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SABIR, subst. masc.
A. − Parler composite mêlé d'arabe, d'italien, d'espagnol et de français parlé en Afrique du Nord et dans le Levant. À peine s'il parlait le sabir, ce patois algérien composé de provençal, d'italien, d'arabe, fait de mots bariolés ramassés comme des coquillages tout le long des mers latines (A. Daudet, Contes lundi, 1873, p. 168).Ce sabir fait de turc, d'arabe, d'espagnol, d'italianismes (...) plutôt que de paroles françaises que parlent tous les marins du Levant (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 168).
En appos. Avec un sourire, elle [une jeune Grecque] s'arrêtait, lui donnait quelque fleur, un brin d'oranger (...) parfois lui disait deux ou trois mots dans un demi-français sabir (Loti, Matelot, 1893, p. 45).
B. − LING. [P. oppos. à pidgin et à créole dont le système est plus homogène et plus complet] Langue mixte, généralement à usage commercial, née du contact de communautés linguistiques différentes. Les sabirs sont des langues d'appoint, ayant une structure grammaticale mal caractérisée et un lexique pauvre, limité aux besoins qui les ont fait naître et qui assurent leur survie (Ling.1974).
C. − P. ext.
1. Péj. Langue formée d'éléments hétéroclites, difficilement compréhensible. Synon. fam. charabia.Ou bien l'enseignement du latin sera maintenu (...) ou bien notre langue deviendra une sorte de sabir formé, en proportions inégales, de français, d'anglais, de grec, d'allemand, et toutes sortes d'autres langues (Gourmont, Esthét. lang. fr., 1899, p. 75).
2. P. anal. « P'pa, et le p'tit Noël (...) y mettra-ti' tet' chose dans mon soulier? » demanda tout à coup Raoul dans son sabir enfantin (Coppée, Longues et brèves, 1893, p. 290).
Prononc.: [sabi:ʀ]. Étymol. et Hist. 1852 (La langue Sabir, titre d'art. ds l'Algérien, journal des intérêts de l'Algérie, 11 mai d'apr. H. Schuchardt ds Z. rom. Philol. t. 33, p. 457); p. ext. a) 1882 « langue difficilement compréhensible parlée par un étranger qui s'exprime mal » (Loti, Fleurs ennui, p. 332); b) 1933 ling. synon. de langue franque (franc1*) (Mar. Lex.). Altér. de l'esp. saber « savoir » (v. ce mot) qui servit d'abord à désigner le mélange de fr., d'ar., d'esp. et d'ital. parlé par les Algériens après 1830; cf. Si ti sabir, ti respondir... dans le ballet turc du Bourgeois gentilhomme de Molière, IV, 5. Voir H. Schuchardt, ibid., pp. 457-458 et Sain. Lang. par., pp. 151-153. Bbg. Bal (W.). À propos d'un microsystème de la terminol. ling. fr.: les termes créole, pidgin, sabir. Zootecnica e vita. 1975, t. 18, n o1/2, pp. 69-82. − Quem. DDL t. 7.