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QUENOTTE, subst. fém.
Familier
A. − Dent d'un enfant. Il allait jusqu'à un village, faisait envoyer par l'enfant des baisers aux gens qui le saluaient, entrait chez un fermier auquel il montrait les belles quenottes de sa fille (Goncourt, R. Mauperin, 1864, p. 21).Le petit couché à la renverse dans une vieille caisse à savon et enveloppé d'un châle déchiré, une tétine au cou nouée au bout d'une ficelle, me suivait des yeux en souriant, la bouche ouverte, montrant ses tendres petites quenottes (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 255).
B. − P. ext., plais. Dent d'un adulte; en partic., dent petite et jolie chez une femme. Et ce n'est pas une raison, parce que vous pourriez être notre grand-père, pour faire le mordant comme ça, mon vieux. Prenez garde d'y laisser vos dernières quenottes (Toulet, Notes art, 1920, p. 58).L'ombre s'épaississait avec les nuances du tulle qui fait progressivement la nuit dans les féeries du Châtelet. « J'ai faim! », dit Carlotta, et ses quenottes dans l'ombre du véhicule n'appelaient plus les baisers (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 308):
Sa figure était une pomme rouge, un bouton de pivoine prêt à fleurir, et là dedans s'ouvraient, en haut, des yeux noirs magnifiques, ombragés de grands cils épais qui mettaient une ombre dedans; en bas, une bouche charmante, étroite, humide pour le baiser, meublée de quenottes luisantes et microscopiques. Maupass., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 123.
Rare, iron. Dent d'un animal. Vous savez, mes enfants, il est fichu, votre veau. Je n'ai pas envie de me couper les doigts à ses quenottes, pour le retourner. D'ailleurs, je ne l'aurais pas davantage, et j'abîmerais la mère (Zola, Terre, 1887, p. 261).
REM.
Quenottier, subst. masc.,rare. Dentiste. Il se décida à aller chez le premier venu, à courir chez un quenottier du peuple, un de ces gens à poigne de fer qui, s'ils ignorent l'art bien inutile d'ailleurs de panser les caries et d'obturer les trous, savent extirper, avec une rapidité sans pareille, les chicots les plus tenaces (Huysmans, À rebours, 1884, p. 66).
Prononc. et Orth.: [kənɔt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1640 (Oudin Curiositez). Dér. de l'a. norm. cane « mâchoire » (fin du xiies., Béroul, Tristan, éd. E. Muret4, 3068), d'où « dent » (1174-77, Renart, éd. E. Martin, II, 992), en a. pic. kenne « joue » (ca 1200, S. Jean Bouche d'or, 457 ds T.-L., s.v. quenne), tous deux issus de l'a. b. frq. *kinni « joue », v. FEW t. 16, pp. 325-326 et G. Roques ds Mél. K. Baldinger, t. 2, 1979, pp. 586-587. Fréq. abs. littér.: 17.