Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RAPETISSER, verbe
A. − Empl. trans.
1.
a) Rendre plus petit. Son grand corps qu'il rapetisse devant l'enfant, sa grosse voix qui se fait sourde pour s'adoucir, sont autant de disgrâces et de ridicules (A. Daudet, Fromont jeune, 1874, p. 85).Lui, rapetissé par la mort autant que par l'âge, guère plus grand qu'un petit pâtre, reposait mains jointes sur son lit (Pesquidoux, Livre raison, 1932, p. 238).
b) P. anal. Faire paraître plus petit. Les ormes du quai d'Orsay, rapetissés par l'éloignement alignaient des floraisons de fins cristaux (Zola, Page amour, 1878, p. 1091).Le passant, rapetissé par le reflet du gaz, semble ramper plus qu'il ne marche (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 72):
1. ... une longue-vue de poche rapetissera à mes yeux les grandes images translucides que je verrai à peu près telles qu'elles se présenteront dans l'église romane de Feucherolles, moins le cadre que leur feront les vieilles pierres. Green, Journal, 1946, p. 78.
c) Au fig. Diminuer la valeur, l'importance d'une chose ou d'une personne. Aujourd'hui, sous un régime qui rapetisse toutes choses vous aimez les petits plats, les petits appartements, les petits tableaux (Balzac, Autre ét. femme, 1842, p. 396).Je n'eus qu'un regret, ce fut de parodier peut-être en les rapetissant ce que de grands esprits avaient éprouvé avant moi (Fromentin, Dominique, 1863, p. 74).[Le peuple pauvre] aspire aveuglément à l'idéal (...). Inspirez-lui ces chétifs instincts de lucre, vous le rapetissez (Renan, Avenir sc., 1890, p. 84).
2. Empl. pronom.
a) Se faire plus petit (dans le temps ou dans l'espace); devenir plus court (en durée), moins grand (en taille, en dimension), moins fort (en intensité):
2. Et le régiment n'a pas fait un kilomètre sur la route que ce souvenir lui-même se rapetisse encore, s'efface, et tombe dans ce gouffre d'oubli que nous creusons depuis trois ans derrière nous. Tharaud, Relève, 1919, p. 13.
b) Perdre de son importance, de sa valeur, de ses qualités. Au lieu de s'endurcir les bras et d'aguerrir leur esprit, comme leurs pères, dans les périls, dans les révoltes et les conspirations quand la guerre manquait, ils [les grands seigneurs] se rapetissaient et s'amolissaient en des intrigues mesquines (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1837, p. 165).Les fatalités de sa nature [de Chateaubriand] le jetaient à cet équilibre, à ce juste milieu du doute, où les natures les mieux douées se rapetissent (Zola, Doc. littér., Chateaubr., 1881, p. 24).
B. − Empl. intrans. Devenir ou paraître plus petit (dans l'espace) ou moins long (en durée). L'île (...) m'a paru d'abord assez considérable; mais elle rapetissait beaucoup à mesure que nous approchions (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 151).Dans la vieille ville étrusque de Céré, les caractères qui servaient aux réponses de l'oracle, avaient tout à coup paru rapetissés (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 19).
REM.
Rapetissant, -ante, part. prés. en empl. adj.Qui rend plus petit, qui diminue (au propre et au fig.). Zola, après avoir établi combien le théâtre est rapetissant et combien L'Argent d'autrui est enfantin (Goncourt, Journal, 1893, p. 363).Portraits de Bismarck, de Moltke, de Roon, que Luddendorff entretenait autour de lui comme des miroirs (...) rapetissants ou grossissants (Giraudoux, Siegfried et Lim., 1922, p. 192).Étudié étroitement en lui-même par les anthropologistes et les juristes, l'homme est une chose minime, et même rapetissante (Teilhard de Ch., Phénom. hum., 1955, p. 30).
Prononc. et Orth.: [ʀaptise], (il) rapetisse [-tis]. Ac. 1694, 1718: -pp-; dep. 1740: -p-. Étymol. et Hist. 1. Verbe trans. a) 1349 rapetichier « rendre plus petit » (Actes normands de la Chambre des Comptes, 408, Delisle ds Delb. Notes mss); 1372 rapetisser (Le Livre du Chevalier de la Tour, 112, Bibl. Elz., ibid.); b) 1753 « diminuer la grandeur de quelque chose » (J.-J. Rousseau, Narc., préface ds Littré); c) 1765 « faire paraître plus petit un objet vu de loin » (Diderot, Salon de 1765, Œuvres, t. 12, p. 158, ibid.); 2. verbe intrans. 1459, 12 juin « devenir plus petit, diminuer » (Reg. des Consaux, A. Tournai ds Gdf. Compl.); 3. verbe pronom. 1694 (Ac., s.v. petit). Dér. de apetisser*; préf. r(e). Fréq. abs. littér.: 325. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 446, b) 404; xxes.: a) 705, b) 356. Bbg. Quem. DDL t. 30, s.v. rapetissant.