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PURISTE, subst. et adj.
I. − Subst. Celui, celle qui manifeste un grand souci de la pureté de la langue, de la correction du langage, du style. [Bussy] a sa date dans l'histoire de la langue; il est grammairien, puriste, cherchant et trouvant la propriété des termes (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 3, 1851, p. 383):
1. ... ce livre [Angola] est un document curieux pour l'histoire de la langue; le soulignement de son italique nous conserve tous les néologismes, toutes les phrases que les puristes de 1750 ne voulaient pas accepter, et qui font aujourd'hui partie de la langue courante, parlée par tous. E. de Goncourt, Mais. artiste, t. 2, 1881, p. 7.
Péj. Celui, celle qui affecte un souci excessif, qui rejette tout néologisme. Balzac. Il y a des puristes qui ne le lisent pas parce qu'il écrit: « Son œil embrassait » (Renard, Journal, 1900, p. 601).
P. anal. Celui, celle qui est très soucieux de respecter les règles de l'art, d'atteindre un modèle idéal; qui est très attaché à la pureté d'une doctrine. Cette règle [deux quintes ou deux octaves de suite en harmonie sont défendues] s'adoucit quand les octaves ou les quintes sont placées sur des temps faibles, ou elles prennent nécessairement moins d'importance; mais les vrais puristes savent les éviter (Lavignac, Cours harm. théor. et prat., 1909, p. 43).Tayaut, tayaut, répéta le notaire qui n'était point puriste en vénerie (Toulet, J. fille verte, 1918, p. 196).Ces giscardiens français sont plus polis que (...) les puristes du gaullisme (Le Nouvel Observateur, 26 janv. 1976, p. 33, col. 1).
Celui, celle qui préconise une grande pureté en matière de mœurs. Ici, des puristes en morale, les collets-montés enfin, nous accuseront peut-être de présenter des calculs aussi désolants: ils voudront prendre la défense, ou des femmes honnêtes, ou des célibataires (Balzac, Physiol. mariage, 1826, p. 82).
II. − Adjectif
A. − [En parlant de qqn]
1. Domaine de la lang., du styleQui a un grand souci de la correction du langage, du style. Madame Beauzée couchait avec un maître de langue allemande. M. Beauzée les surprit au retour de l'Académie. L'Allemand dit à la femme: « Quand je vous disais qu'il était temps que je m'en aille. » M. Beauzée, toujours puriste, lui dit: « Que je m'en allasse, monsieur » (Chamfort, Caract. et anecd., 1794, p. 120).
2. P. anal. [Bach] reste, avec raison, très puriste en la matière [lorsqu'il s'agit des licences qui enfreignent les règles de l'harmonie] (Koechlin, Harm., t. 2, 1930, p. 84).
2. Le théologien puriste ne pouvait souffrir, par exemple, que M. de Tillemont dît qu'il n'y avait peut-être ni bœuf ni âne dans l'étable où Notre-Seigneur prit naissance... Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 539.
B. − [En parlant de qqc.] Qui est relatif, qui appartient à un puriste; qui est composé de puristes.
[En matière de lang.] Des hommes de lettres de tendance puriste, MM Abel Hermant et André Beaunier (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 243).Si elle [la langue de Juliette Gréco] n'est pas toujours très puriste, elle a le mérite d'employer en général des mots et des tours (...) qui sont français (Comment parlent les sportifsds Vie Lang., 1954, p. 376).
[En matière de mœurs] Par quelle aberration le tango (...) est-il accueilli chez nous à bras ouverts par la meilleure société et dansé dans les salons les plus puristes? (Sem, Ronde nuit, 1923, p. 45).
Prononc. et Orth.: [pyrist]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1586 relig. « celui qui estime posséder la doctrine la plus pure » (Taillepied, Tresor de l'Eglise Cath., 1 v ods Delb. Notes mss); 2. 1625 « celui qui affecte la pureté du langage » (Camus, Issue aux censeurs, p. 582 ds Fonds Barbier). Dér. de pur*; suff. -iste*. Fréq. abs. littér.: 34.