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PURGATOIRE, subst. masc.
A. − RELIG. CATH. ET ORTHODOXE. Selon la Tradition, lieu (étant représenté souvent comme enflammé) où les baptisés, morts en état de grâce mais non entièrement purifiés par la pénitence des traces de leurs péchés, achèvent leur purification avant la vision béatifique. Croyance au purgatoire; aller en (vx), au purgatoire; feu, peines du purgatoire. L'église (...) avait admis un purgatoire, un moyen terme entre l'éternelle damnation et l'éternelle béatitude (Sand,Hist. vie, t. 1, 1855, p. 25).Combien cette vie douloureuse ressemble à ce qu'on dit du Purgatoire! Privation de la vue de Dieu. Désir jamais assouvi et de plus en plus véhément de la Beauté infinie (Bloy,Journal, 1901, p. 76).
Âmes du purgatoire. Prier pour délivrer, soulager les âmes du purgatoire. Marthe (...) s'arrêtait, en voyant la fusée d'or de quelque étoile filante. Elle souriait, la tête un peu renversée, regardant le ciel. − Encore une âme du purgatoire qui entre au paradis, murmurait-elle (Zola,Conquête Plassans, 1874, p. 988):
... le sentiment chrétien passait vraiment dans la vie (...) l'on avait coutume (...) de penser, si quelque braise vous brûlait les doigts en nettoyant le four, aux pauvres âmes du Purgatoire, et de dire un De profundis pour elles. Pourrat,Gaspard, 1922, p. 211.
Flammes du purgatoire. V. flamme1I B 2 b.
P. méton.
État d'expiation des âmes des défunts baptisés précédant la vision béatifique; peines, souffrances encourues dans cet état. [Les] moines (...) criaient, ils s'indignaient et damnaient tous les acquéreurs de biens nationaux; mais pour de si beaux biens on pouvait risquer le purgatoire, et maître Jean n'avait pas peur de sentir le roussi; ça rentrait même dans son état de forgeron (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 286).Le péché de Lucienne était si simplement instinctif qu'il sentait plutôt le purgatoire que l'enfer (Aymé,Jument, 1933, p. 185).
Durée d'expiation où les âmes sont aidées par les prières et les sacrifices des vivants et des saints. Temps de purgatoire. Maritain me citait un jour un mot prononcé par la supérieure d'un couvent à propos d'une religieuse trop attachée à la règle: « Elle fera un long purgatoire à cause de ses vertus... » (Green,Journal, 1938, p. 135).
Loc. verb. fig. Faire son purgatoire (sur terre/en ce monde). Souffrir beaucoup, subir bien des désagréments. Enfin, il m'a joliment ennuyée, allez. Je puis bien dire que j'ai fait mon purgatoire avec lui (Murger,Scènes vie boh., 1851, p. 291).Ah! je puis bien le dire, j'ai fait mon purgatoire dans cette sacrée ville (Huysmans,Sœurs Vatard, 1879, p. 167).
B. − Au fig., fam. Espace de temps ou situation difficile et pénible qui constitue une épreuve ou une expiation. Long, douloureux purgatoire; être dans le, dans un, au purgatoire. Pour moi, le délicieux purgatoire que les femmes aiment à nous faire ici-bas avec leur coquetterie est un bonheur atroce auquel je me refuse (Balzac,Modeste Mignon, 1844, p. 258).Tu ne peux pas t'imaginer, Archie, ce qu'un homme tel que moi souffre, par la faute des agents de publicité! Certaines affiches font de mon existence visuelle un purgatoire inouï (Larbaud,Barnabooth, 1913, p. 123).
REM.
Purgatorial, -ale, -aux, adj.De purgatoire, propre au purgatoire. Autour de 1200, on va faire beaucoup mieux: les jours de la vie sur terre se compteront en « années purgatoriales » dans l'au-delà (Le Nouvel Observateur, 17 oct. 1981, p. 89, col. 2).
Prononc. et Orth.: [pyʀgatwa:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 purgatore théol. cath. (Marie de France, Purgatoire, 3 ds T.-L.); 2. 1671 faire son purgatoire « mener une vie de souffrances » (Pomey). Empr. au lat. eccl. médiév.purgatorium (2emoit. du xiies. d'apr. J. Le Goff, La Naissance du purgatoire, 1981, p. 489), empl. subst. de l'adj. purgatorius « qui purifie » que l'on trouve souvent chez St Augustin en rapport avec la purification des péchés (v. Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 259. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 453, b) 198; xxes.: a) 381, b) 378.