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RÉTICENCE, subst. fém.
A. − Omission volontaire de ce qui pourrait ou qui devrait être dit. Parler sans réticence(s); répondre sans la moindre réticence. Zampa, dit sévèrement la comtesse, prenez garde! La moindre réticence peut vous perdre. − Madame, murmura le Portugais, je vais vous dire tout ce que je sais (Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 424).Gide (...) me dit que ce livre est plein de réticences, que je n'y ai mis que « des choses convenables ». « Oui, lui dis-je, mais j'ai très nettement indiqué les omissions et la nature de ce que j'omettais. Mais vous-même, n'avez-vous pas publié un journal où il y a beaucoup de silences? Que de choses vous ne dites pas! » (Green, Journal, 1947, p. 110).
Littér. Caractère, qualité d'une personne ou d'une chose qui omet ce qui pourrait ou qui devrait être dit. Les portraits qu'on a faits de moi, hors de toute ressemblance, sont principalement dus à la réticence de mes paroles (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 469).Un poète (...) peut n'écrire point de vers ou (...) en écrire un si petit nombre que sa réputation se fonde justement sur sa réticence (Colette, Pays. et portr., 1954, p. 214).
Spécialement
DR. Omission d'un fait que l'on est dans l'obligation de révéler. En matière criminelle, la réticence dans un témoignage peut constituer le délit de faux témoignage (Cap.1936).
RHÉT. Figure consistant à ne pas terminer un énoncé dont le contenu reste clair. [Gavarni] connaît, comme Marivaux, toute la puissance de la réticence, qui est à la fois une amorce et une flatterie à l'intelligence du public (Baudel., Curios. esthét., 1857, p. 198).
B. − Réserve mêlée de désapprobation. Approuver sans (la moindre) réticence; dévouement sans réticence(s); manifester une/de vive(s) réticence(s) contre, à l'égard de qqn ou qqc. Ce charmant F. V. Arnold est le premier Allemand (et le seul) à qui j'aie parlé en Tunisie. J'hésitais à le rencontrer, puis jugeai que ma réticence était absurde (Gide, Journal, 1943, p. 213).Les situations dans lesquelles la politique de l'organisme international se heurte à la réticence, voire à la résistance ouverte de la formation nationale sans que cette dernière fasse de la divergence un motif de départ (Meynaud, Groupes pression Fr., 1958, p. 343).
Rem. Cet empl. ne figure pas ds Ac. et il est condamné par certains puristes (v. Colin 1971, Dupré 1972); Hanse Nouv. 1983 note que le sens est entré dans le bon usage.
Prononc. et Orth.: [ʀetisɑ ̃:s]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. a) 1552 (Ch. Estienne, Dict. Latinogallicum, 1158b d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 3, p. 153: Reticentia. Quand on se taist d'une chose qu'on debvoit dire, reticence, ou silence); b) 1671 rhét. (Pomey); c) 1807 dr. « omission volontaire (ici, dans un acte) » (Destutt de Tr., Comment. sur Espr. des lois, pp. 248-249); 2. 1751 « attitude de refus, marque de réserve » (Crebillon fils, Ah quel conte, p. 441). Empr. au lat.reticentia « fait de taire quelque chose, silence » gén. et comme terme de rhét. Fréq. abs. littér.: 311. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 224, b) 261; xxes.: a) 395, b) 753. Bbg. Morel (M.-A.). Pour une typologie des fig. de rhét. DRLAV. 1982, n o26, p. 6.