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ROUGIR, verbe
A. − Empl. intrans. Devenir rouge, prendre une teinte rouge.
1. Qqc.2rougit.La pierre [l'escarboucle] pouvait changer de couleur! Noire au début, elle rougissait ensuite, jaunissait, avant que de trouver la véritable blancheur (Caron, Hutin, Alchimistes, 1959, p. 70).
En partic.
[Le suj. désigne un végétal; la couleur rouge est signe de maturité ou de dessèchement] Anton. verdir.Les fraises, les fruits, les vignes rougissent. Les vergers, où déjà rougissait la cerise (Theuriet, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 100).
Qqc.2(se) rougit de qqc.1.Prendre une teinte rouge sous l'effet de la lumière. Le ciel rougit. [Le plus souvent avec un compl.] Le donjon [d'Ellbagen] rougissait du dernier rayon de soleil, lorsque je l'aperçus du grand chemin (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 284).Empl. pronom. passif, rare. Être rougi par. Les montagnes de Jore, les forêts de cèdres des Chéroquoîs, les nuages dans les cieux, les roseaux dans les savanes, les fleuves dans les vallées, se rougissoient des feux du couchant (Chateaubr., Fragm. Génie, 1800, p. 267).
Littér. [Le suj. désigne une chose rouge] Se montrer avec sa couleur rouge. Des maisons de pierre (...) apparaissaient çà et là, entourées de jardins clos par des haies vives déjà effeuillées où rougissait le bouton de l'églantier sauvage (Gautier, Fracasse, 1863, p. 136).Plus d'un corail rougit au loin du jour (Toulet, Contrerimes, 1920, p. 133).
[Le suj. désigne un métal] Devenir rouge au feu et dégager un rayonnement calorifique. Le fer rougit. Et l'hiver, quand le poêle de fonte rougissait et répandait sa lourde puanteur, tous mes sens étaient offensés (A. France, Vie fleur, 1922, p. 412).
2. Qqc.2/qqn2rougit
a) [Le suj. désigne la peau (et p. méton. une pers.)] Devenir rouge sous l'effet d'un élément physique ou physiologique. Anton. blanchir, pâlir.Joues qui rougissent; rougir au soleil, sous l'effet du froid. Elsa qui rougissait et pelait dans d'affreuses souffrances (Sagan, Bonjour tristesse, 1954, p. 15).
b) [Le suj. désigne le teint (et p. méton. une pers.)] Devenir rouge sous l'effet d'un élément psychologique, d'une vive émotion, en particulier sous l'effet de la confusion, de la honte, de la pudeur. Synon. (fam.) piquer un fard*; anton. blêmir, pâlir.Rougir facilement, souvent. Elle marchait la tête baissée et les bras pendants, les yeux sur les pas de ma mère, et, quand quelqu'un lui adressait un mot, elle rougissait sans savoir de quoi comme une cerise (Lamart., Tailleur pierre, 1851, p. 455).Pascalon (...) rougissait jusqu'aux oreilles lorsqu'on prononçait le nom de la Petite Scheideck devant lui, croyant qu'il s'agissait d'une personne légère dans ses mœurs (A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p. 162).
Rougir de + compl. (indiquant la cause de cet aspect).Rougir de confusion, de fureur, de honte, de plaisir. C'est ainsi que Jarras (...) pâlissait d'horreur et rougissait de colère aux seuls mots de socialisme et de collectivisme (A. France, P. Nozière, 1899, p. 152).
P. méton. [Le suj. désigne un trait du caractère, un sentiment] Qui provoque une coloration rouge de la peau sous l'effet d'une vive émotion. Mathilde baisse son voile; elle sent que les transports de félicité qui remplissent son cœur, vont éclater dans ses yeux, et sa modestie rougit de les laisser voir (Cottin, Mathilde, t. 2, 1805, p. 81).
c) P. méton. [Le suj. désigne une pers.] Avoir honte, éprouver un sentiment de culpabilité.
(Ne pas) rougir de.En fait l'Église rougit de l'Évangile dont en paroles elle se glorifie (Barthds Foi et vie, 1932, p. 423).
(Ne pas) avoir à rougir de.Je n'ai pas à rougir de ce nom, car c'est quasi confesser le nom de Dieu (Montherl., Port-Royal, 1954, p. 1046).
B. − Empl. trans. Rendre rouge, donner une teinte rouge.
1. Qqc.1rougit qqc.2/qqn2
a) Qqc.1rougit qqc.2
[Le compl. désigne un végétal; la couleur rouge est signe de maturité ou de dessèchement] Rougir un fruit. Le premier automne commençait à rougir et à détacher quelques feuilles (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 145).Voici que l'automne a rougi les forêts et sucré les fruits (Toulet, Vers inéd., 1920, p. 54).
Produire une teinte rouge sous l'effet de la lumière. L'aube au ciel rougissait le nuage éclairci (Lamart., Chute, 1838, p. 845).Le couchant qui rougissait les vieux toits couverts en bardeau et qui glissait ses lueurs à travers la forêt de poutres où bouillonnaient les eaux (Balzac, Martyr calv., 1841, p. 72).
Donner la couleur rouge du sang; mêler, tacher, recouvrir de sang. Malheur quand le carnage affreux rougit les fleuves (Hugo, Année terr., 1872, p. 337).La grande dalle sur qui vont les promeneurs et que leur sang rougit les jours d'émeute (Faure, Hist. art, 1912, p. 327).Loc. poét. Rougir ses mains (de sang). ,,Assassiner, exercer des proscriptions sanglantes`` (Ac. 1835-1935).
b) Qqc.1rougit qqc.2/qqn2.[Le compl. désigne la peau sous l'effet d'un élément physique ou physiol.; en partic., le compl. désigne le teint sous l'effet d'un élément psychol., d'une vive émotion, en partic. sous l'effet de la pudeur; p. méton., le compl. désigne une pers.] Le froid, le soleil rougit la peau. Mes reproches l'ont fait rougir (Ac.).La passion rougit leurs faces (Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 199).
2. Qqn1rougit qqc.2
a) Empl. pronom. réfl., loc. pop. Se rougir le nez, la trogne. S'enivrer. Synon. pop. se piquer le nez*.Elle prend sa volée Pour se rougir le nez. De la Californie elle revient pompette (Chansons, 1851ds Larchey, Excentr., 1865, p. 219).
b) Tour factitif. [Le compl. désigne un métal] Chauffer au rouge. On fait rougir au feu un fer recourbé (Lavoisier, Traité chim., t. 1, 1789, p. 44).Et elle restait à faire rougir les pincettes, ou regardant la pluie tomber (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 72).
Prononc. et Orth.: [ʀuʒi:ʀ], (il) rougit [ʀuʒi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Intrans. 1. 1155 « devenir rouge » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 1165); 2. 1160-74 spéc. « avoir le visage qui rougit, sous l'effet d'un sentiment » (Id., Rou, éd. A. J. Holden, 1580, t. 1, p. 68). B. Trans. ca 1200 « rendre rouge, colorer en rouge » (Raimbert de Paris, Ogier le Danois, 728 [douteux, v. T.-L.]); ca 1360 (H. Capet, 217 ds T.-L.). Dér. de rouge*; dés. -ir. Fréq. abs. littér.: 2 899. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 823, b) 4 390; xxes.: a) 3 943, b) 3 488.
DÉR.
Rougissement, subst. masc.a) Action de rougir, de rendre rouge; résultat de cette action. Synon. rougeur.Rougissement de l'aurore, du fer. Un rougissement fonça la peau jaune de l'homme de grand feu. Mais très vite, il redevint blême et son émotion ne fut plus appréciable qu'aux espacements dans sa parole (Hamp, Champagne, 1909, p. 104).b) Astron. ,,Modification dans la composition de la lumière qui nous arrive d'une étoile en raison de l'absorption sélective des poussières interstellaires, lesquelles laissent passer le rouge mieux que le bleu`` (Muller 1980). Si on se limite à l'étude du rougissement des étoiles situées au voisinage du plan galactique, il est possible d'analyser les fluctuations du rougissement comme on analyse les fluctuations de brillance de la voie lactée, sur la base d'un modèle de nuages discrets de matière interstellaire (Schatzman, Astrophys., 1963, p. 115). [ʀuʒismɑ ̃]. 1resattest. 1516 rugissement « rougeur » (Frere Nicole, Trad. du Liv. des Prouffitz champ. de P. de Crescens, f o38 r o, éd. 1516 ds Gdf.), 1576 rougissement « id. » (P. de Laval, Rimes, ms. de 1576, 37 ds Hug.), attest. isolées, 1793 « action de chauffer au rouge » (Schwan, Nouv. Dict. de la lang. all. et fr. d'apr. FEW t. 10, p. 535a), av. 1891 « fait de devenir rouge, de présenter la couleur rouge » (Th. de Banville ds Guérin 1892); de rougir, suff. -(e)ment1*.
BBG.Quem. DDL t. 15.