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PÉDANTESQUE, adj.
Littéraire
A. − [Corresp.à pédant I B] Qui est propre au pédant, digne d'un pédant. Synon. doctoral, emphatique, magistral, pédagogue, pédant, solennel.
[Appliqué à une pers.] Avec son tempérament tendre, il [Sainte-Beuve] n'avait rien du lettré rogue, pédantesque, professant la littérature d'un visage chagrin (Zola, Doc. littér., Sainte-Beuve, 1881, p.220):
. Il est dans le village une autre autorité, C'est des fils du hameau le pédant redouté. Muse, baisse le ton, et sans être grotesque, Peins des fils du hameau le mentor pédantesque. Delille, Homme des champs, 1800, p.58.
Empl. subst. Il n'y a pas de demi-Shakespeare chez les Anglais; son contemporain Ben Jonson était un pédantesque, comme Pope, Johnson, Milton, etc. (Stendhal, Hist. peint. Ital., t.2, 1817, p.56).
[Appliqué à un comportement ou à une chose] Air, discours, langage, ton pédantesque; citation, érudition, formule, phrase pédantesque; connaissances pédantesques. On peut railler la pédantesque niaiserie avec laquelle les diplomates à la Norpois s'extasient devant une parole officielle à peu près insignifiante (Proust, Guermantes 1, 1920, p.259).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Genre, style pédant. Éviter le pédantesque. Dans une érudition de pur délassement, il ne faut pas apporter une trop grande rigueur, de crainte de tomber dans le pédantesque (Gautier, Les Grotesques, Paris, M. Lévy, 1856 [1844], xii ds Quem. DDL t.13).
B. − [Corresp.à pédant II B] Empreint de pédantisme. Philosophie pédantesque. L'analyse pédantesque des sons par le maître de langues de Molière [peu propre] à apprendre l'art de parler (Bonald, Législ. primit., t.1, 1802, p.73).Une poésie amie de l'allégorie et de la satire, didactique, souvent pédantesque (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p.28).
REM. 1.
Pédantique, adj.,synon.,pop., hapax. Je ne voudrais pas vous faire un cours, une petite leçon pédantique (...). Mais enfin pour ceux qui ne savent pas il faut bien que j'éclaire ma lanterne (Céline, Bagatelles pour un massacre, p.113 ds Rheims 1969).
2.
Pédantroque, adj.,synon.,pop., rare. Il Cavaliere (...) [de Goldoni] est une très mauvaise pièce (...). On n'y rit pas, loin de là, elle est pédantroque (Stendhal, Journal, 1804, p.107).
Prononc. et Orth.: [pedɑ ̃tεsk]. Ac. 1694, 1718: pedantesque; dep.1740: pédantesque. Étymol. et Hist. 1552 péj. sçavoir pedantesque «savoir livresque, de cuistre» (E. Pasquier, lettre à M. de Tournebu ds Choix de lettres sur la litt., éd. D. Thickett, p.80); ca 1590 «qui est dit, écrit, d'une manière pédante, affectée» (Montaigne, Essais, I, 26, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p.172). Empr. à l'ital. pedantesco, d'abord «magistral» (av. 1566, A. Fr. Grazzini), puis péj. (en 1588, L. Salviati ds Tomm.-Bell.), dér. de pedante (pédant*). Fréq. abs. littér.: 94.
DÉR.
Pédantesquement, adv.,littér. De façon pédantesque. Cet instinct latent de la conservation qui agit en chaque homme et qu'on pourrait nommer pédantesquement: l'attraction irraisonnée de l'hygiène idiosyncrasique (Du Camp, Mém. suic., 1853, p.43).Les songes du voyageur (...) reprennent les objets vus dans la journée et les regroupent de façon grotesque; lorsqu'un spectre apparaît, c'est pour prouver pédantesquement qu'il n'existe pas! (Béguin, Âme romant., 1939, p.325). [pedɑ ̃tεskəmɑ ̃]. Ac. 1694, 1718: pedantesquement; dep.1740: pé-. 1reattest. 1606 (P. Charron, Traicté de Sagesse, fo81 vo); de pédantesque, suff. -ment2*.
BBG.Tracc. 1907, p.161. _Wind 1928, p.46.