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RÉDEMPTION, subst. fém.
A. −
1. RELIG. CHRÉT.
a) [Gén. avec une majuscule] La Rédemption. Rachat du genre humain par le sacrifice du Christ qui a permis la rémission des péchés et donné un espoir de vie éternelle en Dieu. Mystère de la Rédemption. Ce qui fit le plus souffrir le Sauveur (...) ne fut pas tant les supplices qu'il devait endurer, que la pensée que ses souffrances seraient inutiles pour un grand nombre de pécheurs, pour ces hommes qui ne veulent pas de rédemption ou ne s'en soucient pas (E. de Guérin, Journal, 1840, p. 394).V. apostat ex. 3:
Ce qui importa pour moi ce fut la progressive disparition du Christ (...). Il cessa, par degrés lents, d'être le Rédempteur. Il redevint Messie (...). Le dogme de la Rédemption s'évanouit à son tour. Comment concevoir un Dieu s'offrant à lui-même en holocauste pour ses créatures? Quel rapport peut exister entre un pareil sacrifice et les fautes de l'humanité? Estaunié, Empreinte, 1896, p. 261.
Vx. Signe de la Rédemption. Signe rédempteur, signe de la croix. Homme du Seigneur, bénis-moi (...). Et il forma de sa main entr'ouverte le signe de la rédemption sur la tête de la vieille femme (A. France, Thaïs, 1890, p. 48).
b) Rédemption (de qqn) (par qqc.).Action de participer au salut de son âme ou de celle d'autrui par l'expiation, les efforts spirituels, etc. ou de donner à quelqu'un meilleure réputation; résultat de cette action. Rédemption d'une pécheresse. La seule consolation, c'est d'espérer (...) l'immortalité de nos âmes, que Dieu sauve! Nous sommes ici-bas afin d'obtenir notre rédemption par la douleur (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 75).Wagner avait lu (...) la légende du Hollandais volant, condamné à errer éternellement sur les mers,(...), jusqu'à ce qu'une femme rachète son salut en se sacrifiant. Wagner trouve là (...) une idée romantique: la rédemption par l'amour (Dumesnil, Hist. théâtre lyr., 1953, p. 138).
2. P. ext. Action d'apporter une valeur neuve, le progrès moral, intellectuel, artistique, le bien social; résultat de cette action. Synon. régénération, rénovation.Ces infortunés (...) ont refusé la rédemption par le travail, (...) tandis que nous, poëtes et philosophes, nous avons régénéré notre âme par le travail successif et la contemplation; par l'exercice assidu de la volonté et la noblesse permanente de l'intention, nous avons créé à notre usage un jardin de vraie beauté (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 387).C'est à ses efforts [de Monet] et à ceux de ses confrères impressionnistes du paysage qu'est surtout due la rédemption de la peinture (...) les problèmes si ardus de la lumière, dans la peinture, se sont enfin débrouillés sur leurs toiles (Huysmans, Art mod., 1883, p. 293).
P. iron. Les tirades enflammées du tribun sur la rédemption des masses populaires (Vogüé, Morts, 1899, p. 48).
B. −
1. HIST. DE LA RELIG. CATH. Ordre de la Rédemption des captifs. Ordre de la Trinité fondé par J. de Matha; ordre de (Notre-Dame de) la Merci fondé par P. Nolasque pour le rachat des chrétiens captifs. Le 28 janvier 1198 (...) le Pape Innocent III (...) instituait l'Ordre nouveau sous le nom de « l'Ordre de la Trinité pour la Rédemption degli schiavi ». (...) [Jean de Matha] la consacrait jusqu'au bout à racheter des esclaves en Tunisie (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 220).
Père/religieux de la Rédemption (des captifs). Père appartenant à cet ordre. Le père de la Rédemption s'embarque à Marseille (...). La bourse de la charité à la main, il court affronter la peste, le martyre et l'esclavage (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 397).Le pape Innocent III se servit de lui [Eudes] pour donner une règle aux religieux de la Rédemption des Captifs (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 43).
2. DR. ,,Action de rédimer, de racheter (...) Résultat de cette action. La rédemption d'un droit, d'une rente`` (Ac. 1935). Synon. rachat.Rédemption d'une servitude.
REM.
Rédemptionnel, -elle, adj.Synon. de rédempteur.Il n'est, pour le judaïsme, de rédemption que relative à l'effort de l'homme. (...) c'est à la mesure des modifications que celui-ci aura pu faire subir à l'univers, que l'œuvre rédemptrice sera jugée. Mais il faut (...) que l'univers (...) soit, dès l'origine et à travers les vicissitudes de l'œuvre rédemptionnelle, respecté (Univers écon. et soc., 1960, p. 64-5).
Prononc. et Orth.: [ʀedɑ ̃psjɔ ̃]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. Fin du xes. « rachat du genre humain par le sacrifice du Christ » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 14: redemptïons), attest. isolée; de nouv. ca 1175 (Benoît, Chronique des Ducs de Normandie, 26164 ds T.-L.: redentïon); 2. 1342 dr. « acte par lequel on rachète un droit, une rente » (A. N., JJ 174, f o1 v ods Gdf. Compl.); 3. 1360 « rachat d'un prisonnier » (A. N., KK 10a, f o119 r o, ibid.); 4. 1381 « rachat des chrétiens captifs chez les infidèles par les religieux de l'ordre de Notre-Dame de la Merci et de l'ordre de la Trinité » (A. N., S 4263, pièce 26, ibid.: l'ordre de la sainte Trinité et de la Rendencion des chetielx); 5. 1781 « établissement des Jésuites au Paraguay » (Bernardin de Saint-Pierre, Pr. à l'Arcadie ds Littré). Empr., au sens 1, au lat. eccl.redemptio, en lat. class. « action de racheter », dér. de redimere, v. rédimer; cf. aussi rançon. Voir Merk Lat. -tione 1982, pp. 214-216, 1084a. Fréq. abs. littér.: 310. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 373, b) 476; xxes.: a) 466, b) 463. Bbg. Jean-Nesmy (Dom Cl.). Pour un lang. chrét. Foi Lang. 1977, n o3, pp. 161-166. − Merk Lat. -tione 1982, pp. 214-215.