,Mort à crédit,1936, p. 610).
REM. 1.
Sardonien, -ienne, adj.Rire sardonien. Synon. vieilli de rire sardonique.On rit encore, mais de ce rire sardonien, ironique, que l'esprit et le plus souvent la malignité fait naître sans aucun profit pour le plaisir (Jouy,Hermite, t. 1, 1811, p. 139).
2.
Sardoniquement, adv.D'une manière sardonique. C'est bien le diable qui rit sardoniquement de nous voir d'abord inquiets, et puis attentifs, et puis tout à fait sérieux (Alain,Propos,1928, p. 780).P. ext. Gravier, dont l'œil brilla sardoniquement derrière son lorgnon (Drieu La Roch. ,Rêv. bourg.,1937, p. 91).
Prononc. et Orth.: [saʀdɔnik]. Ac. 1762-1878: sardonien ou -nique (id. ds Littré); 1935: -nique. Étymol. et Hist. 1. 1558 riz sardonien (Du Bellay, Regrets, 77 ds Hug.); 1579 ris sardonic, ris sardonien (Paré, Œuvres, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 3, p. 334 et 385: l'Apium risus, autrement appelé Sardon[i]a, espèce de renoncule rend les hommes insensés, induisant une convulsion et distension des nerfs telle que les lèvres se retirent, en sorte qu'il semble que le malade rie, dont est venu en proverbe. ris sardonien, pour un ris malheureux et mortel); 1660 sardonique (Oudin Fr.-Esp.); 2. 1798 « qui révèle une moquerie amère, une intention méchante » (Rousseau, Confessions, X ds Littré: souris [...] sardonique); 1842 air sardonique (Stendhal, Lamiel, p. 74). Du gr. σ α ρ δ α ́ ν ι ο ν γ ε λ α ̃ ν « rire, sourire sardonique », interprété comme « venant de Sardaigne », le rire sardonique était provoqué, croyait-on par la sardonie, lat. sardon[i]a herba propr. « herbe de Sardaigne », « renoncule » (v. explication de Paré, supra). Fréq. abs. littér.: 67.