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RECTEUR1, subst. masc.
A. − Rare. Celui qui dirige. Ces quatorze élus [de la ville de Besançon], que d'abord on appela Prud'hommes, ensuite Recteurs et en dernier lieu Gouverneurs, étaient le Conseil ordinaire exerçant la police et la justice municipales (Thierry,Tiers État, 1853, p. 337):
... cet impérialisme de l'espèce est bien, au fond, ce que prêchent les grands recteurs de la conscience moderne; c'est l'homme, ce n'est pas la nation ou la classe, que Nietzsche, Sorel, Bergson exaltent dans son génie à se rendre maître de la terre... Benda,Trahis. clercs, 1927, p. 246.
B. − RELIG. CATH.
1. Prêtre desservant une église ni paroissiale, ni capitulaire, ni conventuelle. (Ds Foi t. 1 1968).
En partic., région. (Bretagne). Curé desservant d'une paroisse. Le recteur ou curé de Combourg. L'abbé Sévin, celui-là même dont j'écoutais le prône (Chateaubr.,Mém.,t. 1, 1848, p. 72).Lisette pouvait dire ses fautes à un recteur officiel, à un prêtre délégué par l'évêque (Queffélec,Recteur,1944, p. 212).
2. Celui qui est à la tête d'un établissement d'enseignement religieux. Synon. supérieur, chef d'établissement (v. établissement II A 2 b).Recteur de séminaire, de collège, d'université. J'ai reçu dernièrement de Mgr Baudrillart, Recteur de l'Université Catholique, le sermon de rentrée qu'il a fait à ses étudiants (Claudel,Corresp.[avec Gide], 1911, p. 187).Le P. Lezeau, recteur des jésuites d'Alençon (Bremond,Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 620).
En partic. Chez les Jésuites celui qui dirige un collège classique de garçons. Le Père Sixte parut. − Rentrez à l'étude! fit-il d'une voix tonnante (...). Vous attendrez là que le Révérend Père Recteur ait statué sur les incidents abominables qui viennent de se passer (Estaunié,Empreinte, 1896, p. 69).
C. −
1. HIST. Recteur de l'Université. Représentant élu d'une université au Moyen Âge, ayant pour mission de défendre les intérêts de sa corporation et représentant l'université lors des conflits qui pouvaient l'opposer au pouvoir central. Comme il allait monter à cheval au sortir de la messe, le recteur de l'Université, en grand appareil, à la tête de sa compagnie, vint le haranguer (Barante,Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 184).V. dignitaire ex. de Hugo.
2. Région. (Belgique). Chef de l'administration académique de l'université où il est professeur, élu par l'assemblée des professeurs ou nommé par l'autorité supérieure sur présentation de candidats classés, chargé de présider les assemblées générales du corps enseignant, de veiller à la discipline ainsi qu'à la régularité et au progrès de l'enseignement et au développement de la recherche. Recteur d'une université libre. Statuts organiques. − Titre IV, Du Recteur. Art. 30. − Le Recteur représente le corps professoral, il en convoque et en préside les assemblées générales. Art. 31. En cas de décès ou de démission du Recteur, ses fonctions sont exercées provisoirement par le Pro-Recteur (Université Libre de Bruxelles. Programme général des cours 1974-1975, pp. 37-38).
3. Recteur magnifique. [Titre porté par le recteur de certaines universités catholiques en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas] Louvain. Le merveilleux hôtel de ville à cinq rangs de fenêtres (...). Vu le recteur magnifique, M. de Ram, bel homme, jeune encore, fort et fin. Il prépare une Belgica sacra, veut compléter l'Hagiographie belge de Geneskier (Michelet,Journal, 1837, p. 223).
4. Recteur d'Académie. Haut fonctionnaire ayant le grade de docteur, nommé à la tête d'une académie par le pouvoir central qu'il représente, qui dépend du ministère de l'Éducation et exerce un pouvoir de contrôle et d'inspection sur l'enseignement dispensé dans son ressort. Michelet nous a invités à ses soirées (...). Tout ce monde de républicains et de libéraux a l'air de professeurs: on se croirait à une soirée chez un recteur d'académie de province. C'est de la bourgeoisie la plus petite, la plus étroite, la plus ordinaire (Goncourt,Journal, 1864, p. 17).
Prononc. et Orth.: [ʀ εktœ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1261 « chef d'une université » d'apr. Bl.-W.1-5] 1. a) ca 1270 rectur « directeur d'école » (Pierre de Peckam, Vie St Richard, 390 ds R. Lang. rom. t. 53, p. 333); b) déb. xives. rectour « chef d'une université » (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, V, 2566); c) 1808 « chef de chacune des Académies qui composent l'Université de France » (Décret du 17 mars ds Demn.-Fourm. Enseign. 1981); 2. a) ca 1300 rector « chef spirituel, celui qui dirige » (Macé, Bible, éd. J. R. Smeets, Exode, 4057); b) 1575 en Bretagne « curé d'une paroisse » (Cout. de Bret., Coust. génér., II, 790, éd. 1604 ds Gdf. Compl.); 3. 1558 subst. fém. rectrice « celle qui dirige » (Marot, Riche en pauvreté, 44, Œuvres lyriques, éd. C. A. Mayer, p. 400). Empr. au lat.rector (de regere « diriger ») « celui qui dirige », « précepteur » et « gouverneur d'une province »; le sens 2 b est issu du sens de « supérieur ecclésiastique, prélat, directeur de certaines maisons religieuses » que le mot avait pris aux ive-ves. (v. Blaise Lat. chrét.); v. Nierm. pour les attest. des différents sens en lat. médiéval.