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* Dans l'article "ROUCOULER,, verbe trans."
ROUCOULER, verbe trans.
A. − Empl. intrans.
1.
a) [Le suj. désigne un pigeon ou une tourterelle] Faire entendre le cri propre à son espèce. La colombe au col noir roucoule sur les toits, Et sur les flots dormants se répand une voix (Lamart., Harm., 1830, p. 488).La tourterelle mâle roucoule pour distraire et bercer sa femelle qui couve (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 165).
b) P. anal. [Le suj. désigne une pers.] Émettre un son qui évoque un roucoulement. Elle avait gémi et roucoulé sous tant d'hommes qu'elle en perdait le sens de la variété (Arnoux, Seigneur, 1955, p. 23).
2. Au fig. Tenir des propos tendres, amoureux; courtiser une femme. Il passe son temps à roucouler aux pieds de cette femme (Ac.1935).Un beau gars, dont la profession avouée est de roucouler avec toutes les femmes (Gyp, Profess. lover, 1894, pp. 137-138).
B. − Empl. trans.
1. Chanter quelque chose d'une façon langoureuse. Un moment, il jette dans la conversation des imitations du parler biscayen, niçois, belge, et, aussitôt le dîner fini, se jette au piano et roucoule des mélodies espagnoles (Goncourt, Journal, 1886, p. 538).
2. Dire quelque chose sur un ton langoureux. Il se coucha à ses genoux et lui roucoula sa romance favorite, à savoir: qu'elle était charmante, pâle comme la lune, douce comme un mouton (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 255).
REM.
Roucoulerie, subst. fém.,hapax. Moi, les roucouleries sentimentales, les odes aux morts et à la lune, les jamais, les toujours (...) et cœtera pantoufle!... je m'en bats l'œil! (Gyp, Raté, 1891, p. 268).
Prononc. et Orth.: [ʀukule], (il) roucoule [-kul]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. A. Verbe intrans. 1. 1456-67 rencouller « faire entendre un murmure caressant (des colombes) » (Les Cent Nouvelles Nouvelles, éd. F. P. Sweetser, 88, 96); 1549 roucouler (Est.); 2. 1821 fig. part. prés. (Rougemont, Carmouche, Ferdinand, Le Fort de la Halle, p. 32 ds Quem. DDL t. 19: roucoulant comme un ramier de quinze sous); 3. 1832 « tenir des propos tendres » (Borel, Rhaps., p. 133). B. Verbe trans. 1774 (Colardeau, Ep. à M. Duhamel de Denainvilliers ds Robert G. Mots et dict.). Du rad. onomat. ruk (FEW t. 10, p. 555) qui apparaît dans différentes lang. pour caractériser le chant des pigeons, avec élargissement -ouler.
DÉR. 1.
Roucoulade, subst. fém.a) Cri du pigeon ou de la tourterelle. Synon. roucoulement.Les roucoulades nocturnes du rossignol aident une épouse infidèle à berner son mari (Dumesnil, Hist. théâtre lyr., 1953, p. 192).b) Propos ou chant langoureux. Synon. roucoulement.Ça va. Vous êtes sage. Vous comprenez, ma petite vieille, je vous ai fait des roucoulades comme ça, mais au fond je n'en pense pas un mot (Anouilh, Le Bal des voleurs, 1938, p. 186 ds Rob. 1985).Les chants sont beaux [à la messe des Bénédictins] d'une beauté qui ne veut plaire qu'à Dieu (...). Pas de roucoulades, pas de clins d'œil à l'opéra comme dans la musique de la basse époque, la nôtre (Green, Journal, 1946, p. 23). [ʀukulad]. 1reattest. 1857 (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 13, p. 358); de roucouler, suff. -ade*.
2.
Roucoulis, subst. masc.Doux bruit des oiseaux qui roucoulent. Petit roucoulis de pigeon. Elles roucoulaient [mes tourterelles] comme des sources, sans arrêt tout le long du jour; de délicieux, ce bruit devint exaspérant. Miss Elvin, l'une des deux pensionnaires anglaises, à qui le roucoulis tapait particulièrement sur les nerfs, me persuada de leur donner un nid (Gide, Si le grain, 1924, p. 446). [ʀukuli]. 1reattest. 1890 (Richepin, Cadet, p. 228); de roucouler, suff. -is*.