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RECOMMANDATION, subst. fém.
A. − Action de recommander; résultat de cette action.
1. Intervention écrite ou orale par laquelle on introduit une personne auprès d'une autre en attirant son attention, sa bienveillance sur cette dernière. Recommandation élogieuse, chaleureuse. Les deux époux vécurent, tant bien que mal, avec la pension de retraite, qui, grâce à la recommandation du général Bubna, ne se fit pas attendre (Stendhal, Chartreuse, 1839, p. 20).Je vous donnerai des recommandations pour un certain nombre de personnes (Butor, Passage Milan, 1954, p. 279).
Lettre de recommandation. Lettre remise à la personne recommandée afin de l'introduire auprès de quelqu'un. Une lettre de recommandation assez pressante m'introduisit auprès du rédacteur en chef, qui me fit un accueil plein d'affabilité et de bienveillance (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 61).
À/sur la recommandation. L'abbé de Saint-Denis venait de mourir. Les religieux, selon leurs priviléges, procédèrent à l'élection, et nommèrent, à la recommandation du duc de Bourgogne, maître de Villette, jeune bachelier fort docte en théologie (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 230).Oui, oui, fit-il avec aigreur. Je l'ai engagé, en effet, sur la recommandation de Mmede Montanel (Bernanos, Joie, 1929, p. 591).
P. antiphr. Ils appartiennent à cette classe de gens qui n'ont d'autres revenus que leurs dettes, d'autre recommandation que leur impudence, et d'autre ressource que leur industrie (Jouy, Hermite, t. 3, 1813, p. 95).
2. Ce qui recommande, ce qui attire la bienveillance, la confiance. Elle consentit à répondre à Jean IV (...) parce que ce nom d'Armagnac était une grande recommandation pour elle (A. France, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 48).
3. RELIG. CATH. Recommandation au prône (vieilli). Invitation faite par le curé, lors du prône, d'avoir à prier pour des fidèles, des défunts. (Dict. xixeet xxes.). Recommandation de l'âme. ,,Recommandation que fait un curé en chaire, le dimanche, des défunts de la paroisse, spécialement de ceux qu'on lui signale pour le nécrologe » ``(Marcel 1938). (Prière de la) recommandation de l'âme. Prière des agonisants que l'on récite au chevet des mourants. La mère Lecoufe [à la guillotine] fut sourde aux exhortations du prêtre qui lui faisait la recommandation de l'âme ([L'Héritier],Suppl. Méd. Vidocq, t. 2,1830,p. 129).On connaît les prières de la recommandation de l'âme. Ce sont des acclamations que l'Église prononce auprès des mourants (Barrès, Fam. spir., 1917, p. 48).
4. HIST. (haut Moy. Âge). Acte par lequel un homme libre se constitue l'homme d'un seigneur en s'engageant sous serment à le servir à vie en échange de la protection de celui-ci:
1. ... des seigneurs (...) ont autorité sur d'autres hommes libres (...), d'hommes à eux (...). Ces dépendants leur sont reliés par la cérémonie de la recommandation (...): le vassal met ses mains dans les mains du seigneur à qui il se recommande et s'engage par un serment personnel à le servir toute sa vie, dans la mesure qui convient à un homme libre. En échange, le seigneur prend le recommandé sous sa protection... Fr. Olivier-Martin, Hist. du dr. fr., 1984 [1950], p. 82.
B. − Action de recommander quelque chose; résultat de cette action. Recommandation expresse, pressante, tacite; faire, prodiguer des recommandations.
1. Avis, conseil que l'on donne; mise en garde. Sachant que nous allions faire un long voyage dans la Péninsule, on nous faisait toutes sortes de recommandations (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 15).Emma (...) disposa ses cheveux d'après les recom-mandations du coiffeur (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 56).
Dernières recommandations. Recommandations formulées avant un départ ou avant la mort. Laurence (...) se prépara pour le départ. (...) ses bagages furent bientôt prêts. Vers le soir, elle fit ses dernières recommandations à Catherinette (Theuriet, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 147):
2. ... j'ai respiré largement, comme si je voulais faire provision d'air contre les étouffements du cercueil (...). J'ai écrit mes dernières recommandations (...). On m'habillera de mes burnous de voyage, les capuchons seront rabattus sur ma figure. On m'enveloppera tout entier, les bras placés le long du corps. Du Camp., Mém. suic., 1853, p. 302.
2. Invitation pressante à faire quelque chose; exhortation. On le rapporta [le lavement des pieds] à la veille de sa mort, par suite de la tendance que l'on eut à grouper autour de la Cène toutes les grandes recommandations morales et rituelles de Jésus (Renan, Vie Jésus, 1863, p. 401).Tous ces nouveaux, empêtrés dans leur soutane et trop vifs encore malgré la recommandation du saint Concile de Trente: « Que les clercs n'offrent rien qui ne soit grave, modéré, plein de dignité » (Billy, Introïbo, 1939, p. 37).
3. Spécialement
a) DR. INTERNAT. PUBL. ,,Résolution d'un organe international dépourvu en principe de force obligatoire pour les États membres`` (Jur. 1981). Recommandations du Conseil de sécurité. Selon les toutes dernières recommandations de l'O.M.S. [Office Mondial de la Santé], la vaccination réaliserait la seule solution possible au problème aigu de la blennorragie (R. Schwartz, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 124).
b) POSTE ET TÉLÉCOMM. Recommandation (postale). Modalité d'expédition et de réception d'un envoi postal permettant, selon certaines formalités, d'en assurer le bon acheminement. Je vais, cet après-midi, battre le pavé de Paris, en vue de trouver les centimes nécessaires (...) à l'affranchissement et à la recommandation du paquet (Bloy, Journal, 1897, p. 264).
C. − DR. PÉNAL. ,,Acte par lequel un créancier, admis à exercer la contrainte par corps, fait opposition à la mise en liberté de son débiteur, déjà incarcéré pour dette ou délit`` (Cap. 1936).
D. − Vieilli. Estime, considération que l'on a pour quelque chose, pour une qualité, pour les mérites de quelqu'un. Avoir l'honneur en recommandation. [La] modération de ton dans les pièces de chant a esté de tout temps en une singulière recommandation (Jumilhac, Sc. et prat. plain chant, 1847, p. 229).
Prononc. et Orth.: [ʀ əkɔmɑ ̃dasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2emoit. xives. « action de recommander quelqu'un, de le signaler à l'attention, à la bienveillance d'une autre personne » (Vie St Evroul, éd. F. Danne, 1431); d'où a) xves. « prière à un saint, ici à l'image peinte sur une bannière » la recommandation de sa bannerole (Ol. de La Marche, Liv., I, p. 299 ds La Curne); b) 1690 recommandation au prône (Fur.); 2. a) ca 1370 « action de recommander quelque chose à quelqu'un; conseil, avis » (Jean Le Fèvre, Lamentations Matheolus, IV, 44 ds T.-L.); b) 1936 dr. internat. publ. (Cap.); 3. ca 1470 dans la loc. en recommandation « estime que l'on a pour le mérite, pour ce qui est méritant » (George Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, III, 465, 15); 4. 1580 « paroles, écrit qui recommandent quelqu'un » je luy porte mes recommandations moy-mesmes (Montaigne, Essais, éd. Villey-Saulnier, I, XIV, p. 53); 5. 1690 « nouveaux arrêts qu'on fait de la personne d'un prisonnier » (Fur.); 6. 1897 « action de recommander une lettre » l'affranchissement et la recommandation du paquet (Bloy, loc. cit.). Dér. de recommander*; suff. -(a)tion*. Fréq. abs. littér.: 838. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 250, b) 1 833; xxes.: a) 1 074, b) 867. Bbg. Quem. DDL t. 21 (s.v. lettre de recommandation).