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PÉPIN1, subst. masc.
A. − Graine de certaines baies, de certains fruits. Pépins de citron, de raisin, de tomate; fruits à pépins (p.oppos. à fruits à noyau). On rit cent fois de suite, sans se lasser (...) de ce jeune professeur qui, au cours d'un dîner, a considéré sa tranche de melon avec défiance et fini par la manger tout entière y compris les pépins et l'écorce (Sartre,Mots,1964, p.28):
1. Notre voisine mangeait une orange. Décidément, elle n'était pas d'allure distinguée. Elle avait son mouchoir sur ses genoux; et sa manière d'arracher la peau dorée, d'ouvrir la bouche pour saisir les quartiers entre ses lèvres, de cracher les pépins par la portière, révélaient toute une éducation commune d'habitudes et de gestes. Maupass.,Contes et nouv.,t.1, Soeurs R., 1884, p.1259.
P. anal. Chacune des graines de quelques fruits dont l'ensemble correspond au noyau des drupes. Poires. Amoncellement des pommes. Fruits! J'ai mangé votre pulpe juteuse. J'ai rejeté les pépins sur la terre; qu'ils germent! Pour nous redonner le plaisir (Gide,Nourr. terr.,1897, p.213).
P. métaph., loc. pop. Avoir avalé un pépin. Être enceinte. Madame Gaudron, la cardeuse, s'avançait dans sa robe d'un violet cru, avec son ventre de femme enceinte, qu'elle portait énorme, très en avant. (...) −Tiens! La mariée! cria l'un des voyous, en montrant Madame Gaudron. Ah! Malheur! Elle a avalé un rude pépin! (Zola,Assommoir,1877, p.443).
B. − Au fig.
1. Vieilli, pop. Amourette, béguin, caprice. Avoir un pépin pour qqn. −Non, non, fit le gros roi en secouant sa perruque. Non, il y a bel âge que je suis guéri. Je vous ai aimée, comme tout le monde, bien sûr. Et ce n'était pas un pépin, Suzon, c'était une passion, une passion véritable (Duhamel,Suzanne,1941, p.69).
2. Pop. et fam. Ennui, difficulté. Avoir un pépin. Tracassé, malheureusement, par tant de soucis journaliers, les anicroches continuelles, tous les pépins du «génitron», il avait pas pu bien finir la mise au point du système (Céline,Mort à crédit,1936, p.551).S'il y a un pépin, je ne te laisserai pas tomber, dit Henri (Beauvoir,Mandarins,1954, p.565):
2. ... je vais conduire, bien entendu, parce que la route est méchante en descendant (...). On a mis les chaînes et, comme je conduis avec prudence, nous glissons sans l'ombre d'un pépin jusqu'au fond de la vallée, à travers les forêts endormies sous des monceaux de neige. Giono,Gds chemins,1951, p.170.
Prononc. et Orth.: [pepε ̃]. Homon. pépin2. Ac. 1694-1835: pepin; dep. 1878: pé-. Fér. 1768, Fér. Crit. t.3 1788, Gattel 1841, Nod. 1844 (comparez avec pépie), Littré: pe- mais Land. 1834, Besch. 1845: pé-; DG: pé- ,,et vieilli: pepin``; Rob., Lar. Lang. fr.: pé-. Étymol. et Hist.1. Ca 1175 pepin [de pomme] (Benoît de Ste-Maure, Chron. des ducs de Normandie, 27582 ds T.-L.); 2. 1883 «caprice, passion» [signifierait proprement ,,graine d'amour``] (Larchey, Suppl. aux 9eet 10eéd. du Dict. d'arg., p.117); 3. 1897 «avarie survenant à une machine» (arg. de la Mar. d'apr. Esn.); 1898 «ennui» (Lévy, Gosses Paris, p.5). Prob. dér. d'un rad. expr. *pep- traduisant la petitesse (FEW t.8, p.209b), cf. les var. apophoniques de type pinpin, pipin, pupin, poupin, ibid., p.209a et b. Le sens 3, en raison prob. de l'amertume et de la dureté du pépin (cf. xives., Psautier Maz. 58 ds Gdf. Compl.). Bbg. De Charencey. Étymol. fr. B. Soc. Ling. 1906-1908, t.14, p.clxcv.