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RADOTAGE, subst. masc.
A. −
1. Discours décousu, dénué de sens. Quoi! nous pourrions être républicains un jour? radotage! Qui est-ce qui rêve aujourd'hui la république? (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 284):
1. Le dimanche, en grande toilette, elle venait se montrer à lui. Alors, quel printemps dans cette vieille chambre! Et que de radotages, que d'enfantines paroles tombaient des lèvres fanées du vieillard! Reider, MlleVallantin, 1862, p. 41.
2. Répétition inutile et fastidieuse des mêmes choses. J'ai lu l'an dernier la Bible d'Amiens (...). Cela me semble du pur bavardage, disons du radotage (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1905, p. 183).Nous supportions avec impatience les patriotiques radotages de Mademoiselle Gontran, notre professeur d'histoire (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 151).
P. métaph. Si petit que soit le fragment d'une œuvre romaine, il porte en lui un monde qui m'apparaît comme sans limites, je veux dire qu'il contient l'art presque tout entier dans ce que l'art a d'essentiel. Après cela, il n'y aura que des redites, de brillantes redites, sans doute, mais aussi que de radotage! (Green, Journal, 1935, p. 23).
B. − État d'une personne qui radote, par affaiblissement mental. Tomber dans le radotage. La lenteur et le radotage de mon vieux domestique me deviennent insupportables (Jouy, Hermite, t. 5, 1814, p. 4).V. psittacisme A ex. de Jankélévitch:
2. Ce fut une dernière victoire du Grand Condé en radotage, d'avoir, au bord de sa fosse, rencontré Bossuet; l'orateur ranima les eaux muettes de Chantilly (...); il rebrunit les cheveux sur le front du vainqueur de Rocroi... Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 785.
REM.
Radoterie, subst. fém.a) Synon. (supra A).Nous traversâmes l'île entière: tout expirant que je me sentais, je fus charmé de ses bocages: mais je n'en disais que des radoteries, étant tombé dans le délire (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 428).Nous nous sommes, six heures durant, raconté ce que nous savions, chacun contant à l'autre sa propre histoire, scandée à tout moment par: « Tu te souviens? » (...) et si l'heure de dîner n'était pas sonnée, nous en parlerions encore. Pourquoi ce charme de ces radoteries vieillottes? (Goncourt, Journal, 1855, p. 198).b) Synon. (supra B).Tomber en radoterie. Radoterie philosophicaillante. V. philosophicaillant rem. 2 s.v. philosophique.
Prononc. et Orth.: [ʀadɔta:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. 1740 « discours décousu, dénué de sens » (Ac.); 2. 1756 « état d'affaiblissement mental des personnes qui radotent » (D'Argenson, Journal, t. 9, p. 235); 3. 1845 « répétition fastidieuse des mêmes choses » (Besch.). Dér. de radoter*; suff. -age*. Fréq. abs. littér.: 57.