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REQUINQUER, verbe trans.
A. − Pop., fam., vieilli
1.
a) [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Habiller quelqu'un de neuf. C'était bien aussi mon idée de requinquer Musette quand Médicis m'aura payé (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 189).
b) Empl. pronom. S'habiller de neuf, soigner sa mise (en général d'une manière affectée). Nous sommes en toilette; car enfin, pour aller chez une comtesse, il faut bien se requinquer un peu (Kock, Compagn. Truffe, 1861, p. 109).Mais pourquoi se requinquait-elle de la sorte, désormais, portant un magnifique châle jaune à palmettes et un chapeau de paille noire sur son bonnet du pays (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 168).
Se requinquer de.Une redingote et un chapeau gris, dont chacun d'eux se requinqua (Balzac, Œuvres div., t. 2, 1832, p. 475).
Part. passé en empl. adj. Les hommes y sont vraiment des hommes, et non point de ces petits messieurs « requinqués » de Paris (Guéhenno, Jean-Jacques, 1950, p. 265).
2. [Le compl. d'obj. désigne une chose] Redonner une belle apparence à quelque chose. [Gérard] aura requinqué la vieille bâtisse, et il ne l'habitera pas un an (Bourget, Drame, 1921, p. 93).Pour finir, Sylla s'adressant à Jupiter, le supplia humblement de recevoir tous les cadeaux qu'il lui apportait et destinés à requinquer et ragaillardir le délabrement de son auguste demeure (L. Daudet, Sylla, 1922, p. 192).
B. − Fam., cour.
1.
a) Redonner des forces, rendre la santé à quelqu'un. Synon. ragaillardir, remonter (fam.), retaper.Tranquillise-toi, ma fille, on va te requinquer, et tu iras bientôt danser avec ton galant (...) il se mit à rédiger minutieusement une longue ordonnance, où il prescrivait du repos, des fortifiants, une bonne nourriture (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 148).
P. métaph. Peut-être aussi faut-il supposer que Pradonet a des difficultés et qu'il compte sur une assurance qui lui permettra de requinquer ses affaires? (Queneau, Pierrot, 1942, p. 140).
b) Redonner du courage, de l'entrain à quelqu'un. Synon. fam. regonfler.Rien qui nous requinque plus que le salut de l'inconnu sur la route (Renard, Journal, 1904, p. 906).
Part. passé en empl. adj. Synon. remis, regonflé (fam.), retapé (fam.).Parfois, de loin en loin, quand la nuit est vraiment belle, j'entends un rire lointain, je doute à nouveau. Mais vite, j'accable toutes choses, créatures et création, sous le poids de ma propre infirmité, et me voilà requinqué (Camus, Chute, 1956, p. 1547).
2. Empl. pronom. Reprendre des forces, retrouver la bonne humeur. Depuis sa convalescence, il s'est bien requinqué. Il aurait pu depuis longtemps se requinquer un peu en achetant une glace, mais ses vingt années de réclusion avaient fait de lui le contraire des enfants (Montherl., Célibataires, 1934, p. 844).
REM.
Requinquant, -ante, part. prés. en empl. adj.,fam. Qui redonne des forces, du courage. Synon. remontant.Une boisson requinquante, des propos requinquants.
Prononc. et Orth.: [ʀ əkε ̃ke], (il) requinque [ʀ əkε ̃:k]. Barbeau-Rodhe 1930: se requinquer [sə ʀkε ̃-], [sʀ ə-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) [1578 camus requinqué (s. réf. ds Bl.-W.1-5)]; 1611 camus requinqué « dont le nez a le bout retroussé » (Cotgr.); b) 1611 pronom. « se parer, s'attifer » (ibid.); 2. 1733 trans. « redonner de l'entrain à, remonter le moral de » (Voltaire, Zaïre, Ep. dédicatoire à Falkener, éd. J. Guntzberger, p. 22); 1835 pronom. (Balzac, Goriot, p. 272). Mot d'orig. incertaine, popularisé par une chanson, connue déjà au temps de François Ier, où l'on se moquait d'une vieille femme coquette cherchant à se parer comme une jeune, et dont le refrain était: « Requinquez-vous, vieille, Requinquez-vous donc » (cf. Gaultier Garguille, Chansons, éd. E. Fournier, pp. 31-34; Bayle, Dict. hist. et crit., t. 10, 1820, p. 327; O. Douen, Cl. Marot et le psautier huguenot, t. 1, p. 709). Requinquer est donné par Cotgr. comme pic., mais il était également connu en Provence et Languedoc (cf., dans la version toulousaine de la même chanson: « Requinque te vieillo, requinque te donc » 1578, Odde de Triors, Joyeuses recherches de la langue tolosaine, éd. P. Jannet, 1847, p. 23 ds G. Garguille, op. cit., p. 33. Odde de Triors définit le langued. requinqua: « s'égayer, se reverdir » [en parlant de personnes habituellement tristes et taciturnes ou de vieillards], v. aussi Mistral, s.v. requinca et requinquiha). D'apr. Bl.-W., requinquer pourrait être une altér. d'un anc. *reclinquer (dér. de clinquer, v. clinquant) qui aurait signifié « se donner du clinquant »; d'apr. Rob., on pourrait également rapprocher requinquer du m. fr. reclinquier « reborder à clin (un bateau) » 1382-84, Compte du Clos des Galées de Rouen, éd. Ch. Bréard, p. 76 et parsim (cf. FEW t. 16, p. 332, s.v. klink). Fréq. abs. littér.: 27. Bbg. Sain Sources t. 1 1972 [1925], p. 198.