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RÉTRIBUER, verbe trans.
A. −
1. Rétribuer qqn.Payer quelqu'un, lui donner, lui accorder quelque chose en contrepartie de son travail, de ses services. Synon. rémunérer.Rétribuer un employé, un ouvrier, la main d'œuvre; rétribuer qqn convenablement, généreusement, grassement, largement; être bien, mal, peu rétribué. Au XVIIIesiècle, les seigneurs les plus fortunés de France et de Navarre rétribuaient maigrement une poignée de musiciens médiocres chargés d'interpréter quelque contredanse ou sérénade pendant leurs repas intimes (Samuel,Art mus. contemp., 1962, p. 629).
[+ compl. prép. ou gérondif spécifiant]
[la nature du paiement] Être rétribué par des indemnités. [Le peuple athénien] tenait fort à ses orateurs. Il les rétribuait en argent pour chaque discours prononcé à la tribune (Fustel de Coul.,Cité antique, 1864, p. 434).Le curaré en particulier était fabriqué par un certain groupe qu'on rétribuait généreusement en lui fournissant des sarbacanes terminées (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 126).
[certaines modalités du paiement] Rétribuer qqn à l'heure, à la journée, au mois, sur des fonds privés, publics, sur les deniers publics, sur le budget d'un organisme, à tel tarif, selon son talent, son travail. L'Opéra rétribue ses choristes à raison de 1500 francs par mois (Arts et litt., 1936, p. 80-8).La pige (...) c'est aussi le nombre de lignes à régler au journaliste rétribué à tant la ligne (Coston,A.B.C. journ., 1952, p. 197).
Part. passé adj. Les petites officines (...) groupaient autour d'un lettré amateur de calligraphie quelques copistes rétribués ou bénévoles (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 1085).
2. Rétribuer qqc. (à qqn).Payer (un travail), récompenser (un service). Félicien apportait cent francs à Lucien pour le prix de son article. Le journal avait senti la nécessité de rétribuer un travail si bien fait, afin de s'attacher l'auteur (Balzac,Illus. perdues, 1839, p. 420).Les « maîtres » n'ont pas de clientèle régulière, mais certains travaux délicats leur sont rétribués, ainsi retoucher une pointe de flèche (Lowie,Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 125).
[+ compl. prép. indiquant la nature du paiement, de l'avantage, les modalités du paiement] Réparations rétribuées à l'heure. On voyait naître de nouveaux emplois, tous rétribués par des exemptions d'impôts ou des privilèges (Tocqueville,Anc. Rég. et Révol., 1856, p. 187).À la sortie de l'église éclatent de nouvelles détonations (...). La peine que se donnent ainsi les jeunes gens du pays pour « honorer » le poupon est rétribuée (...) avec une petite somme d'argent (Menon, Lecotté,Vill. Fr., 1, 1954, p. 83).
[Le suj. indique la nature du paiement] Peuvent s'ajouter au traitement des indemnités représentatives de frais, des indemnités rétribuant les travaux supplémentaires effectifs (Encyclop. éduc., 1960, p. 300).
Part. passé adj. J'ai une répugnance extrême à accepter une place, à n'être plus indépendant. Une fonction rétribuée me semble (quelle qu'elle soit) une déchéance (Flaub.,Corresp., 1875, p. 218).
Absence, congé rétribué(e). Période pendant laquelle, sans travailler, on continue à recevoir son salaire. [À l'inverse] Congé non rétribué. Des autorisations d'absence rétribuée peuvent être accordées pour participer à des stages (Encyclop. éduc., 1960, p. 293).Pouvoir solliciter au cours de ces cinq ans un congé pour études non rétribué (Encyclop. éduc., 1960, p. 367).
B. − Domaine mor., relig.Récompenser ou punir quelqu'un selon la valeur de ses actes; récompenser ou punir une manière d'agir. Dieu rétribue chacun selon ses mérites. Tous ces chiens du journalisme dont l'héroïque emploi consiste à réaliser, dans la vie privée des contemporains illustres, les manœuvres décriées que la loi martiale rétribue d'une demi-douzaine de balles (Bloy,Désesp., 1886, p. 274).La prescription légitime dans beaucoup de cas la propriété des biens de la terre (fort souvent mal acquis). Elle n'efface pas le mal, que Dieu rétribuera dans cette vie ou dans l'autre. Elle légitime un état de fait consécutif au mal (Maritain,Human. intégr., 1936, p. 236).
REM. 1.
Rétribuant, -ante, part. prés. en empl. adj.Payant, rémunérateur. Je partirai bientôt d'ici pour une situation plus rétribuante, en ville (Verlaine,Corresp., t. 2, 1875, p. 14).
2.
Rétributeur, subst. masc.Celui qui rétribue (en partic. Dieu). Les beaux, fiers de leurs visages, monteront vers les ruelles où, derrière des grillages de fer luisent des yeux d'or; les laids, dans les quartiers bas, iront aux sentines où les ivrognes honnis du Rétributeur vomissent leur trop plein de vin sur le ventre blanc des esclaves (Giono,Eau vive, 1943, p. 47).
Prononc. et Orth.: [ʀetʀibɥe], (il) rétribue [-by]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1370-72 « rendre, indemniser de » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 423); 1541 rétribuer qqc. (à qqn) « donner en récompense » (Calvin, Institution de la religion chrétienne, II, 3, éd. J.-D. Benoit, t. 2, p. 74); 1831 rétribuer qqn « donner à quelqu'un le salaire qu'il mérite » (Raymond). Empr. au lat.retribuere « donner en échange, en retour, rendre, restituer, récompenser ». Le sens large du verbe s'est restreint sous l'infl. de rétribution*. Fréq. abs. littér.: 48.
DÉR.
Rétributif, -ive, adj.Justice rétributive. Justice qui récompense ou châtie selon la valeur des actes, sans tenir compte des circonstances. Si l'on met en conflit la justice distributive avec l'autorité adulte (...), les plus jeunes sujets donneront raison à l'autorité contre la justice. De même, lorsqu'il s'agit de justice rétributive les jeunes sujets acceptent toute sanction et penchent en théorie pour la plus sévère sans s'occuper du contexte ou de l'équité (Traité sociol., 1968, p. 243).P. anal. Le poêle faisait rage, le vitrage aussi, et c'était une touffeur dans les bises, trop efficaces, véhicules de bronchites prochaines et de rhumatismes à l'horizon, dont j'attrapai ma juste part rétributive aux temps voulus (Verlaine, Œuvres compl., t. 4, Prisons, 1893, p. 366). [ʀetʀibytif], fém. [-i:v]. 1resattest. déb. xvies. [date du ms] « large, généreux » (Henri de Gauchi, Trad. du gouvernement des rois de Gille Colonne, ms Ars 5062, f o45 v ods Gdf.), attest. isolée, de nouv. 1818 justice rétributive (Nodier, J. Sbogar, p. 191); de rétribuer, suff. -if*.