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ROUTINE, subst. fém.
A. − Vieilli. Connaissance, habileté acquise par l'expérience, la pratique plus que par l'enseignement ou l'étude. Synon. savoir-faire.Par la pratique seule on acquerra tout au plus, et même aux dépens de la chose publique, ce qu'on appelle la routine (Baudrillart, Nouv. manuel forest., t. 1, 1808, p. XX).Sa routine [d'un employé] devint une grande expérience, ses manières et son silence couvrirent son défaut d'instruction (Balzac, Pts bourg., 1850, p. 13).
Loc. adv. De routine. Naturellement, spontanément, sans volonté arrêtée. J'apprenais confusément, de routine, cette quantité de petits faits qui sont la science et le charme de la vie de campagne (Fromentin, Dominique, 1863, p. 43).Il avait ce déplorable aplomb de la main qui sait de routine la superficie de l'anatomie humaine, la silhouette ordinaire des choses (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 95).
B. − Péjoratif
1. Habitude de penser ou d'agir selon des schémas invariables, en repoussant à priori toute idée de nouveauté et de progrès. Ils semblent rivés à leur sol, à leurs habitudes, à leur routine (Goncourt, Journal, 1860, p. 735).Ces maîtres, dont l'âge et la routine avaient usé l'énergie (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 631).
Loc. adj. De routine. Routinier. Esprit de routine. Pèlerins des classes moyennes, dont la dévotion de routine est pour me glacer davantage encore (Loti, Jérusalem, 1895, p. 184).
2. P. méton. Acte régulier et machinal, fruit d'une habitude plus que d'une réflexion. Découragée par les routines et les machinations des guides (Peyré, Matterhorn, 1939, p. 239).
3. [Précédé de l'art. déf.] Opinion préconçue et immuable qui entrave le changement, le progrès. Il éprouvait pour elle l'hostilité méfiante d'un artiste d'avant-garde, qui a trop souvent entendu invoquer le nom de Rome par les pires champions de la routine académique (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1441).
C. − Mod., sans connotation péj., loc. adj. De routine. Qui, dans sa répétition, est courant, banal. Examen, mission, opération de routine. La bronchoscopie (...) compte actuellement parmi les principales explorations de routine en pneumologie (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 631).
D. − INFORMAT. ,,Tout ou partie d'un programme ayant un emploi général ou répété`` (Morvan, Informat. 1981). Le calculateur effectue la division à l'aide de soustractions répétées selon la routine (Berkeley, Cerveaux géants, 1957, p. 159).
REM. 1.
Routinement, adv.,vieilli. Routinièrement. Près de cent mille hommes furent perdus pour la France, en accomplissant routinement leurs destinées (Las Cases, Mémor. Ste Hélène, t. 1, 1823, p. 743).
2.
Routiner, verbe trans.,gén. empl. à la forme passive. Habituer quelqu'un à accomplir quelque chose par une pratique régulièrement répétée. Elle y était si bien « routinée », comme disait Françoise, que s'il lui avait fallu, un samedi, attendre pour déjeuner l'heure habituelle, cela l'eût autant « dérangée » que si elle avait dû, un autre jour, avancer son déjeuner à l'heure du samedi (Proust, Swann, 1913, p. 110).
3.
Routinerie, subst. fém.,rare. Routine. On peut aujourd'hui, je crois, violer la routinerie du public avec une pièce d'un théâtre nouveau (Goncourt, Journal, 1896, p. 943).
Prononc. et Orth.: [ʀutin]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1559 rotine (Amyot, Œuvr. de Plut., préf., X, 37 ds Gdf. Compl.). Dér. de route* « chemin très fréquenté »; suff. -ine*. Fréq. abs. littér.: 365. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 418, b) 444; xxes.: a) 593, b) 599. Bbg. Hotier Cirque 1973 [1972], pp. 74-75. − Matoré (G.). Proust linguiste. Mél. Wartburg (W. von) 1968, t. 1, p. 291 (s.v. routiner).