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RAVINE, subst. fém.
A. − Vieilli. Torrent. La ravine charriait de longs cadavres d'arbres (Giono,Solit. pitié, 1932, p. 25).
B. −
1. Petit ravin; lit d'un torrent, d'un ruisseau. Ravine de glace. Au fond obscur de la noire ravine Le lit sec d'un torrent que le soleil calcine (Lamart.,Chute,1838, p. 805).Les fruits abondaient, l'eau vive ruisselait dans la ravine, des lits de fougères s'ouvraient partout (Pesquidoux,Chez nous, 1921, p. 77).
P. métaph. Le sang afflua à sa figure, à travers les ravines et les bouffissures (Druon,Gdes fam., t. 1, 1948, p. 12).
P. méton. Fond d'une ravine. Suivre la ravine. Et lui, le fils (...) envisageait avec attention l'individu s'avançant dans la ravine, à la base de la montagne (Cladel,Ompdrailles, 1879, p. 129).
2. P. anal. Rigole produite par les eaux de ruissellement. À la moindre averse, la route se défonce de nouveau, les pavés se disjoignent, les eaux creusent des ravines (Du Camp,Mém. suic., 1853, p. 245).
3. Pop. Plaie, cicatrice. Il y avait alors des huées des autres ouvrières (...): est-elle bête de suivre un homme qui la bat! C'est moi qui le ficherais en plan! Et elles-mêmes arrivaient, le lendemain, avec un pochon ou des ravines sur le visage (Huysmans,Sœurs Vatard, 1879, p. 19).
REM.
Ravineau, subst. masc.Petite ravine. J'ai déjeuné sous les chênes, dans un ravineau où coule une toute petite source (Bosco,Mas Théot., 1945, p. 313).
Prononc. et Orth.: [ʀavin]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1remoit. xiies. raveine de terre « avalanche » (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, 34, 21, p. 58 [ravine var. ms. xiies.; lat. rapina]), attest. isolée; b) 1388 ravine d'eau « torreau d'eau » (Ordonn. de Charles VI ds Bl.-W.1-5) − 1688 (Miege d'apr. FEW t. 10, p. 67b), ravine seul étant att. dans ce sens − 1700 (Pomey d'apr. FEW, loc. cit.); spéc. 2. 1616 ravine « petit ravin » (D'Aubigné, Hist. univ., Maillé, t. 1, p. 323). Déverbal de raviner « couler avec force » ca 1215 (Aymeri de Narbonne, 183 ds T.-L.) − xviiies. ds Gdf., déjà au sens de « courir (du cerf) » fin xiies. (Béroul, Tristan, éd. A. Ewert, 1684), dér. du subst. a. fr. ravine « impétuosité, élan » ca 1165 (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 11429) − xvies. Paré ds Gdf., déjà « acte de violence » déb. xiies. (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, 61, 10, p. 105 [lat. rapina]), représentant le lat. rapina, v. rapine, cf. également le sens de l'a. adj. ravinous, s.v. ravineux. Fréq. abs. littér.: 140.
DÉR.
Ravineux, -euse, adj.Qui est creusé de ravins, de ravines. Un terrain ravineux. Encore l'établissement se dérobait-il aux regards, en contre-bas dans une faille ravineuse (Gide,Si le grain, 1924, p. 427).Un pays ravineux et fauve, que sillonnait un torrent couleur d'acier (Arnoux,Zulma, 1960, p. 185). [ʀavinø], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1842 (Ac. Compl.: Ravineux, euse. Il se dit D'un terrain coupé de ravins, creusé par les torrents); de ravine, suff. -eux*; cf. l'a. fr. ravineux « rapide, impétueux » fin xiie- xiiies. (Floire et Blancheflor, 2eversion, éd. M. M. Pelan, 2304: ravinose), déjà rabinos en 1175 (Chron. Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 324) − 1611, Cotgr.: ravineux, répertorié par Guérin 1892 comme ,,anc.``, ravinal « id. » fin xiies. (Mainet, éd. G. Paris, III b, 50 ds T.-L.: ravinaus) − fin xiiies. ds Gdf., et ravinant « id. » fin xiies. (Alexandre de Paris ds Elliott Monographs, 40, p. 25, 26). Bbg. Quem. DDL t. 27 (s.v. ravine de glace).