Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RADIS, subst. masc.
A. − BOT. Plante crucifère annuelle ou bisannuelle, à fleurs blanches, roses ou violettes, dont la racine renflée, ronde ou cylindrique est comestible. Semer des radis; botte de radis; radis rond, demi-long; radis rave; radis noir, rose. Une éruption de lotissements étriqués se disputaient des tas de boue fuyante mal contenue entre des séries de cabanons précaires. À l'abri de ceux-ci poussent de temps à autre une laitue et trois radis, dont on ne sait jamais pourquoi, des limaces dégoûtées consentent à faire hommage au propriétaire (Céline, Voyage, 1932, p. 107).V. rave C ex. de J. Decaisne, Ch. Naudin.
Radis noir. Synon. de raifort.
P. méton. Racine de cette plante, de saveur piquante, que l'on consomme crue. Radis au beurre. La salade se mange pour commencer, comme ouvrant l'appétit. À la fin, on mange le raifort et les radis (Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 171):
1. Tandis que sa mère cuisinait, Yvonne rangeait rêveusement en cercle autour de son assiette les queues de ses radis. MmePradonet, qui se trouvait de la psychologie, lui demanda: − Tu es amoureuse? − Moi? Ah bien! Queneau, Pierrot, 1942, p. 94.
B. − Arg., pop.
1. Sou. Synon. pop. rond2, rotin2.Comme j' m'en allais, la marchande Me d'mand' trois ronds. − C'est chaud, qu' j'y dis Mais quéqu' vous vouliez que j' marchande? Et j'y ai été d' mes trois radis (Bruant dsFrance1907).
[Usuel dans des tours nég.] N'avoir plus un radis en poche. Tous les gens illustres ne nous donneront pas un radis. Les gens qui savent la valeur de l'argent ne le donnent pas, comme cela, à tort et à travers (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p. 58):
2. Tu sais comment je suis avec les femmes: je leur donnerais ma chemise, mais je ne veux pas qu'elles demandent... Dès qu'elles demandent, ça me vexe, je ne leur fiche pas un radis. Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 58.
2. Au plur. Orteils. Au musette (...) l'imprudent qui avait eu le malheur de lui piétiner les radis (Pt Simonin ill., 1957, p. 240).
Prononc. et Orth.: [ʀadi]. Homon. formes de radier. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1507 bot. radice (N. de La Chesnaye, Condamn. de Bancquet, p. 312, Jacob ds Gdf.); 1611 radis (Cotgr.); 2. 1842 arg. « sou » (A. Bourgeois et Brisebarre, Les Maçons, XIV ds Quem. DDL t. 3: pas un radis!); 3. 1907 id. « orteil » (d'apr. Esn.). Empr. à l'ital.radice « radis » (dep. xives. d'apr. DEI), propr. « racine », du lat. radix, -icis « id. ». Le sens 2 est dû à l'infl. de rond « sou » (rond2*) et des noms de petits fruits et légumes désignant des choses de peu de valeur (cf. entre autres navet et nèfle); le sens 3 à l'anal. de forme. Voir FEW t. 10, pp. 27-28b et Cellard-Rey. Fréq. abs. littér.: 151. Bbg. Quem. DDL t. 17. − Sain. Arg. 1972 [1907] p. 110. − Vidos (B. E.). Archivum romanicum. 1930, t. 14, p. 136.