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* Dans l'article "REVERDIR,, verbe"
REVERDIR, verbe
A. − Empl. trans.
1.
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne un végétal, la nature, etc.] Rendre sa verdure, sa verdeur à. La forêt (...) entièrement dépouillée de feuilles, mais reverdie çà et là par des plantations de pins qui occupent aujourd'hui les vastes espaces des coupes sombres pratiquées naguère (Nerval,Filles feu, Angélique, 1854, p. 584).L'automne qui rougissait les arbres et reverdissait les pâturages (Fromentin,Dominique, 1863, p. 75).
Au fig. Rendre sa fraîcheur, sa gaîté juvénile à. Son Abisaïg venait d'entrer dans sa vie finissante, qu'elle reverdissait et qu'elle embaumait (Zola,Dr Pascal, 1893, p. 187).
b) Repeindre en vert. Ces barreaux ne sont plus verts, il les faut reverdir (Ac.1798).
2. TANN. Tremper les peaux jusqu'à saturation complète, pour les préparer au tannage. Un reverdissage incomplet n'est plus susceptible d'être complété et achevé par la suite et, comme le derme ne peut être tanné que s'il est complètement reverdi, il peut en résulter un grave manque de tannage (Bérard, Gobilliard,Cuirs et peaux, 1947, p. 38).
B. − Empl. intrans.
1.
a) [Le suj. désigne un végétal, la nature, etc.] Retrouver sa verdure, sa verdeur, repousser. Tandis que les palmes que portent tous les autres fidèles sont desséchées et fanées, celle que tient sa jeune main reverdit et refleurit tout-à-coup (Montalembert,Ste Élisabeth, 1836, p. LIV).Les champs de bataille reverdissent, les coquelicots et les roses poussent autour des tombeaux (Flaub.,1reÉduc. sent., 1845, p. 223).
b) [Le suj. désigne une chose ternie] Retrouver sa couleur verte. Une pluie longue (...) fait reverdir les volets des hautes maisons neuves (Larbaud,Barnabooth, 1913, p. 138).
2. P. anal. ou au fig.
a) [Le suj. désigne une pers., sa vitalité physique ou mor.] Reprendre des forces, de l'entrain. Anton. décliner, faiblir.Ô vous, qui (...) versez sa fraîcheur à la plante épuisée, Faites d'un corps vieilli reverdir la vigueur. Voyez, je suis mourant, ranimez ma langueur (Delavigne,Louis XI, 1832, IV, 6, p. 170).Les vieilles maisons où l'on s'aime rajeunissent, et M. de Seigneulles lui-même s'y est senti reverdir (Theuriet,Mariage Gérard, 1875, p. 220).
P. iron., pop. Laisser/planter là qqn pour reverdir. V. planter B 5 a ex. de Balzac.
b) [Le suj. désigne une chose gén. abstr.] Reprendre de la vivacité, de l'éclat. Synon. renaître, ressusciter, se réveiller.La faculté de jouir, que glaçait l'inquiétude, se relève et reverdit (Sainte-Beuve,Vie et pens. J. Delorme, 1829, p. 18).Cette ardeur que les soins du commerce et du ménage avaient amortie venait d'éclater de nouveau; le babil reverdissait: la pétulance avait reparu (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 193).
REM.
Reverdissant, -ante, part. prés. en empl. adj.a) [En parlant d'un végétal, de la nature] Qui retrouve sa verdure, sa verdeur. Nous étions aux beaux jours. Et l'on entendait (...) des moineaux francs pépier dans le jardin reverdissant (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 39).b) P. anal. ou au fig. α) [En parlant d'une pers.] Qui retrouve des forces, de l'entrain. Anton. déclinant.MmeZola, toute guillerette, toute reverdissante (Goncourt,Journal, 1895, p. 871). β) [En parlant d'une qualité humaine] Qui se ranime, se ravive. Les plaisirs scélérats du vieillard qui ne sont que lutte secrète, souhaits homicides, espoirs vifs et sans cesse reverdissants en des catastrophes qui n'épargneraient qu'un seul être (Colette,Chéri, 1920, p. 196).
Prononc. et Orth.: [ʀ əvε ʀdi:ʀ], (il) reverdit [-di]. Att. ds Ac. dep. 1694. Style poét. ex. de forme anc.: reverdoie (v. E. de Guérin, Journal, 1839, p. 261, Arnoux, Abisag, 1919, p. 294). Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1145 « devenir vert à nouveau (d'un végétal) » (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 762); b) fin xives. (d'une pers.) « rajeunir » (Troilus, I ds Gdf. Compl.); 2. ca 1220 reverdie part. passé subst. « (dans la poésie du Moyen Âge) pièce de vers dans laquelle le poète célébrait le retour du printemps » (Gautier de Coinci, Chanson pieuse ds P. Meyer, Rec. d'anc. textes, p. 380), également attesté au xiiies. avec les graphies raverdie et renverdie, voir Gdf., cf. p. ext. mettre el cuer grant reverdie « mettre quelqu'un d'humeur joyeuse, remplir le cœur d'allégresse » (1225-30, Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 706); 3. 1904 technol. reverdir les peaux (Nouv. Lar. ill., s.v. reverdissage). Dér. de verdir*; préf. re-*; sur le genre poét. voir M. Tyssens ds Mél. J. Boutière, t. 1, pp. 589-603. Fréq. abs. littér.: 79.
DÉR.
Reverdissage, subst. masc.,tann. Opération consistant à reverdir les peaux. La peau conservée a perdu par déshydratation (...) sa souplesse (...): une opération préliminaire consistera donc à lui rendre toute cette souplesse en lui restituant l'eau qu'elle a perdue (...). C'est la trempe ou reverdissage (Bérard, Gobilliard,Cuirs et peaux, 1947, p. 31).[ʀ əvε ʀdisa:ʒ]. 1reattest. 1904 (Nouv. Lar. ill.); de reverdir, suff. -age*; le mot est att. au sens de « action de donner à nouveau la couleur verte » en 1894 (Sachs-Villatte, Französisch-deutsches Supplement-Lexikon [Berlin] ds Quem. DDL t. 6).
BBG.Quem. DDL t. 6 (s.v. reverdissage).