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RAPACE, adj. et subst. masc.
I. − Adjectif
A. − [En parlant d'un oiseau de proie] Vorace, avide, ardent à poursuivre sa proie. Le vautour est rapace. Le Nord habité par les aigles rapaces (Hugo,Légende, t. 1, 1859, p. 135).V. ivre ex. 2.
B. − [En parlant d'une pers.] Avide de gain, de profit, le plus souvent au détriment d'autrui. Disputer à une aristocratie avide et rapace les écus du grand fabricant (Sandeau,Sacs, 1851, p. 23):
1. ... nous avons fait voir à des voisins envieux, rapaces et pédants, nos richesses, nos ressources, notre génie producteur, et trois ans plus tard, ces voisins se ruaient sur ces richesses pour les enlever... Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 335.
Empl. subst. Les bons forbans qui font leur métier de rapaces (Rolland,J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1276).Khazer était toujours le même grand rapace. Il ne résista pas à l'offre que lui fit Ismaïl, de lui donner vingt charges d'or s'il lui livrait Abou Yézid (Tharaud,Mille et un jours Islam, ii, 1938, p. 82).
[P. méton.; en parlant d'un sentiment, d'un comportement] [Adam] a prodigué dans un but de plaisir rapace ce qui devait se répandre en sentiments égaux sur tous (Sainte-Beuve,Volupté, t. 2, 1834, p. 146).La faim de l'heure présente me tire! Le désir rapace m'entraîne (Claudel,Tête d'Or, 1890, 2epart., p. 80).Amour rapace (Éluard,Capitale douleur, 1926, p. 106).
II. − Subst. masc., ZOOL.
A. − Au plur. Ordre d'oiseaux de proie pourvus d'un bec fort et crochu et de serres puissantes. Rapaces diurnes (aigles, faucons, etc.), nocturnes (hiboux, chouettes, etc.):
2. On constate très souvent que l'Oiseau prédateur de Vertébrés s'est spécialisé dans un genre de proie: ainsi les Balbuzards ne vivent que de Poissons, les Éperviers surtout d'Oiseaux. Certains grands Rapaces tels que l'Aigle des Singes et les Harpyes vivent surtout de Singes ou de Paresseux. Zool., t. 4, 1974, p. 400 (Encyclop. de la Pléiade).
B. − Oiseau appartenant à cet ordre. Une image qui représentait un pygargue en train d'enfoncer, la tête sous l'eau, ses serres dans le dos d'un gros brochet. J'imaginais le rapace planant à une hauteur considérable au-dessus de la rivière (Fargue,Piéton Paris, 1939, p. 10).
P. métaph. Le jeune Eugène de Rastignac (...) est l'un de ces beaux rapaces à l'âge où les griffes poussent, que la province lâche sur Paris et dont Balzac adore l'implacabilité et la grâce (Mauriac,Gds hommes, 1949, p. 151).
REM.
Rapacement, adv.D'une manière rapace. Au réveil, chaque Berlinois double ou diminue par trois ou par cinq ses projets et ses illusions, et, le crâne rasé au rasoir (...) il se précipite à la besogne européenne la plus rapacement et la plus largement conduite depuis César Auguste (Giraudoux,Siegfried et Lim., 1922, p. 199).P. ext. Parcimonieusement. Une vaste resserre qu'éclairaient assez rapacement, à l'ouest, une chandelle à bout de course (...) et, à l'est, une lampe à huile crasseuse (Arnoux,Algorithme, 1948, p. 291).
Prononc. et Orth.: [ʀapas]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. ca 1310 « avide de se saisir du bien d'autrui » loup rapace (Aimé du Mont-Cassin, Histoire des Normands, éd. V. de Bartholomaeis, IV, 43); 2. 1455 « âpre au gain » (Georges Chastellain, Exposition sur vérité mal prise, Œuvr. VI, 343, Kerv. ds Gdf. Compl.). B. Subst. masc. plur. 1768 « ordre d'oiseaux carnivores » (Valm.). Empr. au lat.rapax, rapacis « qui entraîne à soi, ravisseur, pillard, voleur », de rapere « emporter précipitamment ». On rencontre ant. la forme rapiaus (ca 1190, Roman de Renart, br. XI, 11777, éd. Mario Roques), placé en rime avec maus, plur. d'une forme rapal, empr. au lat. rapax avec changement de suff. (la graph. ax, s'étant croisée avec la termin. -aus du fr.). Fréq. abs. littér.: 129. Bbg. Lenoble-Pinson (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp. 319-322.