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RELÉGUER, verbe trans.
A. −
1. HIST. DE L'ANTIQ. ROMAINE. Exiler quelqu'un dans un lieu déterminé sans le priver de ses droits civils et politiques. Pilate se tua à Vienne en Dauphiné où il aurait été relégué pour le reste de ses jours (Barrès, Cahiers, t. 2, 1898, p. 37).
2. DR. PÉNAL. Condamner quelqu'un à la relégation. Ils furent tous relégués dans une île (Ac.1878, 1935).
B. − P. ext. Maintenir, rejeter quelqu'un/quelque chose dans un lieu à l'écart ou peu prisé. Reléguer aux derniers rangs. Son évêque l'avait, malgré ses supplications, relégué dans le poste le plus lointain, châtiment rigoureux et mérité de son excessive noblesse (Bloy, Journal, 1907, p. 352).Le merveilleux portrait de Vallier [par Cézanne], et la nature morte aux têtes de mort, qui se haussent au niveau des meilleurs Rembrandt, ont été relégués dans le coin le plus sombre de l'Orangerie (Lhote, Peint. d'abord, 1942, p. 118).
C. − Au fig. Rejeter, maintenir dans une situation médiocre. Ils reléguaient tous leurs autres camarades dans les catégories inférieures (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 321).Empl. pronom. réfl. Madame Maurice Barrès, véritable Cornélie, déesse du foyer, tout en croyant se reléguer au second plan d'une madame Mistral, est la Minerve, la cheville ouvrière de l'œuvre politique et littéraire de l'époux (Blanche, Modèles, 1928, p. 48).
P. anal. Il suffirait qu'une force française importante réapparût sur les champs de bataille pour que toutes autres questions fussent reléguées aux accessoires (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 10).
REM. 1.
Relégable, adj.,hapax. [Corresp. à supra A 2] Passible de la relégation. Qu'est-ce que tu fais donc là, gars Arsène? qu'il me demande. (...) T'es relégable (...). À quoi que ça me servirait de vous faire du mal. Je devrais avoir votre peau, et ça n'est pas la Guyane que je risquerais, mais Deibler (Bernanos, Mouchette, 1937, p. 1284).
2.
Relégué, -ée, part. passé en empl. subst.,dr. pénal. Pendant la durée de la libération conditionnelle, les relégués sont soumis à l'interdiction de séjour (Réau-Rond.1951).
Prononc. et Orth.: [ʀ əlege], (il) relègue [ʀ əlεg]. Ac. 1694, 1718: releguer, dep. 1740: -lé-. Étymol. et Hist. 1. 1372-74 « exiler dans un lieu déterminé » (N. Oresme, Le Livre de Politiques d'Aristote, éd. A. D. Menut, f o121d, p. 163: bannir ou releguer); ca 1590 « mettre, maintenir (un être, une chose) dans un lieu écarté » (Montaigne, Essais, III, 10, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1010: l'eremite relegué aux deserts d'Arabie); 2. 1680 au fig. (Rich.: Les belles lettres anciennes sont presque bannies du commerce du monde, et reléguées dans la poussiere et l'obscurité de quelques cabinets); 3. 1890 part. passé subst. relégué « individu condamné à être interné et à travailler dans un territoire colonial déterminé » (Lar. 19eSuppl.); 1904 reléguer « interner dans une colonie » (Nouv. Lar. ill.). Empr. au lat.relegare « éloigner, bannir », dér. de legare « envoyer, déléguer ». Fréq. abs. littér.: 388. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 726, b) 380; xxes.: a) 564, b) 484.