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RÉPUTATION, subst. fém.
A. − Opinion favorable ou défavorable attachée à quelqu'un ou à quelque chose. Bonne, mauvaise réputation; réputation exécrable, intacte, usurpée, sans tâche; être en-dessous, au-dessus de sa réputation; jouir d'une excellente réputation. Elle est riche, elle est jeune, elle est douce, elle a pour moi, sur ma réputation, cette espèce d'admiration qu'il est bon d'inspirer à sa femme! Elle arrangeait toute ma vie (Constant, Journaux, 1804, p. 114).Ma réputation... Ma ré-pu-ta-tion! dit ce niais, n'est-ce pas le triste effort que je suis obligé de faire pour imiter l'image fausse que vous vous faites de moi? (Valéry, Tel quel I, 1941, p. 199).
Réputation de (+ subst. ou inf.).Le fait d'être connu pour. Réputation de beauté, de bonté, de bravoure, d'esprit, d'intégrité, de méchanceté, de probité, de sagesse, de sainteté, de vertu; se faire la réputation de. Cuvier avait la réputation d'aimer les petites filles et de s'en procurer à tout prix (Delacroix, Journal, 1853, p. 131).Toutes les mesures proposées par Beaconsfield le trouvaient mécontent, hostile, et comme il avait un grand nom et une juste réputation de bon sens, il entraînait avec lui bon nombre de ses collègues (Maurois, Disraëli, 1927, p. 290).
En réputation de.[En parlant d'une pers. ou d'une chose] Vieilli. Fortement connu pour. Consuelita, si je fais ici de bonnes affaires, je te prends à témoin que je fais vœu d'aller pieds nus prier pendant deux heures à la chapelle la plus en réputation de sainteté dans le pays (Sand, Consuelo, t. 3, 1842-43, p. 314).
Connaître de réputation. Connaître par ouï-dire. Alors, vous ne connaissez pas don Luis de Sandoval? Don Juan: Si fait, de réputation (Dumas père, Don Juan, 1836, iii, 3, p. 56).
B. − Honorabilité, renommée de bonne moralité. Ternir la réputation; attaquer, flétrir, salir la réputation de qqn. Je ne m'étais réservé qu'un seul petit bien, mon honneur et ma réputation de femme (Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p. 239):
Le préfet d'ici, le fameux Janvier, a une réputation telle qu'ayant accordé un autel de 500 francs à Mmed'Osmoy pour l'église, le curé a dit à Mmed'Osmoy: « Je ne dirai pas que c'est vous qui l'avez obtenu parce que ça vous ferait du tort à votre réputation. Je dirai que c'est monsieur le Comte ». Goncourt, Journal, 1864, p. 118.
Perdre qqn de réputation. Nuire à l'honorabilité de quelqu'un. Hélas! on ne répare pas le dommage causé à l'honneur. Perdue de réputation, je ne pouvais songer à conserver mes élèves (Champfl., Bourgeois Molinch., 1855, p. 310).
C. − Notoriété, renom qui affecte une personne ou une chose. Il lui arrivait souvent que des marchands de comestibles lui apportaient des morceaux de haute distinction, et qu'ils préféraient les lui vendre à un prix modéré, par la certitude où ils étaient que ces mets seraient consommés avec calme et réflexion, qu'il en serait bruit dans la société, et que la réputation de leurs magasins s'en accroîtrait d'autant (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 296).Hume hésita quelques semaines. Se taire? Mais n'était-ce pas se reconnaître coupable? Il tenait à sa réputation, à sa gloire. Il craignait le talent même de Rousseau (Guéhenno, Jean-Jacques, 1952, p. 212).
En réputation.[En parlant d'une pers. ou d'une chose] Vieilli. Qui connaît une certaine notoriété. Après avoir acheté un restaurant en réputation, il fut chargé d'un gala que donnait un cardinal nouvellement promu, et dont la maison n'était pas encore montée (Balzac, Gambara, 1837, p. 52).Est-ce que le Cadavre animé était d'un auteur en réputation? (Kock, Compagn. Truffe, 1861, p. 221).
Être, mettre en réputation.Ce meunier-là ne ressemblait guère à Cadet Blanchet, et sa fille, qui avait une trentaine d'années et n'était point encore établie, était en réputation pour sa charité et sa bonne conduite (Sand, Fr. le Champi, 1848, p. 95).Il disputa contre un docteur anglais (...). Ce fut Panurge qui l'emporta. Cette victoire le mit en réputation dans la ville de Paris (A. France, Rabelais, 1909, p. 87).
Prononc. et Orth.: [ʀepytasjɔ ̃]. Ac. 1694, 1718: reputation, ensuite ré-. Étymol. et Hist. 1. 1370 « célébrité d'une personne ou d'une chose en raison de sa valeur » en grant reputacion (N. Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, fol. 1a, p. 97); 2. 1370 « renommée, bonne opinion que le public a de quelqu'un, de quelque chose » ici « bonne renommée du point de vue de la moralité » (Id., ibid., fol. 88c, p. 273); d'où expr. a) av. 1650 être en réputation de (Descartes ds Lar. Lang. fr.); b) 1671 ne connaître que de réputation (Molière, Fourberies de Scapin, III, 10); av. 1784 connaître qqn de réputation (Diderot, Rép. à lettre de MmeRiccoboni ds Rob., s.v. pantomime); c) 1786 avoir une réputation de + subst. ou inf. (Staël, Lettres jeun., p. 146: M. le duc d'Harcourt a une réputation d'honnêteté extrêmement établie). Empr. au lat. d'époque impérialereputatio « compte; réflexion, examen, considération », formé sur le supin reputatum de reputare, v. réputer. Fréq. abs. littér.: 1 964. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 490, b) 2 254; xxes.: a) 2 063, b) 2 071.