Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
REBROUSSER, verbe
I. − Empl. trans.
A. − Rebrousser qqc.
1. Relever, dresser dans le sens contraire au sens naturel ou habituel. Rebrousser les poils d'une fourrure. Je vais me promener à pas comptés dans des landes, me faire rebrousser les cheveux par le vent (Giono, Bonheur fou, 1957, p. 286).Avant d'utiliser une brosse: la rebrousser à plusieurs reprises pour éliminer les soies mal fixées (Bonnel-Tassan1966, p. 138).V. houppe B ex.Part. passé adj. Il se teignait la moustache, qu'il portait toute raide et rebroussée (Duhamel, Notaire Havre, 1933, p. 97).
Expr. fig. Rebrousser le poil à qqn. Irriter, contrarier quelqu'un. Il suffit que l'on possède pour leur devenir ennemi, surtout que l'on possède par héritage... Cela leur rebrousse le poil... (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 41).
PEAUSS. Rebrousser les peaux. Les passer à la marguerite ou à la paumelle pour abattre le grain et les adoucir. (Dict. xixeet xxes.).
2. Synon. de retrousser.Le soleil le contraignait à cligner des yeux, en rebroussant la lèvre supérieure sur les dents. Sa grimace se changea en une petite convulsion désolée (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 41).Elle se couche, rebrousse sa jupe, écarte les jambes, et voilà mon Gagou sur elle (Giono, Colline, 1929, p. 101).
3. Loc. Rebrousser chemin. Revenir en arrière. Un temps affreux nous fit rebrousser chemin vers le nord (Gide, Journal, 1910, p. 294).Rebrousser le cours d'une rivière, d'un fleuve. Naviguer en remontant le courant. Des barques, traînées par de forts chevaux, rebroussoient le cours du fleuve (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 225).
B. − Au fig. Rebrousser qqn.Irriter, contrarier. Maintenant avant toute chose, il faut être cagot. J'ai le devoir et le droit de protéger mon fils contre qui que ce soit, fût-ce contre vous. Même si, bien des fois, il me rebrousse et m'attriste. Même s'il n'est pas tout à fait ce que je voudrais qu'il fût (Montherl., Fils personne, 1943, II, 5, p. 309).Ce qui me rebrousse dans cette bigoterie, c'est qu'on y prend les manières des riches et des puissants (Giono, Voy. Ital., 1953, p. 193).
II. − Empl. intrans.
A. −
1. Se relever en sens contraire, se hérisser. Ses cheveux rebroussent (Dub.).
Empl. pronom. Mademoiselle Marie (...) avait (...) quelques mèches folles et rebelles (...) il y en avait une entre autres, qui s'obstinait, quoi qu'on pût faire, à se rebrousser hors du peigne et des rubans (Feuillet, Camors, 1867, p. 204).
2. Dépasser, déborder. [Manette] les enfonçait [ses pieds] en se dressant, sur le tapis de Smyrne: le bout de ses ongles rougis blanchissait, et un peu de chair rebroussait par dessus (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 213).
B. −
1. Revenir en arrière, en sens contraire. Des chiens, sous l'échafaud, léchaient le sang de la veille. Brotteau rebroussa vers la rue Honoré (A. France, dieux ont soif, 1912, p. 179).
Reculer, battre en retraite. Il eut, en ce temps-là, mille vassaux en trousse, Serfs et soudards, bandits de la plaine et du Rhin, Son cri de guerre étant: Sus! Oncques ne rebrousse! (Leconte de Lisle, Poèmes trag., 1886, p. 113).
Constr. factitive. Ils vaguaient au hasard le long des grands chemins, Haillonneux et geignant et se tordant les mains, Et faisant rebrousser les loups, rien qu'à la mine! (Leconte de Lisle, Poèmes barb., 1878, p. 280).
CHASSE. [Le suj. désigne un animal traqué] Forcer la ligne des rabatteurs pour revenir en arrière (d'apr. Chasse 1974). Un ou deux fusils peuvent être placés sur la ligne des batteurs pour tirer les lapins qui « rebroussent » et seulement ceux-ci (Vidron, Chasse, 1945, p. 48).
2. Remonter, aller en arrière. Les rivières rebrousseront contre leur source, vers leur source, avant que... (Ac.).P. métaph. Pour que je vous chérisse encore, il faut que je remonte les années, que je rebrousse vers ce passé qui ne reviendra plus! (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p. 85).
C. − Rebondir sur un corps résistant. Le poignard, au lieu de pénétrer dans la poitrine du comte, rebroussa émoussé (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 351).
Constr. factitive. Son écorce est si dure, qu'elle fait rebrousser le fer des haches (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 221).
Prononc. et Orth.: [ʀ əbʀuse], (il) rebrousse [ʀ əbʀus]. Barbeau-Rodhe 1930: je rebrousse [ʒ ə ʀbʀus], [ʒ ʀ əbʀus]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Verbe intrans. 1. 1160-74 reborser « empirer, diminuer » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 5536); 2. ca 1500 rebourser « revenir en arrière » (Un ms. interpolé de la Chronique scandaleuse ds Bibl. de l'Ecole des Chartes, t. 17, p. 559); 1580 rebrousser (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 738); 3. 1539 rebourcer « rebondir en arrière d'un obstacle » (G. Corrozet, Les Blasons domestiques d'Amour et d'une dame, Poésies fr. du XVeet XVIes., VI, p. 284); 4. ca 1465 la pointe se rebroussa (G. Chastellain, Chroniques, éd. K. de Lettenhove, t. 4, p. 170). B. Verbe trans. 1. 1178 « retrousser la peau d'un animal » (Renart, éd. E. Martin, br. 14, 785); 2. fin xives. « relever en sens contraire du sens naturel » (E. Deschamps, Balade, Des têtes chauves à la cour ds Œuvres, éd. Queux-de-St-Hilaire, t. 5, p. 47); 3. 1452 rebourser le chemin (Jean de Bueil, Le Jouvencel, éd. L. Lecestre, t. 2, p. 16); 1576 rebrousser de chemin (Vigenere, Comm. de Cesar, p. 365 ds Gdf.); 1589 rebrousser chemin (C. Pinselet, Particularites notables des massacres et assassinats... de Mr Le Cardinal de Guyse et de Mgr le Duc de Guyse, p. 39 ds Littré); 4. 1723 peauss. rebrousser les peaux (Savary). Dér. de rebours*; dés. -er. Rebourser est devenu rebrousser, peut-être sous l'infl. de trousser*. Fréq. abs. littér.: 315. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 347, b) 519; xxes.: a) 486, b) 466.
DÉR. 1.
Rebroussage, subst. masc.a) Bonnet. ,,Empilage de mailles d'un tricot sur les poinçons d'un peigne ou sur les aiguilles d'un métier, afin de continuer le tricotage dans les mêmes mailles`` (Lar. encyclop.). b) Peauss. ,,Opération qui a pour but d'assouplir le cuir, de lui rendre son grain naturel`` (Duval 1959). [ʀ əbʀusa:ʒ]. 1reattest. 1959 « opération qui a pour but d'assouplir le cuir » (ibid.); de rebrousser, suff. -age*.
2.
Rebroussis, subst. masc.État de ce qui est relevé à rebours, à contre-poil. Tout le feuillage s'anime ensemble, s'émeut d'un bruit léger d'averse: une pluie d'été allègre (...) chuchotement des feuilles vibrantes, vertes et lisses au rebroussis d'argent (Genevoix, Routes avent., 1958, p. 173). [ʀ əbʀusi]. 1reattest. 1905 (Toulet, Nane, p. 217); de rebrousser, suff. -is*.